15km
Eh bien voilà, ça y est, on est sortis d'Italie... Elle a bien pris soin de nous jusqu'au bout, émerveillée toujours par notre entreprise, désireuse de contribuer à notre avancée et à notre bien être...
Ce matin, après avoir plié les draps, de ces beaux draps anciens de coton épais inusables et - ici l'eau n'est pas calcaire - très doux et souples, que Maria-Teresa tenait de sa grand mère, nous avons demandé à nos hôtes s'ils pouvaient nous monter nos affaires, vers midi, en haut de la côte. Ils pouvaient... Nous avons donc déshabillé les vélos, conservant nos gourdes, une sacoche, et mis tout le reste à l'arrière du petit 4x4. Rendez vous 12h peu après le tunnel, au point le plus haut.
Nous sommes partis à jeûn, afin de pouvoir bien consacrer toute l'énergie à pédaler : on n'a pas tout oublié de nos expériences de l'an dernier
Démarrage... Ah tout de suite, allégés comme nous l'étions, nous avancions beaucoup plus aisément ! Nous avons atteint la station de ski, nous reconnaissions chaque parcelle de la route, pourtant si différente dans la chaleur et l'affluence estivales, des lieux deserts que nous avions traversés en octobre... La frontière, de simples bornes au pied de la retenue d'eau... Ça montait fort... Et que de voitures ! Il y en avait qui râlaient de devoir s'arrêter à cause de nous qui gênions le passage à double sens sur cette route étroite. Que des plaques françaises, sur les voitures où ça râlait !
Et puis, là où à droite part la route vers la Vallée Étroite, commençaient pour nous les lacets. Beaucoup moins raides que ce qu'on venait de faire ! Une bonne surprise. Beaucoup de vélos (ultra légers) et de voitures, en cette très belle journée. Vues magnifiques de tous côtés, cela changeait bien de la grisaille et de l'horizon bouché d'octobre.
On montait et autour de nous changeait la végétation, pins, arbustes, rocaille... Epilobes... Nous nous rappelions bien les deux segments qui, en descente, nous avaient paru vertigineusement raides. Ils l'étaient en effet, et Clémence et Baptiste les ont monté en marchant à côté des vélos, Sébastien aussi, poussant encore Justine sur le Pino. Moi, vélo vide, je pouvais pédaler... Appréciant bien de pouvoir utiliser les deux plus petites vitesses de mon vélo, ce qui n'était pas possible avant que Roberto, à Mira, s'attelle à l'arranger ! Avec chaîne et cassette neuves, et plateaux de récup, ce n'est pas encore parfait (les pignons 3 et 5 sautent toujours, inutilisables, et je dois passer à la main en petit plateau) mais c'est tellement mieux que mes vitesses qui sautaient presque toutes à la sortie de Venise !
Conformément à nos souvenirs, après la dernière épingle à cheveux, tunnel en vue, ça montait moins raide à nouveau et nous avons réembarqué les enfants pour les dernières centaines de mètres.
Nous sommes arrivés à 12h01 (l'Italie nous réussit, nous voilà ponctuels comme à Villa d'Alme au rendez vous avec Rossana et Enzo pour monter à Piazzatorre !) à la voiture de Vanni et Maria-Teresa qui, nous ayant dépassés peu avant, avaient déjà vidé la voiture : il n'y restait plus que la malle. Quelques photos, des adieux franco-italiens, et les voilà repartis. Nous avons pris notre temps, déjeuné des fruits "urgents" (les pêches n'aiment pas le vélo :-D), exploré le bois alentour avec son bunker, pensé à Alain du Teil à la vue des mélèzes, trouvé quelques framboises, et aussi, quand même, rhabillé nos vélos. Nous étions à 1780m d'altitude : cette fois nous avons pris le temps de lire l'altitude sur le piquet
En route pour le refuge ! Où les enfants rêvaient de passer à nouveau la nuit.
Mais dans ce paysage désert en octobre, aujourd'hui un peu partout des voitures, des campings cars, des gens installés pour pique-niquer - on les comprend, l'endroit est tellement beau... Le refuge était verrouillé. Par une fenêtre on pouvait voir qu'il n'avait pas changé, sauf peut être l'échelle pour monter sur la mezzanine. On a rencontré des marcheurs, des cyclistes, un père de famille dont la troisième, Agnese, serait bien venue avec nous...
On a finalement décidé de descendre jusqu'à la Clarée pour y passer un moment près de l'eau, faire la popote, profiter des lieux!
On reconnaissait bien la route de la descente ; c'est fou comme tout passe plus vite dans ce sens-là!
Nous nous sommes installés juste en contrebas du très, très vaste camping municipal de Névache. Des heures de jeux, pour les enfants, avec sable, bâtons, cailloux, et l'eau glacée. Dans laquelle Sébastien et moi nous sommes - très brièvement - plongés avant de remonter aux vélos. On confirme : glacée. Mais un bain merveilleux ! Qu'est ce qu'on a ri ! C'est qu'il n'y avait qu'une serviette, ce serait à qui l'aurait le premier (heureusement, mon mari est galant)
Le ciel s'était couvert, on a fait cent mètres sur la piste et bivouaqué sur une zone plate. On entendait gronder le tonnerre. Tout était en place quand il s'est mis à pleuvoir : on jouait aux cartes dans l'abside
Mamie Suzie, qu'est ce qu'elles auront servi, ces cartes ! Figolu, j'ai appris la Crapette rapide à Clémence qui avait observé un jeu très similaire ; elle se défend pas mal déjà... mais on n'a pas abîmé de cartes
Demain nous allons tâcher de revoir nos hôtes de Briançon et des Vigneaux - en descente ça va plus vite