Les petits sauts de puces... ...font les grands voyages !

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dimanche 2 juin 2013

Sarengrad

25 km

Après le petit-déjeuner nous sommes allés faire le plein d'eau au cimetière près duquel nous étions, où nous avons aussi pu profiter de toilettes. Quand nous sommes sortis il y avait foule ! Des cyclistes, des motards, des appareils photos braqués sur nos attelages...

Comme je revenais pour ranger les gourdes, l'un d'eux s'est adressé à moi en croate d'abord, puis, me voyant perplexe sans doute, dans un allemand impeccable. Ils trouvaient nos équipements géniaux ! Il nous a expliqué qu'ils étaient tout un groupe faisant une sorte de raid humanitaire : 500km en 24h. Ils ont fait une visite au cimetière, Clémence et Baptiste ont reçu des barres de céréales :)

Nous avons pris la route, pour une étape pas très agréable comme l'indiquait le guide, et nous l'avions lu aussi sur le blog des FloChloandco : pas de plat, que des montées et descente. Et pour chaque village, un plongeon pour y descendre, une ascension pour remonter.

C'est dans l'une de ces côtes laborieuses que Sébastien et ses passagers, derrière moi, m'ont crié qu'il y avait des cyclistes chargés derrière nous. Nous avons fait halte en haut, et fait la connaissance de Tim l'anglais, parti d'Angleterre le 7 mai, et de Buggi l'allemand, en selle depuis un an à travers l'Afrique et l'Europe. Ils roulent ensemble depuis 5 jours, et de dirigent vers la Mer Noire et, au-delà, vers l'Asie. Le temps de croquer chacun une carotte, de faire un petit sandwich aux enfants, et nous sommes repartis pour le prochain village, espérant y trouver un endroit agréable pour s'installer pour manger.

Le prochain village commençait par quelques cerisiers près du cimetière ; les pauses cerises sont des moments agréables, et d'autant plus précieux que la saison n'est pas très longue, et qu'elle a été si brève l'an dernier sur nos routes de France !

La plongée sur le village offrait cette fois une vue très belle, deux eglises, le Danube en fond, les toits de tuiles rouges, des arbres... Le Danube, très large ici : 900 mètres.

Et l'endroit agréable, nous l'avons trouvé en descendant près du fleuve. Il y avait un panneau "restaurant", nous avons aperçu l'eau, des jeux, ... Il y avait un terrain plat entre le Danube et une terrasse en partie couverte, en partie en plein air. Un jeune homme s'est avancé vers nous, se présentant en anglais, nous demandant si nous souhaitions un endroit pour planter la tente. Euh, à vrai dire, à 14h nous n'y pensions pas du tout ! Mais c'est vrai qu'au bord de la route, sous le panneau restaurant il y avait une sorte de vélo en bois portant la mention "free camping".

Pour l'heure, nous avons demandé s'ils servaient à manger. On mettait le couvert sur les deux tables de la terrasse couverte, Luka nous a proposé de nous installer à la table de notre choix, dehors ou dedans, où nous pourrions manger ce qui avait été préparé aujourd'hui : il y avait une grande marmite comme on en voit ici, suspendue à son trépied, au-dessus d'un réchaud. Une sorte de goulash, à la façon de ce qui se fait le long du Danube, si j'ai bien compris.

Le père de Luka nous a invité à prendre place avec eux - il y avait des amis - aux tables de la terrasse couverte, et là, quelqu'un s'est adressé à nous en français "Venez ! Venez à table !" Dragan, la soixantaine, a grandi ici jusque vers quinze ans, puis est parti en France. Il fait de la rénovation, travaillant habituellement en région parisienne. Ces deux derniers mois, pour un client qui y avait une maison à rénover, il était à Delle !!!

Pour ceux qui ne connaissent pas notre région, Delle est dans le Territoire de Belfort, à la frontière suisse.

Le repas était excellent, et servi à volonté... C'était un petit peu fort pour les enfants mais ils ont néanmoins mangé de bon appétit, heureux, en plus, que nous conversions en français ! Pendant le repas, Luka a proposé de nous emmener ensuite faire un tour en barque sur le Danube !

On a parlé de la guerre, Dragan pendant le repas, Luka plus tard, tous deux ont dit comme l'attaque des Serbes a été inattendue, ici la Serbie est de l'autre côté du Danube, et pour les terres, à quelques kilomètres, moins de dix. Certes ils avaient vu à la télé que c'était la guerre, mais les voisins n'allaient pas d'un coup venir leur chercher querelle.

Si. L'attaque a été soudaine, inattendue, en plein déjeuner, surprenant tout le monde, des grenades, des obus ou quelque chose comme ça... Le village a été sévèrement endommagé, les maisons pillées.

Le village a été occupé par les Serbes, et si la guerre a pris fin en 1995, c'est seulement en 2001 qu'ils ont cessé d'occuper les lieux... Luka et son père ont alors récupéré la maison familiale, construite ici en 1926 par l'arrière-grand-père de Luka.

Dans l'après-midi, Luka nous a emmenés en barque sur le Danube. Clémence et Baptiste étaient gais ! Ils ont beaucoup joué à faire gicler de l'eau en mettant leur bras le long du bateau, et étaient donc bien trempés quand nous avons fait halte sur une grande île - croate - formée par un bras du Danube. Sur cette île, nous racontait Luka, avant la guerre chaque famille du village avait une maisonnette, une cabane... aujourd'hui, une seule. L'été ils aiment venir se baigner ici, le niveau de l'eau en baissant découvre de belles plages de sable.

Pour l'heure, le niveau est assez haut, et avec les fortes précipitations tombées sur l'Allemagne ils prévoient une élévation d'1 mètre du niveau de l'eau dans la semaine à venir !

Au retour, Luka a laissé les enfants manoeuvrer la barque par la poignée du moteur, ça zigzaguait tant que ça pouvait, tout le monde a beaucoup ri :D

Puis nous avons commandé des jus d'orange, et Luka nous a servi des tranches de pain et de la saucisse faite maison : un régal. Ici, ils ont un grand potager, un verger abondant,et sont relativement autosuffisants sur le plan alimentaire, pouvant échanger des légumes ou des fruits pour obtenir d'un voisin un cochon, par exemple.

Nous avons planté la tente, et couché peu après huit heures Clémence fatiguée. Puis nous avons eu droit à des crêpes à la confiture de cerise (maison), un délice de plus !

samedi 1 juin 2013

Vukovar

42 km, Clémence 3km

Nous sommes installés quelques kilomètres après Vukovar, au fond du parking d'un mémorial et cimetière... Mais, bon, même si on a connu plus bucolique, le lieu n'est pas glauque pour autant. C'est que devant ce mémorial j'ai constaté que la roue de la remorque était à plat ; j'avais repéré il y a deux jours un trou dans le pneu, et nous sommes bien contents d'avoir trouvé un pneu de rechange hier à Osijek. Mais à 19h30 on ne se lance pas dans une réparation sans avoir d'abord installé le bivouac, alors quelques coups de pompe, quelques centaines de mètres, et la bande ombragée de deux mètres de large entre deux zones de parking offre juste, mais alors tout juste la largeur nécessaire pour la tente, et c'est bien plat.

J'ai installé tente et dortoir pendant que Sébastien réparait la roue de remorque, puis il s'est attelé au changement de pneu de sa roue avant - profitant du pneu neuf qui était monté sur la roue apporté par les journalistes. Grâce à quoi Clémence et Baptiste ont eu beaucoup de plaisir à jouer sur le grand parking goudronné avec chacun un pneu !!!

Il pleuvait ce matin, nous avons pris le petit-déjeuner dans la tente avant de partir, de quitter ce bivouac boueux pas terrible entre Nemetin et Sarvas... Nous étions fatigués hier soir, le bivouac était assez minable, la boue collait... Bref, on était plutôt de mauvais poil, personne n'a eu le courage ni l'envie de s'atteler au blog...

Donc, ce matin, nous avons quitté ce bivouac boueux, emportant en souvenir une certaine quantité de boue. Qu'on est allée nettoyer au robinet du cimetière d'un prochain village, décidément nous n'avons jamais autant fréquenté les cimetières.

Hier nous avons franchi la barre des 7000 kilometres parcourus sur les routes de France et d'Europe depuis notre départ de Belfort le 26 mai 2012. Et dans l'air, les tilleuls ont pris le relais pour embaumer, ça sent bon !

À Vukovar nous sommes entrés par la rue principale, entre deux maisons ordinaires on voyait ça et là des façades criblées de balles ou autres impacts de ce genre... C'est que la ville a payé un lourd tribut à la guerre. Nous le savions un peu par notre guide, un peu par les FloChloandcoavelo qui l'ont évoqué lorsqu'ils sont passés ici.

En nous approchant du Danube nous nous sommes arrêtés un instant pour le contempler, avec son petit port de plaisance. C'est là qu'on a vu passer deux cyclistes chargés, et Sébastien voyant "Paris - Pékin à vélo" a repéré qu'ils étaient français ! Nous avons ainsi fait la connaissance de Dominique et Michel (voilà des prénoms qu'on oubliera pas :) ), originaires de la région de Caen, partis de Nantes le 12 avril et en route, comme nous, pour la Mer Noire. Il y en a, des français, sur cette veloroute ! D'ailleurs ils suivent le blog des FloChloandCo, et espèrent les rencontrer peut-être, ils prévoient d'atteindre la Mer Noire à peu près en même temps...

Nous avons pris congé, et tandis que les enfants avisaient l'aire de jeux toute proche, nous avons pris place à la terrasse du café juste là, allez, pourquoi pas ! Ça permet de brancher le téléphone un moment, en plus.

Une jeune femme attablée tout près nous interpelle :"Étiez-vous à Osijek hier ?" Elle a expliqué - en anglais, alors Sébastien m'a en partie traduit ;) - qu'elle avait eu au téléphone celui qui nous avait servi hier, et qu'il nous passait le bonjour !

Hier en arrivant à Osijek, nous n'étions pas seuls : il y avait aussi un orage... Il était là, tapi derrière son nuage noir, à nous guetter... Devant nous, un pont pour atteindre la ville. Sur notre gauche, juste là, un café. On y va ? Au café le temps que ça passe ? Le gros coup de vent qui précède souvent immédiatement les trombes d'eau, s'était levé... Sébastien préférait s'arrêter en ville - après le pont !

On a tergiversé un peu, puis - allez, on y va, on s'est élancés face au vent sur la piste cyclable qui partait à gauche du pont. Mauvaise pioche, elle prenait fin au pied de deux étages d'escaliers, un plan incliné au bord des marches ne nous laissait pas trop d'espoir de monter à velos chargés. Demi-tour, nous voilà de nouveau à l'entrée du pont, le vent souffre autant qu'il peut... On y va ? On attend ?...

On y est allés ! Et il a attendu une petite centaine de mètres, l'orage, pour nous fouetter avec ses diagonales grises, une fois qu'on était bien engagés, qu'on ne pouvait plus faire demi-tour... Sébastien filait devant, il m'a avoué avoir été étonné que j'arrive à le suivre, j'étais très motivée pour me mettre vite à l'abri !

A droite, une grande place, une rue pavée, plusieurs bars... Une pizzeria avec sa carte affichée en grand en croate et anglais, proposant pizzas, pâtes, salades, risottos... nous a paru agréable, nous avons garé les vélos devant, rentré les paniers et pris place - au chaud ! Le refroidissement qui accompagne chaque averse orageuse est assez spectaculaire, et les enfants grelottaient.

Nous avons pris une pizza, un plat bosniaque appelé Cepavi servi avec des frites, une salade et il a proposé pour les enfants de petites pizzas. Qui en définitive n'étaient pas si petites que ça :D Celui qui servait était aux petits soins, il est allé chauffer un peu les jus d'orange des enfants avant qu'ils n'aient eu le temps de me dire "c'est trop froid !" comme cela arrive souvent, a donc négocié pour nous ces minipizzas pas si minis que ça, et à la fin, a apporté une gaufrette au chocolat à chaque enfant ravi !

Et c'est lui qu'Ella, assise à la table à côté sur cette terrasse de Vukovar, avait au téléphone quelques instants avant que nous ne prenions place !

Ella et son mari, qui étaient attablés avec leur petit garçon Noël (oui, le prénom français !) sont de Zagreb, de passage ici. Ils nous ont parlé de la guerre ici... La ville a été assiégée par les Serbes, et pour ainsi dire rasée. Ils nous ont montré sur la carte un petit village tout proche, Ovcara (Prononcer Ovtchara, il y a un signe sur le c). Un mémorial s'y trouve... les Serbes y ont amené hommes, femmes, enfants... Pas de quartiers... Nous pensions à Oradour sur Glane...

La guerre est récente, 1991-95, et ici on la voit encore bien, il y a le château d'eau devenu mémorial emblématique, et ces façades criblées d'impact, ces bâtiments à moitié détruits...

jeudi 30 mai 2013

L'équipe des Sherlock Holmes...

...nous a bien fait rire :)

Non, nous n'avions pas l'intention d'attendre la diffusion, prévue sur tf1 en septembre, du reportage tourné en ce moment par la petite équipe qui nous a tenu compagnie ces deux jours, pour en parler :)

Oui, il est bien question d'une puce supplémentaire qui est en route, au propre comme au figuré ;)

Nous n'avons pas réussi à nous connecter pendant plusieurs jours, donc pas de mails, pas de nouveaux articles de blog, pas de lecture de vos commentaires... quand nous avons enfin trouvé cet après-midi une connexion wifi, ça nous en a fait, de la lecture !!! ... et d'ailleurs, nous, nous n'avons toujours pas pu y aller, sur ce fameux blog des mamies-cyclettes.

Lug 44km.

Ce matin il pleuvait au réveil, du coup nous avons fait la grasse matinée, émergeant doucement vers huit heures plutôt que sept heures en général. Nous avons rangé, il pleuvait encore, alors nous avons mangé, il pleuvait encore, alors nous avons joué, au Dobble, et il a fini par ne plus pleuvoir, nous avons plié la tente trempée et avons pris la route, faisant le plein d'eau à la première occasion au village suivant.

Entre Draz et Batina il y avait une grosse côte longue et forte, arrivés en haut nous avons fait une bonne pause cerises-merises bien méritée. Clémence et Baptiste en ont pris dans leurs gobelets pour déguster en route. Baptiste étant dans le Manduca, j'ai (sébastien) bientôt eu le haut du dos constellé de tâches violettes !

Nous n'avons pas vu beaucoup de soleil aujourd'hui, à Zmajevac j'ai (Hélène) enfin pu me connecter en wifi, et nous avons commencé à charger nos mails. Est venue près de nous une femme du village, saluée quelques mètres plus tôt. Hongroise, elle parlait quelques mots d'allemand, a conversé un peu avec Sébastien autant que faire se peut, toujours la barrière de la langue, pendant que j'essayais de gérer mails, blog, météo... Puis elle a pris congé et s'est éloignée. L'orage menaçait, il s'est mis à pleuvoir un peu, nous nous sommes mis à l'abri sous une avancée de toit de l'autre côté de la rue. Heureusement je captais encore le wifi et ai pu mettre en ligne tous nos articles de blog en retard : 4 d'un coup !

Et puis nous avons découvert vos mails, vos commentaires, et nous avons bien ri ! Ceci dit, ces quatre derniers jours sans pouvoir mettre en ligne des articles prévus pour être lus jour après jour, c'était très frustrant, nous n'imaginions pas du tout l'aventure "reportage" sans vous en faire profiter, bien au contraire.

Le temps de mettre à jour blog, mail etc... et la femme Hongroise, Magda, était revenue près de nous, apportant deux pommes à Clémence assise dans le siège, en lui signifiant bien que l'une était pour Baptiste endormi sur le dos de son Papa. Puis elle nous a invité à venir prendre une boisson chaude chez elle. Elle a disparu quelques instants pendant que l'eau chauffait... et est revenue avec deux petites poupées pour que Clémence puisse jouer pendant que nous discutions !

Magda, à 78 ans, se tient droite comme un i. Nous avons vu des photos de sa famille, son fils et l'une de ses filles sont dans des villages proches, mais son autre fille, Sandra, est installée à Calgary au Canada. Et l'éloignement est douloureux, visiblement... Elle rentre au pays - pour des vacances sans doute - le 8 juin. C'est fou ce qu'on arrive finalement à se dire avec quelques mots, des gestes, du papier et un crayon !

Et puis nous avons pris congé, et Magda a fait cadeau à Clémence de la petite poupée avec laquelle elle avait joué tout ce temps.

Nous avons repris la route dans un beau rayon de soleil... mais le ciel, là juste devant, etait noir, noir, noir ! Et nous avons pensé à Melk, cette fois ce n'était pas un contre-la-montre pour fuir un orage, mais un contre-la-montre pour trouver un abri avant que n'éclate l'orage vers lequel nous foncions !!! Et je vous assure que pour rouler à 16 km/h face aux 25 ou 30 km/h du vent de début d'orage, il fallait une sacrée motivation ! Nous sommes arrivés à l'abribus au moment où l'averse explosait, Clémence s'est réveillée dans le siège quand nous l'avons couverte, et Baptiste a doucement émergé de sa grande sieste, frais comme un gardon :)

Quand ça s'est un peu calmé Sébastien a extrait de la malle réchaud, popote et polenta, et nous avons préparé notre dîner sous l'abribus, nous n'avions pas mangé à midi - à part des cerises ! - et la polenta agrémentée de tomates, thon et citron n'a pas fait long feu, tout le monde s'est régalé.

L'orage a passé, nous sommes repartis rouler un moment. Ce soir nous avons planté notre tente une nouvelle fois dans un village, le long d'un terrain de sport: il a beaucoup plu ces derniers Jours et le sol est gorgé d'eau dans les champs et forêts. De plus, on a le goût de l'aventure, mais pas celui du risque ; les panneaux "danger mines" ne sont pas rares dans cette zone frontalière.

enfin internet !

On va rattraper le retard !

mercredi 29 mai 2013

Dubosevica

27km, Clémence 4.

Aujourd'hui nous avons franchi le Danube sur un bac, un grand bac pour atteindre Mohacs. Clémence et Baptiste étaient très fiers et consciencieux chacun avec sa monture pour l'embarquement et le débarquement de ce gros bac qui convoyait même des camions.
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Puis nous avons trouvé un marché où nous ravitailler en fruits et légumes, notamment des fraises, succulentes, mangées dans les trois minutes, et des nectarines, on ne sait pas d'où viennent ces dernières mais quel régal... Une dame est venue apporter un petit sac de cerises à Clémence et Baptiste ! Puis nous nous sommes installés pour déjeuner sur un banc dans la rue piétonne, avons rencontré deux cyclistes suisses de la région de Zürich, Marianne et Lucie - tout ça, sous le regard attentif de la caméra. Sébastien a changé sa roue, installant la belle roue neuve apportée de Paris par les journalistes.

Après avoir changé en Kuna - monnaie croate - nos derniers forints sauf un billet "au cas où", nous avons quitté Mohacs en suivant de nouveau l'itinéraire officiel, balisé, de l'Eurovelo 6. Et pour commencer, quelques kilomètres de route très agréable sur la digue longeant le Danube.

Il faisait très chaud - une chaleur moite - en ce debut d'après-midi ; d'après la carte nous savions que notre route s'écartait bientôt du fleuve que nous ne rejoindrions pas avant demain. Alors nous avons posé les vélos, là-haut, sur la digue, et bravé la boue, la vase épaisse de la rive dans et hors de l'eau, pour une baignade rafraîchissante et une toilette bienvenue :) On se sent mieux, après !

Nous avons redémarré sur la digue, rejoint la route majeure en suivant le balisage, et fait halte à la prochaine station essence pour y faire le plein du réchaud - pour la caméra, parce que nous, nous n'en avions pas trop besoin, le réservoir étant encore à peu près plein !

Et nous avons atteint la frontière. A gauche, dans le champ, un mirador. Le long de la route - faisant frontière sur quelques centaines de mètres avant le poste - des panneaux rouge et blanc "danger mines". J'ai trouvé ça sinistre... Je me rappelle les images de la guerre ici, des images d'exode aussi, à la fin des années 90... Il y a quinze ans...

Depuis notre départ de France nous avons franchi plusieurs frontières, passant en Suisse, Allemagne, Autriche, Slovaquie, Hongrie. Pour la première fois aujourd'hui nous avons passé une frontière vraiment concrète et matérialisée, présentant nos papiers, étant interrogés sur notre destination. Bon, nous sommes français, à vélo, présentant nos cartes d'identités, et ces formalités n'ont pas excédé deux fois deux minutes.
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Ludovic n'a pas pu filmer le contrôle des papiers etc, il s'y attendait, cela nécessite des demandes d'autorisation longues et compliquées... mais il a pu enregistrer l'approche puis les premiers tours de roues en Croatie.

Le premier village croate était tout proche, commençait par une aire de jeux, et nous y avons fait une pause jeux, goûter, dernière interview, dernier tour en camionnette pour Clémence et Baptiste aux anges avec RabatIMG_20130529_182048.jpg, et le temps des adieux, après avoir griffonné un petit mot à l'intention des FloChloandcoavelo que l'équipe rejoindra demain pour les suivre à leur tour deux jours.

Et nous voilà de nouveau seuls, tous les quatre... Quel vide étrange ! "Pourquoi elle est partie la camionnette ?" a demandé dix fois Baptiste, qui y aurait bien passé plus de temps !

Nous avons discuté un peu avec trois villageoises qui sortaient de l'église, et sur invitation de l'une d'elles, Teresa, qui parlait allemand, avons planté la tente là, en bas des jeux, en plein village. En pensant fort, encore, aux FloChloandcoavelo qui ont beaucoup pratiqué ce genre de bivouac !

Quant à eux, nous avons eu de leurs nouvelles par Maud : ils ont bien roulé et atteint la frontière de la Roumanie, qu'ils franchiront demain avec les journalistes.