Les petits sauts de puces... ...font les grands voyages !

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2016Italia › Emilia Romagna

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vendredi 15 juillet 2016

Adria

Nous avons atteint Adria après beaucoup d'efforts pour une distance modérée : très, très fort vent de face. Déjà pendant la nuit il avait soufflé si fort que nous avons eu du mal à dormir, Sébastien est sorti attacher le couvre-siege afin de s'assurer qu'il ne s'envole pas, peu après je suis sortie replanter deux sardines plus profondément, et en ajouter une côté vent, on ne sait jamais, ça ne pouvait pas faire de mal...! La tente était très fortement secouée, et il y faisait frais, bien contents d'avoir des couettes chaudes...

A mon arrivée au parc avec Clémence, j'ai trouvé Sébastien déjà en conversation avec Laura et une femme plus âgée. C'est par elles que nous avons appris le drame de Nice...

Laura tout à coup propose : voulez vous un goûter ? Des crêpes au Nutella, ça vous dit ? Et la voilà partie avec Clémence et Baptiste, sa maison est à quelques mètres. Les enfants m'ont raconté ensuite, émerveillés : "tu sais, Maman, on l'a vu mettre la farine, elle a fait les crêpes juste pour nous !" Servies dans de petites assiettes, Laura nous les a apportées sur la malle faisant office de table, accompagnées d'un gobelet coloré (les mêmes qu'à la maison) de jus de pêche maison, en disant "Bienvenue". Quel accueil ! Les enfants sont revenus les mains pleines de mini ballons, et Baptiste a jeté son dévolu sur un ballon rouge, rebondissant particulièrement bien, que Laura lui a proposé d'emporter...

Laura nous a aussi indiqué une "aire de repos pour camping car" et nous avons en effet pu nous installer sur ce beau pré avec quelques balançoires, une petite table à pique-nique taille enfant, de l'eau... A côté des pompiers, comme nous l'avait indiqué Laura. Ce soir là, nous ne les avons pas vus, seulement leurs camions.

jeudi 14 juillet 2016

Ferrara et les étapes autour ; à propos de WC publics ; rencontres

Albarea (40km), Ferrara (25km), Crespino (40km), 12, 13, 14 juillet

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lundi 11 juillet 2016

Pomposa

10&11 juillet 29

Départ matinal : nous voulons atteindre avant midi l'abbaye de Pomposa, d'où la responsable, au téléphone, nous a indiqué qu'elle partait à midi pour quelques jours de retraite.

Mais avant, nous allons de bon matin faire un tour à Comacchio, petit avant goût de Venise avec ses canaux et son Trepponte.On en repart vers 9h30... vraiment matinales, la visite !

A Pomposa se trouve une communauté de "Ricostruttori nella preghiera" : des moines sans habit, en communautés mixtes, qui pratiquent la méditation. C'est à la sortie de Manfredonia que nous avons rencontré pour la première fois cet ordre, à l'abbaye de San Leonardo où Valentina, qui parlait français, nous avait proposé l'hospitalité.

C'est là que j'avais oublié mon téléphone, le matin de l'ordination de Michele. Valentina nous avait remis les coordonnées de l'ensemble des communautés de l'ordre présentes sur le territoire italien - ils n'ont pas d'implantation à l'étranger - en nous proposant d'y demander l'hospitalité si nous le souhaitions.

C'est donc ce que nous avons fait pour Pomposa. Pomposa, que j'étais venue visiter il y a... 15 ans, avec la famille bavaroise chez qui je sejournais. Tout ici rappelle la Vendée, je repensais à l'assèchement des terres de Noirmoutier par Saint Philibert, ici ce sont des moines bénédictins qui ont oeuvré à la "bonificato". Et un bras du Po, changeant de cours, a fait reculer la mer d'une dizaine de kilomètres en un temps réduit, vers 1500 si je me souviens bien. L'abbaye a été construite près de la mer,qui n'y est plus. Le clocher, haut de 58m, repose sur du sable, à 30cm au dessus du niveau de la mer.

On peut y distinguer, en bas, comme sur la façade de l'église, des écuelles : c'était un symbole signifiant aux pèlerins qu'ici, il leur serait servi à manger, nous a expliqué Stefano. Il nous a également fait visiter l'église et ses dépendances, réfectoire avec une représentation de la Cène ("l'ultima cena", en italien "cena" désigne le repas du soir), salle du chapitre (il existe en italien les expressions "avoir/ne pas avoir voix au chapitre) avec ses fenêtres suffisamment basses pour que les jeunes moines, à défaut de se faire entendre, puissent écouter et ainsi apprendre comment se passaient ces réunions concernant la vie du monastère ; en haut, la grande salle du musée où l'on peut distinguer au sol les cellules des moines. Dans l'église, quelques clés pour comprendre les fresques du XIVe s, et l'étoile à 8 branches emblème de Pomposa. Au sol, des mosaïques, dont un secteur représentant des animaux, dans un style rappelant fortement la cathédrale d'Otranto.

Et puis, il y a une chose remarquable qui a été initiée à Pomposa. Un moine du nom de Guido y a inventé un système pour que la transmission des chants ne soit plus cette incessante et fastidieuse répétition, mais puisse se faire plus facilement... Cette première notation musicale, sur une portée à 4 lignes, est ainsi née ici.

Stefano, ici depuis 6 ans, et Antonio, originaire de Sicile - vers Taormina - en long séjour ici, ont partagé avec nous leur repas. Où l'on mange d'abord des fruits...

C'est Antonio qui cuisine ; Stefano l'a redit plus d'une fois, appréciant visiblement les talents culinaires du sicilien - et tout en effet était excellent, haricots rouges au romarin et carottes, courgettes du jardin, soupe de légumes... Nous les avons appréciés deux soirs, savourant une journée de pause où nous sommes allés, à vélo léger, explorer les environs.

dimanche 10 juillet 2016

Attention au désordre

Nous sommes à l'abbaye de Pomposa ce soir, nous y avons revu Michele de l'abbaye San Lorenzo de Manfredonia. Dont je ne vous ai pas parlé parce que j'y avais oublié mon téléphone, restitué quelques jours plus tard à Pescara par quelques personnes interposées, le 21 juin.

Bref.

Entre deux claques je vous écris ce petit mot (on nous avait prévenu qu'il y avait des moustiques... avait on oublié de rappeler qu'ils étaient assoiffés de sang ?) pour vous signaler la mise en ligne des billets "Urbino" et "Ravenna".

Savez vous quelle direction nous avons suivie, depuis Ravenne ? "Venezia" ! On a eu un avant-gout de canaux en visitant Comacchio ce matin.

Bonne lecture ! (Et bons commentaires, surtout... :-)

samedi 9 juillet 2016

Ravenna

40km

Arrivés le 8 vers midi, partis le 9 vers le soir

J'aimerais bien prendre le temps d'écrire pour le blog ce soir en me couchant : les batteries, du smartphone et de moi même, le permettraient. Mais si j'écris à la belle étoile, moustiques et autres bestioles viennent envahir l'écran et mon visage ! (Suite rédigée plus tard, donc)

En effet encore une fois nous profitons de la douceur estivale et d'une relative clémence des moustiques, pour dormir à la belle étoile. Une zone plate, sombre, herbeuse sous les arbres, derrière une haie haute et dense, dans un parc à l'écart de la circulation : un bivouac urbain de choix. Le couvert des arbres nous abritant efficacement du soleil, nous avons même pu y dormir longtemps, récupérant ainsi des nuits souvent écourtées par la chaleur très vite insupportable du soleil matinal ; ou par le réveil qu'on met pour profiter justement de la fraîcheur pour ranger et rouler !

Ravenne. Des églises dites paléochrétiennes, des Ve et VIe siècles notamment, tout de briques rouges, sont ornées de somptueuses mosaïques. Elles ornent les plafonds et le haut des parois, en toutes couleurs dont l'or, très présent. Heureux celui qui ne souffre pas de torticolis en quittant Ravenne :-D

Peut être trouverez vous de belles images des baptistères neonien (de Neon) et arien (de Teodoric, souverain goth), du petit mausolée et de l'église San Vitale, des basiliques Saint Apollinaire - celle de Classe, quelques kilomètres au sud, où ne nous sommes pas entrées, et "la nouvelle", intra muros. Ainsi que de la chapelle de l'archevêché et du musée au sein duquel elle se trouve.

Dans ce dernier, j'ai passé un bon moment à observer avec les enfants les éléments décoratifs de la cathedre, toute d'ivoire sculpté. De la vigne s'élevant en volutes, dans lesquels on pouvait identifier toute sorte d'animaux : canard, lapin, mouton, chèvre, vache, mais aussi chevreuil, cerf, tigre, lion, ours, paon, nombreux oiseaux parmi lesquels on a encore reconnu des corbeaux... Une précision époustouflante.

Après quoi nous avons commencé à lire le descriptif des petits tableaux rectangulaires constituant le décor proprement dit de ce trône épiscopal. Mais ma culture biblique lacunaire n'éclairait guère ce que je comprenais du descriptif en italien...

C'est alors qu'est arrivée une jeune fille que j'ai entendu déplorer - en français - de ne pouvoir comprendre les descriptions, faute de traduction en français ou anglais.

S'en est suivi un bel échange, mes connaissances en italien pour traduire, leur culture biblique pour expliquer ! L'histoire de Joseph l'hébreu, fils préféré de Jacob laissé pour mort par ses frères jaloux, tiré du puits par des marchands, vendu comme esclave à Pharaon dont il gagne la confiance, lui expliquant les songes (sur un petit tableau d'ivoire on pouvait reconnaître les sept vaches grasses, les sept vaches maigres, pharaon dormant...), lui faisant stocker des provisions les années d'abondance, et le lien avec l'installation des hébreux en Égypte à ce moment là - ces mêmes hébreux que que plus tard Moïse ferait sortir d'Égypte - c'est Alliance et son père Jérôme qui nous ont expliqué tout cela, sous le regard bienveillant de Maximilien, son grand frère et de leur maman. Ils sont dans la région pour trois mois, avec l'Arche dont nous a très souvent parlé Dorothée. Quelle belle rencontre !

Dans la famille, c'est Clémence qui connaît le plus de choses de la Bible... Elle a lu et relu, dès qu'elle a su déchiffrer, la "Bible pour enfants" richement illustrée offerte par sa tante Annabelle pour son baptême. Nous sommes souvent stupéfaits qu'elle nous explique tel ou tel épisode biblique qu'elle reconnaît sur une fresque, une mosaïque, un tympan sculpté ou autre représentation... car nous ignorions qu'elle connaissait tout cela ! (Et parfois nous ignorions tout cela qu'elle, connaît !) Nous regrettons de ne pas avoir pris la Bible dans la liseuse, pour découvrir ensemble ce patrimoine...