Les petits sauts de puces... ...font les grands voyages !

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mercredi 21 octobre 2015

Castel San Giovanni

(19km avant Piacenza)

37km

Du soleil ce matin ! Ça nous changeait des derniers jours ! Bon du coup il ne faisait que 3°C. Mais les enfants ont volontiers joué dehors pendant qu'on rangeait. Ça aurait pu être parfait si Justine, juste avant l'embarquement pour partir, n'avait pas ouvert le robinet de la fontaine à eau : ses chaussures fourrées bien chaudes étaient trempées, chaussettes comprises. Changement rapide de chaussettes, sandales, jambières en laine en chaussettes par-dessus, et un petit sac plastique pour enrober chaque papillote : ça a gardé tout ça au chaud jusqu'à la pause au soleil un peu plus tard, il chauffait si bien que les sandales suffisaient. A cette pause nous avons visité un lidl italien, c'était bien amusant et intéressant de voir les différences avec les équivalents français, mais aussi ceux que nous avions vus dans l'est de l'Europe. Les rayons pâtes, fraîches et sèches ! Jambon cru ! Parmesan ! Énormément de biscuits aussi, et pour toute sorte de produits des conditionnements plus grands : chips par 500g, énorme le paquet !!! (Mais nous l'avons juste regardé :-) )

L'après-midi, pause wifi et séchage de tente à une station essence.

Pour bivouaquer nous sommes allés demander près de l'endroit que nous avions repéré, si nous pouvions y monter la tente. Claudio, qui s'occupait des chevaux, nous a montré où prendre de l'eau potable.

Peu après il est venu nous apporter une assiette avec quelques biscuits, et des dragées : il est jeune papa d'un petit Pietro d'un mois et demi, et ici aussi les dragées sont traditionnellement associées à la naissance (chez nous plus au baptême, mais je ne sais pas si nous pouvions comprendre aussi finement !)

Ce soir, pasta fresca :-)

mardi 20 octobre 2015

Voghera

39km

Le soleil s'est montré aujourd'hui à peine plus tôt qu'hier : le brouillard l'a laissé passer à 14h20. Nous n'étions guère plus matinaux dans notre mise en route : nous avons bien apprécié d'être au chaud ce matin, avec la lumière des becs de gaz : le brouillard était épais, il faisait assez sombre dehors même à 13h.

Nous avons longé nos premiers grands vergers de noyers. Beaucoup de champs fraîchement labourés, parfois on reconnaît ce qui y était cultivé dernièrement, maïs, courges, aux morceaux qui émergent ça et là.

Nous avions décidé d'acheter du pain aujourd'hui, nous avons donc traversé le premier village en quête d'une boulangerie - trop petit. Au suivant il y en avait deux, mais ici, à 15h, tutto è chiuso. C'est à Voghera finalement qu'on a trouvé une "Pane e foccaceria, pasticceria, biscotteria" ouverte. Et c'était chouette : il n'y avait pas d'autres clients et la boulangère nous a bien expliqué les différentes sortes de pains, piu crocante ou piu morbidi. Chacun a choisi un "panini" petit pain individuel, comme on trouve en Allemagne... et en restauration collective en France.

Bivouac près d'une aire de jeux.

lundi 19 octobre 2015

Piovera

50km

La nuit a été longue, le soleil s'est levé vers 15h ! Avant cela, un épais brouillard, un peu moins dense à mesure que la journée avançait, mais enfin on a roulé avec gilets jaunes et feux jusqu'à cette heure avancée. Brouillard sec, on a apprécié...
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Nous croquions quelques fruits devant la cathédrale d'Alessandria lorsque le soleil s'est montré, accueilli avec plaisir, celui notamment d'enlever quelques épaisseurs de vêtements.

Ce matin - frisquet - nous avons fait une pause dans un village que nous traversions, Felizzano. Nous pensions passer un petit moment à la bibliothèque municipale, les horaires en bas du bâtiment l'indiquaient ouverte. Malheureusement sur la porte du local, dans ce bâtiment hébergeant d'autres services municipaux, c'était écrit en italien mais on a bien compris : "nouveaux horaires" et notamment, fermé le lundi. Bon, en redescendant on est passé devant les toilettes et une machine à café, à laquelle nous avons pris deux gobelets de "café d'orge", une boisson bien chaude près d'un radiateur bien chaud.

En sortant d'Alessandria nous avons traversé un lieu appelé Marengo, "ça me dit quelque chose, ce nom", jusqu'à ce que j'aperçoive le fameux "N", ah mais oui, Napoléon, la place Marengo à Saint-Etienne (et sans doute aussi ailleurs)...

Nous avons fait le plein d'eau au village de Piovera, et contemplé en passant son étonnant château de briques du XIVè, avant de partir en quête d'un bivouac. Une petite route qui s'éloignait nous paraissait propice à cela, au bout de quelques centaines de mètres la mention "sens interdit, propriété privée" nous freine un peu, mais parmi les champs cultivés ou fraîchement labourés à perte de vue, il y a ici les seuls petits groupes d'arbres que nous ayons aperçus, nous décidons d'aller demander à la ferme dont les bâtiments sont au bout de ce chemin, si nous pouvons planter la tente sur l'un des carrés d'herbe qui le borde.

Une voiture en vient justement, nous lui demandons. Sa réponse est claire : c'est tout mouillé et boueux ici, à 500m vous pourrez vous installer sur une dalle de ciment abriter, et il y a de l'eau potable. Giorgio nous indique le chemin - très simple et court en effet, par une digue - et nous montre en fait une petite maison, sur pilotis - on est en plaine inondable ici, en 1994 les alluvions ont atteint la poutre au-dessus de la fenêtre...

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Lampes à gaz, cuisinière à gaz, et une pièce avec table, 5 chaises, petit bureau, canapé, vaisselle, et un petit poêle, le bois est juste devant, et Giorgio allume même le feu avant de partir. Il nous dit qu'il cultive des légumes biologiques, soulevant l'enthousiasme chez nous - dans son coffre, un panier de salades, un sac de fenouil, un plateau de brocolis qui font s'exclamer les enfants ! Nous proposons de lui en acheter, Giorgio nous en donne 3. J'avais toujours trouvé ce légume-là peu agréable à manger cru, trop sec, mais alors frais comme ça, quel régal ! Tout le monde l'a apprécié tel quel. Mais Baptiste était un petit peu déçu : "j'aime tellement le brocoli cuit, Maman"... (il en reste deux :) )

Ce soir nous avons donc mangé à table, dans une petite maisonnette bien chaude, dehors on entend la rivière pas loin, dedans c'est le feu qui ronronne. La tente, trempée de rosée et de condensation ce matin, sèche au-dessus de la table : ainsi elle sera sèche au prochain bivouac. Et Sébastien est allé prendre une douche, Giorgio lui a montré le dispositif en place, plus pour présenter cet aménagement sans doute, que dans l'idée qu'on en ferait usage ! Pour ma part, j'ai apprécié d'avoir de l'eau chauffée sur le poêle pour ma toilette de chat :)

Giorgio, plus jeune, est allé jusqu'aux Pays-Bas à vélo, et il a également descendu la rivière et le fleuve en canoë jusqu'à Venise, 500 kilomètres !

dimanche 18 octobre 2015

Asti

45km

Aujourd'hui, devant l'office de tourisme d'Asti, notre compteur kilométrique général a affiché : 2000.00

Deux mille kilomètres parcourus à coups de pédales depuis notre départ de Belfort fin juillet, autant de rencontres, les plus brèves, quelques mots échangés, d'autres plus longues...

Entre Alba et Asti nous sommes encore passés le long de plantations de noisetiers, nous avons aussi vu de nombreux champs de cardons.

Nous sommes montés en haut de la tour de l'horloge, point de vue assez décevant avec l'horizon très bouché aujourd'hui, et un grillage au maillage serré, pas possible de faire de belles photos... Puis en passant par une rue piétonne, le Corso Alfieri, qui était l'artère principale de la ville romaine, nous sommes allés à la cathédrale. Étonnant édifice gothique en brique rouge et grès blanc à l'extérieur, complètement peint à l'intérieur. Justine a bien aimé la petite fresque du XVe représentant une Madonne allaitant un Jésus de "deux ans et demi" dixit Justine ! Un bambin en tout cas. Sébastien, lui, a repéré un ensemble de statues étonnant, du XVe aussi, des femmes explorées autour du Christ mort, allongé, le tout grandeur nature, peut être des photos sur internet ? Et puis il y a eu Rosa, et le livre de jeux et coloriages qu'elle a donné à Baptiste, il en avait un que nous avons perdu à Susa, il manquait beaucoup, moments paisibles appréciés de tous... Le voilà remplacé.

Avant de quitter la ville, quelques pâtes, gressins, kakis et ananas pour compléter nos provisions, puis le plein d'eau et le plein d'essence, avec tout ça la nuit s'était installée et le mince croissant de lune n'éclaire pas beaucoup, surtout à travers les nuages, bivouac express rustique ce soir.

samedi 17 octobre 2015

Alba

34km

Il y a une chose que je voulais mentionner hier, j'ai oublié au moment où j'écrivais : sur la route par laquelle nous nous éloignions de Turin, nous avons traversé Trofarello, commune jumelée avec Le Teil. Une pensée particulière pour Alain convalescent et Marie :)

Nous avons roulé d'une traite de Pralormo à Alba, Justine était installée sur les genoux de Clémence à l'avant du pino, sa place préférée, et elle s'y est endormie.

Hier soir pour la première fois nous avons vu un verger de noisetiers - dit-on "une noiseraie" ? - et nous en avons vu beaucoup aujourd'hui, ainsi que des vignes à l'approche d'Alba. Deux des spécialités locales, nous sommes dans une région de production de noisettes, et à Alba se trouve une usine de Nutella. A notre arrivée dans la ville, il flottait une odeur de chocolat vraiment terrible !

C'était jour de marché, un grand marché sous et autour d'une halle couverte mais non fermée. Nous y avons fait quelques emplettes, et profitant du départ d'un camion de fromager, nous sommes installés près d'un muret, au soleil intermittent, pour savourer notre déjeuner autour des bonnes pâtes de Cristina, pendant que tout le monde remballait. Le marchand de poisson à côté nous a donné une boîte de sardines en fermant son camion, le marchand de saucissons un peu plus loin dont Clémence aurait absolument voulu que j'aille goûter les produits, nous en a apporté, un marchand de fruits est venu nous proposer quelques kakis et pêches très mûrs plutôt que de les jeter, un autre du raisin excellent, quelle bonne idée avaient ces grappes d'avoir quelques grains abîmés !

A Turin en allant visiter la Consolata, nous étions passés sur la place de la République au moment où il n'y avait déjà plus un seul marchand, mais alors nous n'avions jamais vu ça : tout était laissé en vrac, éparpillé partout. Des dizaines de mètres carrés de détritus et de cagettes, qu'une pelleteuse repoussait ensuite vers un camion-benne, et qu'un troisième engin, au moyen d'une pince, plaçait dans la benne.

Après le marché, à Turin :

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Ici à Alba, quel contraste ! Chaque marchand, en tout cas en périphérie du côté où nous étions, rangeait très soigneusement en triant, cartons bien empilés, caisses plastiques de même, déchets en sac, rien par terre. Très suisse par rapport aux tas de caisses et déchets de nos fins de marchés français, qui nous paraissent déjà très propres et bien rangées par rapport au spectacle du marché de Turin !

La ville était très animée : dans tout le centre historique se tenait une fête médiévale, autour de la truffe, où le vin local était aussi à l'honneur. Une ambiance joyeuse et touristique, ça faisait un peu penser à la Percée du Vin Jaune, en moins alcoolisé et les jeux en plus : stands de pêche à la ligne (pour les enfants, attraper ici une (fausse) grappe de raisin, là un canard, pour les adultes, attraper une bouteille de vin !), de lancer de fléchettes (atteindre le saucisson qui se balance au bout de sa ficelle), etc.

Sortis vers 19h de cette ambiance conviviale où nous n'avions pas trop regardé l'heure tourner, nous avons choisi un bivouac rapide et peu champêtre.

Demain nous nous dirigerons vers Asti, et pédalerons notre deux millième kilomètre :)

Pour la suite, nous envisageons actuellement d"aller ensuite à Alessandria, puis de continuer vers l"est en direction de l'Adriatique. Nous pensons monter vers Florence en remontant une rivière appelée Rabbi, qui nous l'espérons nous permettra de passer en pente pas trop abrupte les Appenins, afin de rejoindre le versant méditerranéen. Toutes réflexions, suggestions et informations bienvenues :)

Pralorma

37km

Soleil généreux ce matin à Turin, quel contraste avec l'orage d'hier soir, des heures de pluie battante ponctuée d'éclairs et de coups de tonnerre. L'occasion néanmoins d'apprendre toujours du vocabulaire, l'orage c'est "il temporale" je crois, le tonnerre "il tuono", pour l'éclair il est question de "lampe". J'aime particulièrement le mot pour la foudre : "il fulmine", c'était tout à fait en phase avec l'humeur du ciel hier en effet !

Pendant que nous préparions nos affaires Clémence, Baptiste et Justine ont savouré jusqu'au bout ce qui était sorti pour eux : papier et feutres pour quelques dessins, encore quelques constructions avec les kapla, et faire rouler le petit train sur ces rails en bois, quel bonheur !

La sortie de Turin était longue, pas laborieuse mais des kilomètres de zone urbanisée. Et des enseignes qui nous troublent ici : Auchan,Décathlon, Carrefour, Leroy Merlin...

La route est en faux-plat montant très progressivement, dans une plaine très plate. Nous la quittons à Pralormo pour aller à l'aire de jeux promise aux enfants, c'est près de l'église, autrement dit tout en haut du village ! À l'heure de la sortie d'école : il y a du monde dans ce tout petit square, et les écoliers joyeux s'attroupent autour de nous :-)

Nous repartons par une petite route, nous constatons que ce n'est pas vraiment notre direction mais cela semble plus approprié pour trouver un bivouac.

Nous tournons sur une petite route, elle se termine en impasse, quand nous repassons devant cette grande villa, celui qui essaya d'apaiser son chien alerté par notre passage, nous hèle, si nous avons besoin de quelque chose, si nous voulons à boire ?

Nous expliquons que nous voulons planter la tente à proximité, ça leur paraît possible dans le pré en dessous, mais ils nous proposent leur pelouse, plus plate. Et pour manger, la table de la terrasse. Ou plutôt, comme il se met à faire plus frais, la table de la salle à manger ?

Finalement après que les enfants ont bien profité des jeux dehors, maisonnette, tracteur, ballons, nous mangeons notre repas au chaud, et sommes conviés à installer notre dortoir au même endroit.

Avec nos balbutiements d'italien et tout l'enthousiasme de Renato et Cristina, une très belle fin de journée, une bonne nuit au chaud, et une matinée très sympathique aussi ! Nous repartons chargés de 5 bananes, 5 kiwis et une boîte de pâtes que vient de nous cuire Cristina, con oglio di oliva et un poco parmiggiano !

jeudi 15 octobre 2015

Turin

Cette ville m'a beaucoup fait penser à Paris, puis à Lyon. Départ demain, ce soir nous sommes rentrés trempés par l'orage, des heures de tonnerre, éclairs et pluie battante, par 8°C, on a fini par rentrer là-dessous, heureux et reconnaissants d'être encore ce soir au chaud, au sec et en plus au bien joyeux et convivial chez Chiara, Carlo, Elia et Francesco !

mardi 13 octobre 2015

Cuire des châtaignes

Les laver si nécessaire (et si on dispose de suffisamment d'eau...), puis les fendre : attaquer d'un coup de couteau correctement affûté l'écorce et la peau des châtaignes.

Nous connaissons deux modes de cuisson : à sec, et à l'eau. A sec : au four, sur une grille ou plaque trouée ; sur le feu ou le gaz, dans une poêle à trous. Remuer régulièrement pour tourner les châtaignes.

A l'eau : à Villar Forcacchio nous avons mis les châtaignes fendues dans l'eau froide (juste couvertes), porté à ébullition, évoqué nos souvenirs de ce mode de cuisson, estimé qu'il fallait compter peut-être vingt minutes, et oublié de regarder l'heure. Elles étaient très bonnes ceci dit... Pascale suggère d'ajouter une feuille de laurier dans leau de cuisson, nous testerons prochainement !

J'ai bien conscience que la précision de mes indications laissera probablement Mamicatrine dans l'embarras, mais je suis bien certaine que d'autres viendront apporter leur pierre à ces recettes :) Je compte sur vous !

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Torrriiiiiiiino

37km

Eeeeeh ben, Turin, c'est une grande ville. À un moment sur le Corso Regina nous étions sur une petite chaussée latérale, trois voies, le long de la chaussée principale qui comptait 2x3 voies... Nous avons bien su demander notre chemin, nous nous perfectionnons doucement en italien ! Et quand nous sommes arrivés devant le bon numéro de la bonne avenue, Carlo était justement là pour nous accueillir ! Grande porte cochère, menant à une cour intérieure, à droite le grand escalier autour d'une minuscule cage d'ascenseur, le style de cet immeuble de 1913 me rappelle beaucoup un immeuble hausmannien tout près de l'Etoile à Paris, où j'avais eu l'occasion d'aller travailler.

Carlo, Chiara et leurs deux grands garçons ont fait plusieurs virées à vélo, la Moselle, la Loire notamment. Elia est venu prêter main forte à son père pour faire une place à nos montures et remorque dans le local vélo, un local de taille conséquente, contenant un nombre conséquent de vélos ! Ca me rappelait l'Allemagne... En tout cas quel soulagement, une fois la porte cochère refermée, de ne plus entendre le bruit des voitures !

Ce soir au menu il y avait des raviolis, pas ceux en boîte comme on mange à la maison hein, des pâtes fraîches sorties pour nous du congélateur, servis avec une sauce tomate au jambon frais - et sur la table le gros pavé de parmesan et la râpe ! Nos premières pâtes fraîches italiennes. Puis haricots verts et escalopes de poulet, enfin petites boules à la noix de coco (Noix de coco, ricotta, sucre) et quelques châtaignes, nous en avons apporté une bonne quantité, ramassées aujourd'hui le long de la route. Pour les cuire Carlo est allé chercher la poêle à trous tout en haut de l'étagère ! Nous avons bien apprécié ces derniers jours d'être dans le pays de la châtaigne à la saison des châtaignes ! Aujourd'hui il y a aussi eu une pause noix, d'énormes noix le long de la route. Sur la table il y avait également un flacon d'huile d'olive, que j'ai vraiment aimée ; elle vient du sud de l'Italie, commandée directement au producteur.

Sébastien m'a demandé de noter une précision concernant notre ascension d'hier : Justine est montée à pied presque jusqu'à la Sacra San Michele. Aussitôt installée dans le manduca elle s'est endormie, mais elle ne demandait pas à y aller, nous voulions accélérer un peu parce qu'il pleuvait... Elle aime marcher et nous impressionne ! Ce matin, après avoir regardé le chemin de croix à l'église de Sant'Ambrogio avec Don Romeo, nous avons pu voir derrière nous, en nous éloignant, la Sacra San Michele se découpant sur un ciel bien bleu...!

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Demain soir nous dormons encore ici, tâchant de visiter (un peu : c'est grand !) Turin dans la journée.

Nous lisons toujours vos commentaires avec joie et reconnaissance :)

lundi 12 octobre 2015

Sant'Ambrogio

11km à vélo Entre 5 et 600m de dénivelé à pied

San Michele qui dominait l'horizon hier, et dont nous avait parlé Alberto à Susa, puis Marie-Louise hier soir, nous avons pris une petite route prolongée par une voie cyclable, passant juste au pied de l'énorme masse rocheuse sur la pointe de laquelle se dresse cette abbaye.

A Sant'Amborgio, Chichi est venu nous voir avec sa petite-fille Greta, 18 mois, qu'il portait tendrement dans ses bras. Il nous a conduits au prêtre, Don Romeo, qui nous offrait l'hospitalité pour la nuit.

Alors, libérés du souci de chercher avant la nuit un endroit pour planter la tente, nous avons entrepris de monter à pied à la Sacra San Michele, par l'ancien sentier muletier. Clémence était passionnée, si je puis dire, par le chemin de croix, nous avons été très impressionnés de découvrir qu'elle connaissait déjà un nombre conséquent de stations. Nous comptons bien améliorer nos connaissances dans ce domaine avec elle !

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La pluie est venue faire une partie de la montée avec nous, et la vue plongeante extraordinaire sur la ville s'est estompée, même si Baptiste avait du mal à le comprendre nous étions vraiment dans les nuages !

De loin en loin nous apercevions de temps en temps, au détour du chemin, la masse imposante là-haut, se dessinant plus ou moins dans la brume, puis un franc brouillard. Des panneaux explicatifs le long du chemin, mentionnaient notamment que les pierres bien lisses, les pavés orientés dans le sens de la pente, avaient notamment constitué une piste pour des sortes de luges ou traîneaux chargés de bois, de châtaignes, ou tout ce qui d'en haut pouvait avoir à être descendu. En bas, la plaine, à moins de 400m d'altitude ; en haut, l'abbaye culmine à près de 1000m.

En haut, le brouillard dense s'est estompé, pas complètement, mais assez pour bien distinguer les montagnes alentour, la plaine en bas, les villes, villages, routes, autoroute qui en tapissent le fond.

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Descente précautionneuse sur les pierres rendues glissantes par la pluie, et pour autant rapide afin d'être en bas avant la nuit. "Là-bas, j'ai vu bouger ! C'est un animal ?" a demandé Sébastien. Tout une petite troupe de chamois s'est enfuie sous nos yeux, les deux derniers semblant avoir choisi de nous laisser le temps de les contempler...

Oh ! Qu'est-ce que c'est que ça ? Une salamandre ! Sorte de gros lézard au déhanché un peu lourd, cet animal noir brillant à motifs jaune a bien voulu marquer quelques arrêts, nous permettant de le contempler et photographier à loisir.

Encore une ! Quelques lacets plus tard, une autre ! Nous en avons ainsi vu 7, de différentes tailles, toutes noires à motifs jaunes, mais quelle variété dans la répartition de la coloration jaune ! Sur certaines, de simples points, sur d'autres des traits, des circonvolutions... L'une d'entre elles semblait porter une inscription en arabe !

Nous sommes arrivés en bas fatigués, mouillés, mais enchantés par ces rencontres inattendues et extraordinaires ; hors des livres où j'avais appris leur existence et leurs caractéristiques, je n'avais jamais vu de salamandre...

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Don Romeo nous a montré notre chambre, prenant Baptiste par la main il nous a emmenés quelques centaines de mètres plus loin dans un immeuble. En guise de chambre, un appartement meublé, salle de bain avec baignoire où les enfants sont immédiatement allés se réchauffer, cuisine complète avec un lit, et une chambre à 3 lits. Et Don Romeo est allé nous chercher deux pizzas qu'il nous a apportées ensuite, nos premières pizzas italiennes, ô combien savoureuses dans tout cet inattendu, inespéré, accueilli et apprécié.

Et en fin de matinée, Gemma qui offrait aux enfants des biscuits, des pommes, des 'panini' (petits pains) au proschiutto (jambon)...

Pour vous donner une idée du contexte, depuis qu'on est en Italie on a acheté pour 1€ de nourriture : 1 salade et 5 carottes... Les bords de route regorgent de pommes, poires, raisins, châtaignes et noix, on voit même apparaître des kiwis et des kakis - loin d'être mûrs encore. C'est pas demain la veille qu'on va mourir de faim !!!!!

A propos, c'est par ici qu'est né le mouvement "slow food".

dimanche 11 octobre 2015

Villar Focchiardo

20km

Grande nouveauté ce soir pour moi : je suis dans la tente, et je dactylographie !!!!!!! (Dans le noir) Ca ne vous dit peut-être pas grand-chose, mais pour moi, cela signifie taper à la vitesse à laquelle je parle, ou presque... au lieu d'anonner laborieusement mot après mot, du bout d'un seul doigt, sur le clavier tactile qui s'affiche en bas de l'écran de mon smartphone. C'est un achat de dernière minute fait à Briançon le jour de notre départ - la veille, nos horaires de sortie avaient coïncidé avec ceux de la fermeture des magasins, et à la réouverture, il pleuvait très fort... Achat important avant la frontière : c'est un clavier français qu'il me fallait ! Mais nous n'avions donc pas pu en charger la batterie, nous l'avons fait hier soir à l'ancien monastère San Francesco de Susa. Et ce soir, j'inaugure. Voilà, si l'article est plus long, vous saurez pourquoi ;^)

Ce matin nous avons quitté pas très vite le lieu où nous avions passé la nuit, la chambre était rendue à l'heure - 10h - mais ranger dans les différentes sacoches et dans la malle les affaires sorties, c'était presque plus long que de ranger tout un bivouac ! Nous avons vu qu'un amphithéâtre romain était fléché tout proche, et avons décidé d'aller voir. On ne sait pas trop comment on s'y est pris, mais on l'a raté, on a vu un panneau qui l'indiquait dans la direction d'où on venait, mais bon, on arrivait à un aqueduc romain du 4è siècle - comme le Pont du Gard il me semble. Sous lequel se trouvait un "Pozzo druidico", puits druidique, d'avant l'installation des romains dans la région, quelques siècles avant JC. Quelques mètres plus loin, un arc de triomphe romain. Accessoirement, quelques noix sous un noyer, et les enfants jouaient joyeusement tous les trois, ils avaient trouvé un gisement de billes colorées (genre pistolet à billes) qui les occupait beaucoup. Mais bon, on n'avait toujours pas la moindre idée d'où était cet amphitheatre.

C'est là qu'est apparu Alberto. Qui parlait français. Qui nous a montré les coupelles creusées dans cette roche où jouaient les enfants, par les druides. Il ne nous était pas venu à l'esprit que si on faisait abstraction des bâtiments autour de nous, maison, château de Savoie, arc de triomphe, aqueduc, ces roches étaient - avaient été, donc - le point culminant du secteur.

Et puis, et puis, nous avons parlé de beaucoup de choses, Alberto nous a parlé des Celtes comme jamais personne ne m'en avait parlé - où peut-être comme jamais je n'avais su l'entendre, comme un rai de soleil qui met en lumière des choses qu'on avait jamais vues sous cet angle, un peu. Nous a expliqué le compromis entre les Romains et la population celte de ces lieux, objet de l'arc de triomphe sur lequel nous pouvions voir représentées la délégation celte, la délégation romaine, les animaux sacrifiés, le tout sculpté "comme une photo", tiens c'est vrai... Il nous a aussi conduit à l'anfiteatro romana, nous étions vraiment passés juste à côté. Et tandis que nous étions dans les gradins, il est descendu, et du milieu nous a fait découvrir l'acoustique fantastique du lieu : il parlait à voix normale, et nous l'entendions parfaitement ! Nous sommes allés ensuite à notre tour faire l'expérience de cette acoustique extraordinaire. A découvrir absolument si vous en avez l'occasion ! Quand on est entre centre et périphérie, il y a beaucoup d'écho ; du centre, aucun écho, mais une rondeur du son, une, je ne sais pas, amplification ? Incroyable ! Jamais testé une sono aussi parfaitement réglée ;)

Alberto souhaitait nous offrir une spécialité pâtissière locale, il nous a composé dans une pâtisserie un assortiment de biscuits énorme et molto delicioso !!!! Nous en avons dégusté une partie au bord de la rivière, la Dora (même racine que Durance), avant de faire un tour du côté de la monumentale Porte de Savoie, et la cathédrale San Giusto, mille ans... Il a offert un cappucino à Sébastien pendant que je passais un moment au parc avec les enfants, puis nous nous sommes doucement acheminés vers le départ de Susa. Avant cela, on a encore discuté un moment avec Danino, puis avec Philippe, et tous ceux dont nous n'avons pas les prénoms !

Apres une vingtaine de kilomètres, en pente douce et faible vent de face aujourd'hui, pour aller chercher un bivouac, après avoir fait le plein d'eau nous nous sommes éloignés de la route. Pfou, ça montait... pas comme un col, mais quand même ! Au stop je me suis arrêtée pour souffler, il y avait du monde là qui s'est mis à applaudir à notre vue, une dame s'est approchée et nous a adressé la parole en français - ayant vu le drapeau - qu'elle parlait à la perfection. Marie-Louise (Mariluise ? Maria-Luisa ?) était très enthousiasmée par notre voyage, intéressée par la liberté française d'instruction, et nous a conduit à un endroit pour planter la tente : ici aura lieu le week-end prochain une grande fête de la châtaigne. C'est justement ce qu'on avait prévu de manger ce soir, bouillies en pensant à Tximista et Lenaia de Q Lacanau, dont le papa nous avait indiqué ce mode de cuisson, et à Fabien du Graoux, rencontré le soir où nous avions testé cette cuisson. On s'est régalés !

Depuis un moment nous voyions dans le lointain une construction au bout d'un promontoire rocheux, dominant la vallée. Il s'agit de Sacra San Michele qui se trouve sur la ligne virtuelle reliant le Mont Saint-Michel français, et un autre Saint-Michel dans le sud de l'Italie - je n'ai pas encore repéré où. Ligne imaginaire sur la carte, voie d'énergie particulière apparemment. Que briserait la ligne de train à grande vitesse en projet dans la région, qui rencontre ici une très vive opposition semble-t-il. En roulant sous l'autoroute hier on pensait au budget certainement faramineux de ce chantier titanesque, viaducs haut perchés entre deux tunnels... Pour aller toujours plus vite...

samedi 10 octobre 2015

Susa

26km

Aujourd'hui, nous avons trouvé avec joie notre premier châtaigner ! De belles grosses châtaignes. Beaucoup d'autres ont suivi ! À un arrêt châtaignes, une dame s'est approchée, elle nous avait vus un peu plus haut. Elle nous a offert un plein sac de biscuits salés et sucrés, jus de fruits, et des pommes du jardin. Puis nous a invités sur sa terrasse, où nous ont été servis de l'eau, du jus de fruits, de la bière, première bière italienne, excellente ! Les enfants sont repartis chacun avec un petit jouet que leur ont offert Enza et Giuliano, dont les petits-enfants Tomase et Gabriele ont 7 et 2 ans.

Nous avons aussi retrouvé avec joie du raisin, vignes accrochées à des arbres, les grappes sont souvent hautes ; quelques noix, quelques poires. Ça me donne l'impression de voyager dans le temps, l'hiver semblait tout proche, là-haut, et la végétation ici nous rappelle plus la fin de l'été. Les figuiers n'ont pas encore jauni - mais les kakis que j'ai vus étaient déjà bien orange.

Nous avons traversé plusieurs jolis villages, avant d'arriver vers 18h à Susa. Que nous visiterons demain. Lia nous a vus au pont, est venue nous parler un peu après, un peu plus loin ; elle voulait savoir ce dont nous aurions besoin. Une douche ? Son mari et elle avaient un appartement à Gravere - c'était le dernier village que nous avions traversé, juste avant la longue descente en lacets... inimaginable de remonter ça... Nous avions chaleureusement remercié, et chacun avait repris sa route ; nous étions dans la rue piétonne, cherchant des timbres, les enfants marchaient en se donnant la main, il y a tout un groupe de retraités français de la région de Valence qui est venu discuter avec nous, et bien d'autres marques d'enthousiasme. Et puis, Lia était de nouveau là. Et l'une des françaises a fait l'interprète. À condition que nous ayons des papiers en règle, Lia pouvait nous conduire à un hébergement, un (ancien ?) monastère franciscain.

Ce soir la délicieuse douche chaude que nous avons prise, les grandes serviettes douces, le courant qui recharge tous nos appareils, les lits aux matelas moelleux de cette chambre-dortoir, ce sont Lia et Emilio qui nous les ont offerts. Notre vocabulaire italien s'étoffe doucement : "Grazie mille"...

Vue de la fenêtre du couloir, au matin
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Oulx

Altitude 1078m 31km

Au menu de ce soir, après les cynorrhodons exquis mangés cet après midi en pensant à Dany, il y avait de l'ananas, comme verdure une courgette et des pissenlits selon les goûts, avec de la coppa et un peu de pain fait chez Laurence et Vincent. Noix et graines de courges complétaient le tout, mangé dans l'abside de la tente.

On n'a peut-être pas beaucoup parlé de la tente, composée d'une grande chambre et d'une grande abside. La moitié supérieure de la porte est faite d'une simple moustiquaire, nous l'occultons en suspendant un drap de soie devant. La paroi opposée est également une simple moustiquaire, nous la couvrons d'un drap en polyester, que recouvre le double toit. Avec ça et la couette d'hiver (merci Mamicatrine !) sur nos matelas auto-gonflants, on n'a pas froid, certains ont même eu trop chaud à Névache !

Mais la nuit dernière ni tente, ni matelas au refuge du Col de l'Echelle. Surprise au démarrage, ça ne descend pas tout de suite ! Une bonne grimpette pour commencer, qui a le mérite de réchauffer efficacement les parents qui préparaient les vélos pendant que leur descendance se chauffait autour du feu ;-)
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Puis la descente. De sacrés lacets, sous un ciel gris, puis juste en bas de simples bornes, de chaque côté de la route, pour signaler la frontière.
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20151009_112430.jpg Et donc ça y est, nous sommes en Italie. On est tout joyeux à déchiffrer absolument tout ce qu'on peut lire, on comprend souvent, pas toujours, on essaie de deviner, on découvre parfois qu'on a compris le contraire...

Petite halte à Bardonecchia, on découvre les horaires italiens avec l'office de tourisme qui rouvre à 15h!

Celle qui nous y accueille, comme plus tard à Oulx, est très impressionnée, admirative, et désireuse de nous donner toutes les informations dont nous pourrions avoir besoin, de faciliter notre arrivée dans ce pays, et de faire plaisir aux enfants ! Des autocollants, des coloriages, des cartes postales, un porte-clé chacun... Des heureux !

Bivouac dans un pré derrière une petite église, lieu indiqué par une dame peu avant. Près de l'église il y a de l'eau, de quoi refaire le plein avant de partir.

De ce côté ci des Alpes, dans cette vallée, les toits sont faits de lauzes. Nous aimons beaucoup ! On voit encore quelques toits de bardeaux comme dans la vallée de la Clarée, planches de mélèze clouées.

On se demande quand on pourra mettre les articles en ligne...

jeudi 8 octobre 2015

Le Col de l'Echelle

26 km

Il faisait -3°C ce matin au sortir de la tente, et ça montait à toute vitesse, un quart d'heure plus tard la température affichée était positive, le soleil chauffait, le givre sur la tente fondait. La Clarée avait changé de couleur, de gris bleu pâle, opaque la veille, à présent elle coulait translucide. Hugues était parti, tente et voiture n avaient pas laissé de trace.

Comme convenu hier avec la dame de l'office de tourisme de Névache, nous avons dételé la malle devant le bâtiment et déposé nos sacoches derrière le bureau, afin de pouvoir monter légers au-dessus du verrou glaciaire qui domine Névache, puis remonter cette vallée en cul-de-sac pour l'admirer jusqu'au bout. Je me suis arrêté avec Justine à Fontcouverte, Sébastien est monté avec Clémence et Baptiste jusqu'au dernier hameau, Laval, à 2000m d'altitude. Comme ils étaient fiers de m'en rapporter, calé dans le porte-bidon, un bloc de neige !

Les couleurs douces ou chatoyantes, le bruit de la Clarée en torrent tranquille ou en cascades bouillonnantes, et des ruisseaux arrivant de droite, de gauche, quelques oiseaux, pinsons et rouge-queue notamment, des papillons... Ça ne tient pas en quelques mots, une vallée :-)

Et puis après avoir repris tout notre barda, nous l'avons attaqué, ce col. Au bout d'un moment (pas très long) nous avons fait descendre Clémence de l'avant du Pino, Baptiste du siège derrière moi, Justine étant endormie derrière Sébastien - qui sinon l'aurait bien fait descendre aussi ! Ils ont ainsi monté à pied les 1500 derniers mètres de ce col "le plus bas des Alpes" (en France ?)

Grande joie là haut, on y était arrivés ! 1762m disaient les panneaux. On a fini le chocolat de Marie-Do juste avant d'attaquer la descente, après s'être emmitouflés des pieds à la tête, Justine en manduca sous le coupe vent de portage. Et c'était parti pour l'Italie, qui nous attendait quelques lacets plus bas.

Elle nous attend toujours : c'était si accueillant ce replat, Coline puis Laurence nous en avaient parlé, et alors quand on a vu le refuge... Un poêle, que dis je, une cuisinière à bois, du bois pas loin, des pissenlits pour notre salade du soir, j'ai balayé l'étage avec une botte de pailles coupées derrière la maisonnette...

Quelle fin de journée extraordinaire ! Il y a même eu des toasts gratinés au four, c'est exceptionnel que nous ayons du fromage dans nos sacoches ! Mais là, on a compris pourquoi pour une fois, on en avait :-)

Le dortoir est dressé, la couette étalée sur la couverture à pique-nique, "Maman c'est dur le sol !" m'a dit Clémence, elle grandit ! Jusqu'à présent ça ne semblait pas l'avoir dérangée quand elle se couchait sans matelas ;-)

Les enfants dorment tous les trois là haut, le feu ronronne... Bonne nuit !

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mercredi 7 octobre 2015

Nevache

25 km

La Clarée nous berce ce soir, nous sommes installés sur le très joli site d'un camping. En cette saison l'accès au site est libre, le long de la rivière, avec ça et là un bachat ou autre fontaine, où coule l'eau. Potable et très froide, on est à 1600m !

Avant de quitter Briançon nous avons accompli quelques emplettes en ville : Justine possède une nouvelle polaire, taille 2 ans forcément ! Et nous avons laissé ses bottes en caoutchouc, trop justes pour y placer une semelle de laine ou une grosse chaussette, Justine est désormais chaussée pour l'hiver de bottines fourrées montantes à scratches.

Et puis avant de quitter la région nous avons goûté les fameux tourtons, en se fiant à la recommandation de Laurence. Les clients derrière nous ont confirmé que c'était ici qu'ils étaient les meilleurs, on a cru tout le monde sur parole, n'étant pas allés goûter ceux des autres stands qui en proposaient ;-)

Il y avait des touristes à Nevache, on a été autant regardés que l'église ou les vieilles maisons du village !

À l'endroit que nous avions repéré pour planter la tente, suivant les indications des gens du club de ski de fond de Briançon que nous avons vus chaussés de skis à roulettes, il y avait une voiture, une tente en cours de montage. Hugues, jeune retraité, préparait son dîner et son frichti de demain, comme il faisait trop froid pour que nous nous installions avec lui sur la table de pique-nique c'est lui qui est venu manger avec nous dans l'abside de notre tente. Il a donc chanté avec nous joyeux anniversaire à Justine, et mangé avec nous la compote et les biscuits ornés d'un "2" en noix et de 2 bougies :-) Demain Hugues se lève tôt, pour partir sac au dos pêcher dans la montagne des truites arc-en-ciel et des omble chevaliers.

Nous, nous irons peut être faire un tour jusqu'au bout de la vallée avant de monter le Col de l'Echelle, et après, ce sera l'Italie...!

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mardi 6 octobre 2015

Bientôt l'Italie !

Départ ce mercredi matin pour la vallée de la Clarée, l'ascension du Col de l'échelle, puis ce sera la descente vers l'Italie... Chaudement équipés, merci Mamicatrine pour ce qui nous est arrivé de Belfort, couette plus chaude, moufles en peau, et quelques accessoires, merci Coline pour le blouson vert de Justine, Laurence et Vincent pour la paire de jambières étoilées, qui tiendront chaud à Justine !

Un beau séjour à Briançon, avec l'accueil de Laurence, Vincent et Gaspard, Sacha et Louison, la beauté de la ville et des paysages qui l'entourent, le plaisir de parcourir à pied ces rues, ruelles, passages et chemins.

Et le confort tant apprécié d'être au chaud, au sec et en bonne compagnie quand dehors les éléments se déchaînent. Orage avec grêle cet après midi !

Avant de partir, Justine avec quelques heures d'avance a soufflé ses deux bougies :-)

dimanche 4 octobre 2015

"Des racines et des ailes" sur la vallée de la Durance / Et de nouvelles photos

Mifa en a parlé mercredi soir en commentaire, Sébastien a vu les dernières minutes en allumant la télé à Embrun, puis une bonne partie le surlendemain à la bibliothèque d'Embrun. Une émission apparemment très belle sur la vallée de la Durance, d'Avignon à la Clarée, c'est-à-dire précisément notre itinéraire ! Vous pouvez voir cette émission en 'replay' en cliquant ici

Nouvelle diffusion sur TV5 Monde ce lundi 5 octobre à 14h.

J'ai ajouté des photos aux articles publiés depuis le 26 septembre, je vous invite à les découvrir, elles apparaissent souvent de travers, cliquer, elles s'affichent en grand et - normalement - d'aplomb. 20150927_122519.jpg20150928_124951.jpg20151004_121747.jpg20150930_153132.jpg
(Ces vignettes ne sont pas cliquables, c'est juste pour vous donner envie d'aller voir tout ça en grand plus bas :) )

Briançon

22km

Il a fait 1°C aux Vigneaux cette nuit... Le déluge a cessé vers minuit, grand soleil ce matin, qui dès la fin de la matinée, chauffait franchement : nous roulions jambes couvertes mais pieds et bras nus.

Quelles vues, quels paysages ! Tous les sommets sont blancs à présent, de saupoudré à franchement enneigé selon leur altitude, qui varie de 1700 à 3000m, en gros, je crois.

Les colchiques et le calendrier nous l'avaient dit dès le 22 septembre, le thermomètre et le colorimètre nous le confirment ces derniers jours : l'automne est installé. Des arbres encore très verts, d'autres déjà tout rouges, il y a du jaune, de l'orange... Et de nombreux colchiques dans tous les prés que nous voyons. On chante ! Dès qu'on voit des colchiques Baptiste entonne la chanson :)

La beauté extraordinaire, inespérée, inattendue, de ces montagnes où l'automne imprime ses couleurs flamboyantes, j'en avais les larmes aux yeux (oui, je suis la fille de ma maman ;-) ), et c'est juste à cet instant qu'un rapace, une buse je pense, a pris son envol, de là, devant, juste à côté de nous, à quelques mètres, il a plané quelques instants tout près de nous, Baptiste et moi pouvions voir le dessus brun de son plumage, puis il s'est éloigné en planant, jusqu'à l'autre côté de la vallée, nous l'avons longtemps suivi des yeux, c'était magnifique, magique...

Les montées n'étaient pas si fortes que ça, nous sommes arrivés à Briançon surpris d'être si haut finalement sans en avoir tant bavé...

Alors voilà, je disais inespérée, inattendue, cette beauté, en roulant aujourd'hui je me faisais cette réflexion, si l'on m'avait prédit il y a 10 ans ou même 3 mois qu'un jour je pédalerais joyeusement dans les montagnes à 1200 mètres d'altitude, chargée comme une mule, je ne l'aurais pas cru. Et voilà, nous y sommes... MERCI Manon, c'est grâce à toi que j'ai découvert que je pouvais affronter des reliefs, parce que tu as voulu que nous commencions notre voyage en faisant étape chez toi, nous faisant emprunter dès le premier jour de bonnes montées, mais délestés de nos enfants, sacoches, remorques, puis pour la suite à nouveau de bons reliefs pour rejoindre Baume-les-Dames, avec tout notre chargement cette fois - et à ma grande surprise, j'y arrivais ! Cela nous a ouvert beaucoup d'horizons...

Quelques photos
Les Vigneaux derrière nous
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Ca nous a rappelé la Serbie et les 23 tunnels de ses Portes de Fer ! Ici un seul tunnel, bien éclairé.


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samedi 3 octobre 2015

Les Vigneaux, le loup blanc et la Providence

On était installés tous les quatre à manger un morceau, assis sur les premières marches d'un escalier qui avait le bon goût de se trouver sous un grand préau. "C'est chez moi que vous dormez ce soir", nous dit assez nonchalamment le jeune homme qui conversait depuis quelques minutes à quelques pas de nous. Euh ? Ah oui ! Cyril, c'est ça ? C'est ça. L'hôte warmshower que nous avions contacté pour ce soir, sachant que la pluie viendrait nous tenir compagnie en cours de journée, et qu'il nous fallait couper l'étape Embrun-Briançon.

Cyril, en train de coller des affiches pour préparer le concert de ce soir, et que nous ne devions pas voir vu qu'il n'était pas chez lui, étant occupé à l'organisation dudit concert, puis présent au concert. Cyril, qui a reconnu le FollowMe dans la remorque, ils en ont deux, un pour chaque enfant. Cyril qui nous a souhaité bon courage pour les derniers kilomètres, la pluie tombait fort, la température avait bien baissé...

A peine deux bouchées plus tard, une dame vient nous voir : "c'est vous que je cherchais." Oh ! "J'ai un camion, avec un porte-vélo, j'ai de la place pour vous, les enfants, les bagages, je peux vous emmener chez Coline. Je suis sa maman." Oooooh ! Les cris de joie des enfants ! Nous, les parents, nous riions un peu bêtement sans doute, mais c'était tellement tout tombé du ciel !

Ce matin, nous nous étions pourtant levés tôt, mais quitter un logement, même quand ce n'est pas le sien et même si on n'y est pas restés longtemps, c'est toujours long... Une fois l'appartement vidé, rangé, nettoyé, fermé, nous sommes passés à la braderie de la Croix-Rouge / Secours catholique, et y avons trouvé deux choses importantes qu'il nous fallait : un manteau pour Baptiste, juste la bonne taille, très bon état, bleu marine, et qui lui plaît, et une paire de moufles pour Clémence, roses pour ne pas lui déplaire ;) Puis nous avons pris la route, chaque enfant lesté d'une petite voiture, cadeau de la braderie, un sac de noix offert, et un paquet de biscuits en prime. L'enthousiasme que soulève notre équipée nous étonne toujours...

Il faut dire que nous sommes heureux de voyager, il nous a fallu quelques années et une dizaine de milliers de kilomètres pour trouver le bon ton, mais cette fois, cette année, ce voyage-là, nous nous sentons en général dans une belle dynamique, une certaine harmonie, quelque chose de juste... que semblent nous renvoyer ceux que nous rencontrons. Nous trouvons cependant notre vocabulaire un peu pauvre pour exprimer la gratitude, la reconnaissance, deux mots c'est peu pour tout ce qu'il y a à exprimer avec...

Nous avons pris la route, et après avoir dessiné ces derniers jours un trajet qui emprunterait la petite route en face de la nationale - en rive gauche quand la nationale est en rive droite, et inversement - nous sommes partis par la nationale parce qu'il n'y a pas mieux pour "tracer", et on voulait rouler le plus possible avant la pluie. Le ciel était bas, pour ne rien voir pas la peine d'être sur une jolie petite route dont les pentes seraient plus prononcées, et la circulation n'était pas dense. Mamicatrine, il y avait des noyers fructueux au bord de cette bonne vieille route !

Au dernier noyer (comprendre entre les lignes : à la dernière pause pipi) les deux-trois gouttes qui tombaient depuis un bon moment, ont fini par se décider à venir en masse... on est arrivés à l'Argentière la Bessée (des mines d'argent exploitées du XIe au début du XXe siècle) sous une pluie battante, qui avait tendance à forcir. Il ne restait plus que quelques kilomètres mais, un comble sous ce déluge, nous étions presque à court d'eau, et nous ne pouvions envisager les dénivelés à venir sans eau - qui est notre principal carburant. Nous avons fait un petit plein - ne pas se surcharger...! - et éclairci au téléphone avec Coline, notre hôtesse de ce soir, la route à prendre. Allez, courage, on a redémarré, peu après Sébastien a soulevé le couvercle d'une poubelle pour y jeter un mouchoir déchiré, le Père Noël était passé par là ! C'était une benne du supermarché, et ils venaient manifestement de vider le rayon des jouets d'été : pistolets à eau, masques et tubas, jouets de bain, bouées gonflables, un yoyo, des balles... Neufs, emballés, propres, à peine croyable. Eh bien, il y a des enfants là où on va... Et il y avait même un jeu de "Mille Bornes" !!!!

Le "Mille bornes", Clémence et Baptiste ont appris à y jouer cet été avec leurs cousins à Vocance. Ils y ont rejoué à Vaugris. Et depuis, régulièrement ce jeu fait leur joie, il était notamment dans le placard de l'appartement d'Embrun ! Alors, en trouver une version de voyage (sous la forme d'un simple jeu de cartes) en plein voyage, un jeu qui parle de bornes quand nous guettons les bornes, c'est pas mal :)

Voilà, Clémence dort, Baptiste n'en est pas loin, les deux enfants et la nièce de notre hôtesse dorment dans une chambre, nous serons dans l'autre, après un savoureux dîner pris à neuf à genoux autour de la table basse : velouté de courgettes du jardin, puis crêpes ! Aux délicieuses confitures maison, dont une d'épine-vinette, je n'en avais jamais goûté.

J'oubliais de préciser que les enfants et moi sommes montés en quelques minutes, dans le camion aménagé de Sophie avec la malle à nos pieds et toutes les sacoches dans le coffre, mon vélo fixé en un tournemain sur le porte vélo derrière. Mais le tandem est trop long pour être transporté de la sorte, à moins de le démonter - long, pas évident... Sébastien est donc reparti vaillamment, vélo vidé, pour affronter seul la pluie et la côte. Il a fallu essorer ses vêtements à l'arrivée, pourtant la matière (technique, deperlant et séchant vite) du pantalon n'est pas franchement absorbante !

Dehors, des éclairs, du tonnerre et des trombes d'eau. Nous sommes au chaud, au sec, et au chaleureux, il y a Pierre Rabhi sur la table de chevet et Carnets d'Aventures sur la table basse, et une conversation en cours, j'y vais !

34 km pour moi, 40 pour Sébastien.

jeudi 1 octobre 2015

Froid !

Un froid de canard aujourd'hui ! Il n'a pas fait plus de 12°C au lieu des 17 annoncés, avec un vent de nord est à vous glacer jusqu'à la moelle. Comme nous étions contents de ne pas rouler, nous l'aurions eu en pleine face, nous aurions été transis !

Au lieu de ça, il y a eu un bon bain chaud, une petite balade en ville avec collecte d'autocollants, un déjeuner de couscous et tajine excellent et très convivial à la Baraka, et une après midi à la bibliothèque municipale, très accueillante et il y faisait bon chaud.
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J'y ai pour ma part passé un moment délicieux avec une bande dessinée décapante, "Les vieux fourneaux" de Lupano et Cauuet, tome 1 Ceux qui restent et tome 2 Bonny and Pierrot. Si vous avez l'occasion de tomber dessus, dans le rayon BD adulte d'une bibliothèque...

Et puis pour boucher les trous de mes collants noirs, que je mets quand il fait frais, j'essaie un caleçon Odlo et c'est le temps idéal pour en apprécier la qualité première, celle de tenir chaud ! Me voilà équipée pour affronter la fraîcheur :-)

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