Les petits sauts de puces... ...font les grands voyages !

Ce matin nous avons dormi plus longtemps que les précédents, où la chaleur dans la tente au soleil nous réveillait assez tôt. Là, bercés en plus par le bruit des voitures peut-être, nous avons ouvert les yeux vers 8h. Nous avons rapidement plié les affaires, malgré les trombes d'eau du début de nuit la tente était sèche ce matin ! Puis nous sommes montés en selle en quête d'un endroit pour petit-déjeuner, ou même plutôt d'un petit-déjeuner : il faisait vraiment frais, le vent était assez froid, nous avions vraiment envie d'être au chaud.

En roulant en direction du centre-ville nous sommes passés devant un hotel ibis. Renseignement pris, il était possible d'y prendre un petit-déjeuner sans y avoir dormi, c'était sous forme de buffet, pour le même prix qu'une nuit au camping - où nous n'étions finalement pas allés... Bon, ceux qui nous ont eu à leur table peuvent sans doute imaginer comment nos appétits de cyclistes ont fait honneur au buffet... Le plus dur pour les enfants était de gérer le très grand choix avec leur appétit ! Ils se sont bien régalés, tant de sucré - mini croissants, céréales, confitures, miel - que de salé - charcuterie, omelette, tomate, concombre, œuf dur... Et nous avons tous ouvert les hostilités avec des fruits, orange, mandarine, poire, tous très savoureux.

Après ce brunch, nous étions à peu près calés pour la journée Nous sommes restés encore un moment, profitant du wifi, des toilettes, et de l'abri : il pleuvait. Puis nous sommes sortis et, avant de démarrer le tourisme en vieille ville, nous avons ressorti tout ce que Sébastien avait soigneusement rangé hier matin au fond de la malle : pantalons de pluie, chaussures fermées pour nous, bottes pour les enfants...

La cathédrale ne nous a pas du tout charmés lorsque nous y sommes entrés : incroyablement sombre, une mise en lumière curieuse pour ce genre d'endroit, et puis tout ce marketing, 2€ les informations audio sur la cathédrale, 5€ la visite des catacombes, 1,50€ le livret machin, 2€ l'accès à ceci, et seulement 1/4 ou 1/3 de la cathédrale accessible... Bon, c'est une grande ville, il y a beaucoup de touristes, c'est un filon qu'on exploite... Nous sommes ressortis assez vite, malgré le froid et la pluie ! C'est là que nous avons rencontré Lisa et Annette, Lisa avait trois ans et son frère un an quand leurs parents sont partis - avec eux - en voyage de noces aux États-Unis... à vélo, avec remorque, bagages, enfin notre equipage leur rappelait des souvenirs !!! Et toutes deux parlaient bien français, Sébastien a apprécié

Nous voici donc ce soir dans un graaand dortoir, un canapé et un matelas à côté, c'est plus spacieux que la tente ! Doit-on parler de la couleur de l'eau du bain après le trempage de deux enfants qui adorent jouer avec le sable, la terre... ? Et puis toutes nos affaires sont étendues, la lessive et ce que la pluie avait mouillé, nous pourrons donc repartir propres et secs demain.

J'oubliais de préciser que Timothée, 4 ans posséde une collection de petites et grosses voitures qui nous a assuré une soirée tranquille, les enfants étant très occupés !!!

43 km, Clémence 5 km.

Au réveil il faisait horriblement chaud dans la tente ! Clémence a d'ailleurs tout de suite eu envie d'aller se rafraîchir dans l'eau du Danube, et je me suis rincée avec elle de la moiteur du réveil - nous ne nous sommes pas vraiment baignées, juste mouillées, pieds dans l'eau, en s'aspergeant. Et après, sécher au soleil, déjà très chaud !

Je me suis payé une séance fourmis, j'en avais plein ma sacoche gauche, tout vider, y compris les fourmis, nettoyer le jus de babane collé au fond qui les a attirées, ranger...

Un peu plus loin nous nous sommes trouvés complètement désorientés : devant nous un pont, un grand pont autoroutier avec passerelle à vélos. Sur nos cartes, pas de doute possible, le prochain pont après Krems, c'était un barrage hydroélectrique avec comme toujours sur le Danube maintenant, une double écluse aux dimensions titanesques.

Devant nous, des arches bien régulières, point de barrage, point d'écluses, et à coup sûr encore une quinzaine de kilomètres avant le pont de la centrale ! Bon, du coup, on l'a noté sur les cartes, mais nous sommes assez mécontents que carte et guide, d'édition récente (2012 et 2013) ne portent pas trace de ce pont, un trajet autoroutier ça ne se dessine pas en trois mois.

En début d'après-midi nous avons pique-niqué à l'embouchure d'une rivière se jetant dans le Danube, il y avait un escalier pour descendre jusqu'a l'eau, Clémence et Baptiste faisaient trempette entre deux bouchées de chou, il faisait très chaud au soleil. Les petites mouches étaient collantes, il y a eu un bruissement de feuilles dans les arbres derrière nous, l'instant d'après un grondement de tonnerre devant, "Clémence, Baptiste, on finit vite, on range et on part, on va essayer d'échapper à l'orage !" Et tout fut plié, lavé, rangé, rhabillé en quelques minutes - on aimerait bien tous les jours une telle efficacité

Nous avons fait une pause quelques kilomètres plus loin, le risque orageux semblait passé. Un petit coin rêvé, à Zweltendorf : du sable, puis de petits galets, une entrée dans l'eau en pente douce, une vraie petite plage ! Et du soleil en quantité, les loulous jouaient avec eau, cailloux et sable, Sébastien s'est baigné.

J'ai vu passer deux vélos avec remorques, eux faisaient demi-tour parce qu'en passant le long de nos vélos arrêtés ils avaient vu le drapeau français, et nous avons ainsi fait la connaissance de Christiane et Patrick, originaires tous deux de l'ouest lyonnais, partis de Montbéliard le 14 avril. Nous avons discuté un bon moment, Clémence et Baptiste sont retournés faire trempette pendant qu'on parlait remorques et parcours !

Nous avons également échangé quelques mots avec un voyageur bien chargé qui s'est arreté faire une pause à ce même endroit : un sud-coréen en route pour Nantes ! Bon, pour le coup, la barrière de la langue était difficilement franchissable, son anglais était très limité, mais ça ne l'a pas empêché de faire un petit cadeau aux enfants !

Avant d'arriver à Tulln, pendant que les enfants épuisés par leurs jeux et baignades, dormaient, nous avons fait une pause à une sorte de petite guinguette au bord de la veloroute : most (vin de pomme pour Sébastien, jus de fleurs de sureau pour moi). Miam !

A Tulln après avoir refait le plein d'eau, nous sommes allés manger à une aire de jeux encore une fois riche et variée, et le temps de préparer, de cuire dans le vent fort, de manger, il était tard déjà... Il faisait nuit quand nous avons quitté les toilettes après y avoir refait le vide lol, le plein d'eau, la vaisselle, brossé les dents, mis le téléphone à charger pendant tout ce temps...

Et comme nous nous éloignions, arrivaient Patrick et Christiane ! A vélos légers, leurs remorques et chargements étant déjà au camping. On a bien ri ensemble

Bivouac à l'arrache du coup ce soir encore, on a trouvé un petit coin plat un peu à l'écart de la veloroute, et c'est amusant : comme hier c'est juste à l'aval d'un petit port.

46 km, Clémence 5km ce matin, Baptiste 2,5km cet après-midi.

On est bien, là, tout frais lavés : bien qu'on ait bivouaqué à la nuit tombée, on a trouvé un petit coin de pré au-dessus d'une petite rivière au lit de galets où nous avons pu nous baigner ! Clémence et Baptiste étaient dans la tente, ils se sont endormis entre Melk et le bivouac. Melk où nous avons pique-niqué, puis pris une boisson chaude avec Miguel qui nous a invité à une terrasse de café toute proche. Miguel, de Biarritz donc franchement "l'autre bout de la France ", jeune retraité de l'enseignement qui est dans la région sur les traces des camps... Dont celui de Mauthausen qui n'était pas très loin de notre route hier. Ce n'est pas si souvent, par ici, que nous sommes abordés en français, et encore moins par des compatriotes !

***

Pluie battante en fin de nuit, j'ai vu pas mal d'éclairs. Mais on a pu plier une tente sèche sans se mouiller.

Une fois n'est pas coutume, ce matin pour la toute première fois nous nous sommes payés le luxe d'un petit-déjeuner à la terrasse d'une auberge. Il y avait une aire de jeu qui a régalé les enfants, Baptiste n'a quasiment rien mangé et s'en est très bien porté (il s'est endormi juste après pour 2h et demi de sieste! ), comme il a joué avec plaisir et minutie dans le bac à sable avec les innombrables jouets qui s'y trouvaient ! Et Clémence faisait l'acrobate entre deux tartines de charcuterie ou de confiture. Le téléphone était branché vers la réception pendant qu'on faisait ripaille.

Grosse averse en arrivant à Ybbs, on a été à peine mouillés le temps de foncer s'abriter sous l'auvent d'un magasin. L'occasion de charger mails et commentaires, nous nous réjouissons particulièrement de savoir que le FollowMe fait d'autres heureux, et MERCI Stéphanie pour ces nouvelles complètes de notre ville, c'est trop chouette que tu nous tiennes au courant comme ça, nous savourons !

Courses au Lidl en sortant, à noter la moutarde Dijon qu'on y a trouvé au même prix qu'en France... Quand même on est contents de retrouver le goût de notre sauce salade classique

À Pôchlarn nous avons pris une glace, c'était citron pour tout le monde parce que c'était le seul sorbet (donc sans lait crème etc) - délicieux ceci dit. Et là, le soleil s'est caché, on a tourné la tête, on s'est préparés en quatrième vitesse et on est partis au galop ! Derrière nous un orage qu'on n'avait pas trop envie de se prendre sur le coin du nez...

Eh ben, pour une fois on était contents d'avoir le vent de face, figurez-vous! Parce que s'il nous empêchait d'aller bien vite, il freinait aussi la progression de l'orage, et nous l'avons vu verser ses trombes d'eau derrière nous sans en pâtir. N'empêche qu'on a sacrément cravaché sur les 10 km pour atteindre Melk, superbe avec son abbaye baroque tout ensoleillée qui dominait notre arrivée.

Un bon mot à ne pas oublier ; Clémence qui à ce moment-là roulait devant nous, alors qu'on venait de remettre les coupe-vents pour se protéger des trois gouttes qui tombaient : "Maman, y a la météo sur le panneau !" Un triangle routier avec un pannonceau dessous : "ben oui, (geste à l'appui montrant autour de nous) y a des nuages et de la pluie !"

La journée de vélo n'est pas encore finie, mais je profite du moment : la veloroute passait le long d'une aire de jeu très dense et variée, à Au, l'arrêt s'imposait !!

Nous avons aussi pris notre petit-déjeuner sur une aire de jeu, près d'un lac baignable. Quant au déjeuner, c'est l'ail des ours qui a décidé de notre arrêt : nous n'en avions pas revu depuis le matin d'Ingolstadt, là aussi l'arrêt s'imposait !!! Et tout le monde s'est régalé de crudités, Clémence salade verte et concombre, Baptiste tomate, champignon et concombre, Sébastien et moi tout ça plus des rondelles d'asperge (crue), et tout le monde a voulu beaucoup d'ail des ours ciselé dessus Les sous-bois en étaient tout blancs à présent, mais on a pu ramasser quand même de belles feuilles tendres en se faufilant entre les orties.

Et pendant cette pause déjeuner sur des troncs au bord du chemin, nous ont salués les cyclistes tchèques au passage !

Aujourd'hui c'est jour de fourmis : ce matin nous en avions plein un peu partout sur nos affaires hors chambre : sacoches, paniers, coussin du siège... Ça a pris du temps d'essayer de les laisser sur place !

Et quand j'ai repris mon panier posé contre ma roue pour quitter les lieux du déjeuner : un gros paquet de fourmis agglutinées dessous ! Bon, quelques secousses et on est partis, elles étaient noires... et pas envie de leur consacrer du temps ; ce matin au petit-déjeuner Sébastien a dû passer je crois bien 3/4 h à nettoyer consciencieusement son panier des fourmis de la nuit, des rouges et des noires... elles ont aimé les dattes !! Il y en avait partout, dans le guide, sur le chapeau... Après une autre pause, c'est l'arrière de la malle qui en était couvert au moment où j'ai remis la roue.

Nous ne sommes pas entrés dans Enns, et avons traversé le Danube en bac. En arrivant à l'orée de la forêt nous l'avons vu qui s'éloignait juste, "on va devoir attendre un peu", à peine le temps de dire ça qu'on l'a vu revenir nous prendre. Et quand Sébastien, après l'embarquement, a voulu s'acquitter du passage, le conducteur du bac n'en a pas voulu ! C'était un passage annoncé à 2,40€ par adulte, bonne surprise !

A Mauthausen sur l'autre rive, petite pause aire de jeux... Puis nous nous sommes éloignés le long du Danube. Nous avons choisi de ne pas aller sur les lieux du camp de concentration qu'il y a eu ici du temps des nazis ; je ne me voyais pas exposer Clémence et Baptiste à l'horreur des camps - ou exposer à Clémence et Baptiste l'horreur des camps - et me voyais mal faire face aux inévitables et innombrables questions qu'ils n'auraient pas manqué de poser dans leur avidité de comprendre... mais là, comprendre QUOI ?

Dur d'imaginer un camp ici, le Danube large et puissant, les maisons colorées qui s'y reflètent, la verdure printanière flambloyante...

Bivouac ce soir dans cette verdure, entre le Danube et un petit affluent, avec un beau petit feu qui a grillé maïs et saucisses et cuit nos patates ; sel, huile d'olive, ail des ours, mmmmmm...

39km, Clémence 6.

47km, Clémence 13km.

Très bel itinéraire aujourd'hui, avec notamment des méandres du Danube entre les coteaux boisés plongeant dans l'eau, de la route de très bonne qualité pratiquement sans voitures, et par moments pas de route - autre que la veloroute - dans cette vallée verdoyante du Danube. Il faut imaginer le silence qui va avec ! Ce matin la route de l'autre rive sonorisait toute la vallée... Quant au bivouac avant Passau, il y avait en face une ligne de chemin de fer dont un petit secteur - sur une zone rocheuse apparemment - était incroyablement bruyant, d'ailleurs Baptiste était ravi de voir et entendre aussi bien et autant de trains ! Hier soir et tôt ce matin ce sont les bateaux qu'on a pu entendre - et voir : bateaux de croisières, péniches, barges (souvent deux l'une derrière l'autre, avec un bateau pousseur derrière).

Vers midi nous avons emprunté un bac à vélos pour traverser le Danube, les enfants ont adoré comme toujours avec ce genre d' "extras". Et ont bien pu profiter du trajet, normalement si court ! Juste comme le bac quittait son petit embarcadère, une péniche arrivait de l'aval ; on laisse passer... une arrive de l'amont... on laisse passer aussi !

Peu après nous nous sommes arrêtés pour manger, et avons sorti le réchaud - ce que nous faisons rarement en journée - pour cuire des céréales (un mélange de restes de millet, quinoa et lentilles corail, avec une feuille de laurier). Pendant que ça cuisait, est passée une famille à vélo ! Une famille tchèque, avec un enfant de 18 mois dans une remorque monoplace tirée par sa maman, et un autre de 6 ans et demi avec son propre vélo. Le papa tirait une remorque à bagages (une Croozer Cargo), en revanche les vélos eux mêmes peu chargés : pas de porte-bagages arrière, un peu de charge à l'avant pour le papa, petite sacoche guidon pour chaque parent. Ils sont partis de Passau et ont une semaine devant eux. Mattey roule 30 à 40 km par jour !
Nous avons discuté un moment - le temps que ça cuise - et nous sommes séparés en pensant que, peut-être, on se reverrait...

Et en effet à Aschach en nous garant devant la supérette où nous voulions faire quelques courses pour tenir jusqu'a demain, nous avons vu leurs vélos garés ! Ils sont sortis au moment où nous allions entrer... Courte discussion pour connaître leurs projets - et notamment, s'ils étaient prêts à bivouaquer, ou cherchaient un camping...

Ainsi ce soir il y a un campement de trois tentes entourées de 6 vélos, 1 draisienne et 3 remorques ! Petra et Iliya parlent très bien anglais, Sébastien m'aide à comprendre et à m'exprimer parce que mon vocabulaire est très limité... quant aux enfants, globalement ils n'ont pas eu besoin de mots pour jouer ensemble