Les petits sauts de puces... ...font les grands voyages !

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mardi 28 mai 2013

Peu avant Mohacs

51km, Clémence 4.

Ce matin nous avons même découvert des toilettes sur notre site de bivouac, propres, avec papier, lavabos, savon, essuie-mains... Du confort, quoi :)

Nous avons rangé et commencé à prendre notre petit-déjeuner, puis nos visiteurs décommandés hier soir, sont arrivés (là, il va falloir insérer des photos :) )

Ils sont trois : Rabat, le chauffeur de la camionnette ; Maud, journaliste et, pour l'occasion, cycliste ; et Ludovic, chef de l'équipe, caméraman, et également cycliste occasionnel aujourd'hui, conduisant alors un vélo-cargo contenant plein de matériel, tout en filmant la plupart du temps. IMG_20130528_093822.jpg

Ils préparent un documentaire sur l'Eurovelo 6, pour l'émission Reportages de TF1, et à cette fin, vont nous suivre deux jours, après avoir roulé deux jours en Autriche avec un groupe de Belges, et avant de rejoindre pour 2-3 jours aussi... les Flochloandcoavelo ! Puis ils essaieront aussi de trouver des francophones en train d'atteindre le delta du Danube et la Mer Noire, et doivent également rejoindre un petit groupe au départ de l'Eurovelo6 à Saint-Nazaire. De quoi montrer plusieurs morceaux du parcours, mais aussi plusieurs façons de le parcourir ! Nous bivouaquons, d'autres dorment à l'hôtel, d'autres encore sous tente en camping... Il y a des vélos électriques ou non... Bref : un bon tour d'horizon de cette veloroute.

Le temps de se présenter et tout, nous sommes partis plus tard que d'habitude, il était près de dix heures. Nous commencions la journée par un morceau de veloroute en site propre, avec un petit bout tout au bord du Danube, avec en plus un bon soleil, ce qui a permis à Ludovic de faire un certain nombre de prises de vue "posées", on savait que la suite de la journée, après Baja, serait intégralement sur grande route, ne permettant plus ce genre de poses.

Il était près de 13h quand nous avons atteint Baja, du coup nous avons pris des Langos - natures - et du poisson frit à une petite echope le long d'un marché aujourd'hui désert. Après quoi nous sommes allés voir une église, la première église orthodoxe dans laquelle nous entrions depuis le début du voyage. Un homme nous a abordés comme nous allions entrer, ne voulant visiblement pas nous laisser entrer et/ou filmer. Puis comprenant que nous étions français, il nous a fait comprendre qu'il avait traversé la France, enfant ou en tout cas, jeune, Monaco, Montpellier, Boulogne, il a cité aussi Paris, Montmartre et le Moulin Rouge, et parlé visiblement de basket, si j'ai bien compris ce serait dans un cadre sportif qu'il était allé en France.

Dans cette église la partie séparant l'espace réservé aux fidèles, de celui réservé aux célébrants, était un ensemble de tableaux en bois entourés de cadres dorés, datant de la fin du XVIIIè siècle. IMG_20130528_145158.jpg

Puis nous avons quitté Baja, retrouvé la nationale 51 que nous suivions hier, découvert un panneau l'interdisant aux vélos, tracteurs et charrettes à cheval... Oui mais la veloroute n'était pas praticable sur ce secteur, nous avaient dit hier Daniel et Régis ! IMG_20130528_151339.jpg Finalement nous l'avons donc suivie quand même, et en fin de compte je pense qu'il s'agissait d'une interdiction concernant seulement la chaussée voitures en ville, des trottoirs et pistes latérales étant sans doute disponibles.

Après nous avons roulé, avalé des kilomètres ! Dans un village nous avons trouvé aussi quelques cerisiers pour nous ravitailler :)

En route nous avons croisé un vélo chargé, qui s'est arrêté volontiers lui aussi : Rudi est allemand, de Friburg en Brisgau. Retraité depuis quinze ans - il a 78 ans ! - il fait chaque année un voyage à vélo, cette année il est descendu en Turquie, nous l'avons croisé sur le chemin du retour. Il était très enthousiasmé par notre voyage, notre equipage avec les enfants, et par le fait que nous soyons suivis par des journalistes ! Il n'a pas Internet chez lui, mais confiera à son gendre la mission de nous contacter à son retour :)

Bivouac moyen, impossible de trouver un accès à l'eau : ayant quitté la veloroute nous sommes encore loin du Danube, et le lac que nous voyions sur la carte s'est révélé hors d'atteinte et cerné de zones humides... Alors, pas d'eau, pas de baignades, mais nous avons pu faire du feu et des grillades, miam ! IMG_20130528_191903.jpg IMG_20130528_191140.jpg

Là, pendant que j'écris, j'entends les moustiques bourdonner autour de la tente, et plus loin, le concert des grenouilles...

lundi 27 mai 2013

Ersekcsanad

64km, Clémence 4.

Finalement, hier soir c'est par un bien agréable bain nocturne dans le Danube que j'ai fait ma toilette. La plage proche avec sa pente douce m'inspirait plus que la douche froide éloignée...

Ce matin il s'est mis à pleuvoir peu avant qu'on se lève, et nous étions contents que la petite averse s'arrete avant que nous sortions, pour ranger sans nous mouiller. Nous sommes remontés de quelques dizaines de mètres, passage aux toilettes - je comprends l'expression de ma Maman "profiter des commodités" !! - et remplissage des gourdes, et nous sommes installés pour petit-déjeuner derrière la terrasse du café fermé tout proche, sur une dalle en béton, sous un toit, et vaguement à l'abri du vent qui soufflait vraiment très froid.

Pendant que je préparais le muesli, Sébastien a réparé le vélo de Clémence : sur un malentendu hier en quittant le restaurant, j'ai commencé à pousser mon vélo alors qu'une extrémité du câble de l'antivol était encore passée dans la roue arrière du vélo de Clémence. Le temps que je m'en rende compte - peut-être 1m50 - quand je l'ai retiré, j'ai trouvé la chaîne détendue, le pignon flottant autour de l'axe de roue... Argh ! Nous étions donc bien soulagés une fois le vélo remis en état, mieux réglé qu'avant puisqu'on en a profité pour bien retendre la chaîne et replacer les deux roues dans le même plan. Sur une photo prise par Régis à notre retour le 29 décembre on voit bien que les roues de Clémence ne sont pas bien alignées, et comme cette photo est mon "fond d'écran" de téléphone, ça me saute aux yeux tous les jours !

Départ chacun sur ses deux roues, avec une grosse étape en perspective : s'approcher au plus près de Baja. Clémence a vu sur le chemin, juste devant nous, un jeune chevreuil qu'on a observé ensuite dans les hautes herbes où il s'était dissimulé en contrebas.

A Dunapataj nous avons hésité à rejoindre le balisage officiel de l'EV 6 via Ordas, mais choisi finalement de rester sur la grand-route 51. Nous avons ainsi atteint Kalocsa vers midi, et nous sommes bien réjouis de trouver sans avoir eu le temps de le chercher, pour faire nos courses, un Lidl acceptant notre carte bancaire... C'est que nous allons bientôt quitter la Hongrie, qu'il ne nous reste plus beaucoup d'argent hongrois et que ça ne vaut plus trop le coup de changer encore un peu d'argent, pas évident déjà à Budapest de changer à des conditions intéressantes, alors là, si loin de la capitale...

Il s'est mis à pleuvoir pendant nos courses et nous étions très bien, au sec et vélos à l'abri ;) Le temps d'accalmies, reprises, et arrêts de la pluie, on a rangé, mangé puis redémarré vers 14h... Il s'est remis à pleuvoir... Nous nous sommes abrités un peu plus loin à la gare routière et ses toilettes :)

Un peu plus loin, à Fajsz, nous pensions rejoindre la veloroute, peut-être revêtue entre-temps ? Le guide a 5 ans... Nous avons bien trouvé la digue et son balisage. Non revêtu. On tente, le 1er mètre est très mou et collant, puis c'est bien dur, bien tassé, caze va. Après une vingtaine de mètres, ma roue arrière s'enfonce subitement de près de dix centimètres dans une boue molle et collante !! IMG_20130527_162216.jpg

La décision a été rapide, unanime et sans l'ombre d'un regret : demi-tour ! Nous sommes retournés à la 51, retraversant tout le village, sûrs d'avoir pris la bonne décision, avec très présents à notre esprit le souvenir de notre cauchemar du 11 novembre près de Montpellier, et celui d'une journée difficile des Flochloandcoavelo embourbés...

Nous avons alors croisé Daniel et Régis ! Cyclistes français du Havre que nous espérions croiser, ayant appris hier par un mail de Gilles et Michèle les Montbéliardais, qu'ils étaient en route dans l'autre sens. IMG_20130527_170259.jpg L'occasion de nous rendre compte, en papotant, que nous venions de passer le cap des 2000 kilomètres depuis notre départ le 21 mars. Et hier, je n'ai pas pensé à le noter, ça faisait un an que nous étions partis sur l'Eurovelo6 - dans l'autre sens, à l'époque.

Il s'est mis à pleuvoir, mais alors, sous quel grain nous sommes repartis ! Avec les ornières profondes marquées dans le goudron de la chaussée, l'eau s'accumulait en longues flaques et les voitures en nous dépassant nous arrosaient aussi copieusement que le ciel !

Nous avons fait encore une pause sous un grand abribus avant de quitter un village, le temps de laisser passer encore un bon morceau d'averse, on s'est occupés en décortiquant et grignotant des arachides prises en vrac au Lidl, c'est très ludique comme occupation, et comme ça prend du temps on ne s'empiffre pas ;)

On est repartis vaillamment, avons pris un peu plus loin la petite route en direction du Danube, et juste comme il se remettait à pleuvoir fort nous avons aperçu des jeux à gauche, le long de la rivière, et en nous approchant nous avons même trouvé de quoi nous installer - vélos et tente - à l'abri, avec de l'eau, des bancs, des tables et des poubelles ; bref, un certain confort !

Finalement, c'est seulement demain matin que nos visiteurs viendront nous rejoindre.

dimanche 26 mai 2013

Harta

45km

Quand Clémence s'est levée, j'ai vu une grosse tique au milieu de son dos... Retirée sans difficulté, merci les "tire-tic", elle a été suivie d'une inspection générale pour tous. Baptiste en avait une du même genre dans la nuque, dans les cheveux. Ce ne sont plus les bestioles microscopiques d'avril, mais des spécimens plus gros, plats, noir et rouge, de 3mm de diamètre environ. Imagos ? Adultes ?...

Petit-déjeuner dehors pendant que Sébastien pliait la tente, puis départ sur cette grand-route 51 beaucoup plus calme ce matin. Puis nous avons trouvé la veloroute et l'avons suivie, avec son beau goudron bien lisse, un régal ! Mais juste après le passage sous le pont d'autoroute, plus de macadam, et après quelques centaines de mètres, bon plus deux ornières, mais une seule, étroite, un peu profonde, en tout cas très casse-gueule ! Nous avons roulé à côté et quitté la digue dès que possible, à Apostag où nous avons rejoint à nouveau la veloroute et fait halte à l'aire de jeux. Un cycliste est venu s'arrêter près de nous : avec son VTT tirant une remorque monoroue, Mathejs, flamand, a quitté Donaueschingen le 5 mai et se dirige aussi vers la Mer Noire.

Peu après midi, poussés par un bon petit vent dans le dos, nous sommes arrivés à Solt où en cherchant un endroit où manger - depuis le temps qu'on se dit qu'on va manger au resto en Hongrie et qu'on ne l'a pas encore fait... - nous avons aussi retrouvé Mathejs, qui prenait un café après son repas. C'est bien, il a pu nous décrire le menu, nous l'avons pris fois trois, et tout le monde a mangé de bon appétit le grand bol de soupe contenant des morceaux de pommes de terre et des pâtes, puis l'escalope panée et la purée de pommes de terre. Au départ Baptiste réclamait des frites, mais il a mangé sa part sans se faire prier ! Il s'est mis à pleuvoir pendant que nous mangions, puis la température a chuté brusquement. Nous avons attendu que l'averse se calme à l'intérieur, devant le grand prix de Formule1 de Monaco - c'est tout aussi impressionnant mais beaucoup moins soûlant en hongrois :D

Un peu plus loin, en traversant Harta je crois, nous avons trouvé au juste au bord de la route un cerisier, un vrai cette fois - beaucoup de cerises aigres hier et aujourd'hui - couvert de cerises bien grosses, bien rouges, bien charnues, bien sucrées, enfin un régal et une pause obligée !!!!! On en a ramassé un peu, il en reste meme encore quelques unes pour demain matin :)

Demain soir nous aurons de la visite au bivouac - que nous espérons plus sympa que ceux des derniers jours, pas extraordinaires. Ce soir au moins nous sommes au bord du Danube à nouveau, mais pas du tout isolés, faute d'avoir trouvé un autre accès au fleuve que celui-ci, près des maisons ! Bon, il y a une contrepartie pratique : des sanitaires avec toilettes et... douche ! Froide certes, mais ce ne sera pas mal quand même :) Sébastien y est, je suis restée avec les enfants qui s'endormaient, puis ce sera mon tour !

samedi 25 mai 2013

Szalkszentmarton

45 km.

Il faisait frais ce matin au lever, et après avoir tout rangé c'est dans la tente que nous avons pris le petit-déjeuner, nous y étions à l'abri du petit vent froid que le soleil voilé ne réchauffait pas. Puis les enfants ont joué avec les coquelicots pendant que nous pliions la tente, les coquelicots sont fleuris depuis un moment déjà le long de nos routes et dans les champs, et aujourd'hui ils avaient la compagnie de bleuets, dans l'herbe verte ponctuée de quelques fleurs blanches, quel régal pour les yeux !

Dans le paysage, il y a aussi les parfums. Et si les robiniers et leurs grandes grappes blanches ont embaumé notre route de Bratislava à Budapest, ce sont surtout des seringats (orthographe ?) qui parfumaient l'air de cette fin de semaine, avec encore ça et là une glycine... J'aime beaucoup, chaque printemps, cette longue période où les fleurs se succèdent pour parfumer à la ronde, les lilas ouvrant le bal ! On a mis le nez dans des narcisses à Linz, dans des oeillets juste avant de quitter l'Autriche...

Partis à 9 heures, nous sommes arrivés d'assez bonne heure à Rackeve. Nous voulions y faire des courses, et avons été aisément renseignés sur la route à suivre pour atteindre le Lidl. Arrivant, pour y aller, au coeur de la ville, nous avons identifié qu'il devait y avoir un marché : des passants portant des sacs pleins de fruits, de légumes, de fleurs à repiquer aussi, des paniers, des cabas... Nous avons réussi à faire comprendre notre question - où est le marché ? - et à obtenir une réponse concluante : derrière ce bâtiment jaune, à gauche pour le contourner puis à 10 mètres à droite, vers la rivière. Et en effet, dix mètres après avoir tourné à gauche nous avons trouvé cette petite rue qui descendait vers le Danube, le long duquel on pouvait trouver côté droit toute sorte de bazar comme on en trouve sur les marchés de chez nous ! Et à gauche, commençant par une échoppe fort appétissante proposant des viandes confites frites juste avant d'être servies avec force moutarde (douce), pain et cornichons énormes, à gauche donc l'alimentation, fruits, légumes, viande, rôtisseries, charcutier, ...

Devant l'étal d'un paysan à qui nous voulions prendre des carottes et des tomates, nous a abordés une jeune femme qui parlait français ! "Jeannette" (ça ne s'écrit certainement pas comme ça...) a été jeune fille au pair à Neuilly et en garde un français impeccable.

Un peu plus loin nous avons fait une pause cerises, achetées trois fois rien, la saison doit bien s'installer à présent. Puis achat du reste des victuailles nécessaires, fruits et légumes, avant de retourner à l'échoppe si appétissante pour y manger une demi saucisse, un travers de porc et une cuisse de poulet, le tout délicieux... et nous nous sommes trouvés à table à côté de francophones ! Une belge et son mari ou compagnon hongrois, venus au marché de Rackeve, le grand marché local apparemment.

La bonne nouvelle du jour c'est que ma dent ne me fait plus souffrir le martyre ! Par contre j'avais dès le réveil des courbatures épouvantablement douloureuses sur le dessus des cuisses. Sébastien suppose que c'est le fait d'avoir descendu les 4 étages chargée, ce genre de douleur lui rappelant les lendemains de descente en randonnée en montagne avec le poids du gros sac à dos. Bon, c'est pénible mais beaucoup moins que la douleur dentaire, parce que des courbatures, je sais que ça va passer !

Après Rackeve où nous avons franchi le bras de Danube qui nous séparait de la "terre ferme" (nous étions sur une sorte d'immense île), nous avons longtemps longé le Danube à droite et de petites maisons avec jardin à droite. Très longtemps. En continu. Tellement longtemps que je ne savais pas où m'arrêter pour faire pipi !! Au bout d'un paquet de temps et de Kilomètres de cette piste de bi-cross alternant avec du goudron à nids-de-poule, la route s'est enfin écartée des maisons, ouf pour moi ;) Entre-temps nous avons vu un pêcheur avec son énorme prise, une carpe je pense, de 3 kg ! IMG_20130525_154514.jpg

Peu après : "Là, nous allons devoir choisir entre deux options... - Oh ! Des vélos chargés, là-bas ! - Donc : soit tout droit, la veloroute en non-revetu, soit la route à gauche, puis plus loin à droite pour retrouver le tracé. - Je crois qu'ils hésitent aussi là-bas, allons hésiter ensemble !"

C'est ainsi que nous avons fait la connaissance d'Annie et Marie, parties de La Rochelle et qui vont en Russie. Elles ont aussi un blog - que nous ne sommes pas encore allés voir mais vous nous raconterez ? - qui a aussi un nom amusant : Mamies-cyclette.blogspot.fr. Elles voyagent en vélos couchés. IMG_20130525_162952.jpg

Bivouac pas très loin de la grand-route, avec mes courbatures et 45 km dessus j'étais bien crevée... On a apprécié de manger dehors avant la nuit, sans avoir froid, sur la couverture à pique-nique pour coucher les herbes hautes, et on a fini notre jambon cru acheté à Bratislava :) (un gros morceau d'1,2kg)

vendredi 24 mai 2013

Szigetcsep

53 km, Clémence 13.

Quelques kilomètres "pour rien", les panneaux de la veloroute sont parfois mal placés, facilement masqués par une voiture par exemple, parfois aussi manquants... nos regards sans doute parfois distraits faisant le reste... quant au guide, il nous permet de connaître l'emplacement des localités les unes par rapport aux autres, on va dire ! Très imprécis et complètement dépassé, l'Eurovelo6 ne passant plus du tout par le même tracé.

Après nous avoir aidé à descendre peu avant 8h, Povi nous a accompagnés jusqu'au parc où j'avais rejoint les autres la veille après ma sieste : il comportait en effet un très chouette petit circuit routier, et nous avions convenu avec les enfants d'y prendre le petit-déjeuner en partant pour qu'ils puissent y circuler à vélo et draisienne. De fait nous avions déjà 2 km au compteur, à moins de 500m de notre point de départ ;)

Route très mauvaise pour quitter Budapest, des pavés, du macadam à trous, des racines, ... La roue arrière de Sébastien n'a pas aimé, un rayon cassé, plusieurs qui bougent, et la jante est même fissurée au niveau de l'insertion d'un rayon. Argh ! Nous sommes cependant soulagés : dans quelques jours nous pourrons la remplacer par une roue neuve de qualité identique, elle est en route.

De mon côté la mauvaise nouvelle du jour c'est que j'ai mal... Racine fêlée sans doute, la dentiste de Budapest l'a inspectée à l'oeil nu, pour un cas similaire mon dentiste belfortain avait employé une loupe ou un microscope, enfin un appareil binoculaire de précision... A suivre.

Nous avons eu froid aujourd'hui, par solidarité avec nos compatriotes restés au pays ! Vent infime très frais, soleil intermittent... Je n'ai pas sorti mon coupe-vent mais il m'a manqué. Et ce soir nous avons mangé sous la tente !!

Dans l'après-midi, sur un secteur cabossé étroit à trous et racines, j'ai vu qu'un cycliste chargé nous avait rejoints. M'écartant sur le parking pour le laisser passer s'il le souhaitait, je le vois s'arrêter aussi - on n'est plus si nombreux, depuis Bratislava, les voyageurs à vélo ; en général on aime bien échanger quelques mots. "Where are you from ?" "Paris !" Philippe est parti le 15 avril d'Orléans et suit l'Eurovelo6 jusqu'à Constanta puis continue pour atteindre Istanbul.

Nous avons cueilli aujourd'hui nos premières cerises au bord de la route ! Bon, c'était hautement symbolique : une chacun ! Mais c'était bon :) Où en sont-elles en France, cerises et fraises ? Sans soleil elles ne doivent pas beaucoup mûrir...

jeudi 23 mai 2013

Le voyage continue...

Nous partons demain matin tot, je dois encore aller preparer mes sacoches, pendant que Sébastien rangeait la malle je chantais avec Povi :) Il a notamment déniché dans ses partitions le Stabat Mater de Zoltan Kodaly (compositeur hongrois), que nous avons chanté tous les 3, Sébastien le connaissant aussi - en ténor, Povi en basse, je chantais soprano.

Apres avoir fait toutes les tâches nécessaires hier, nous avons aujourd'hui profité d'une vraie journée de repos, et je me suis offert 2h de sieste pendant que Clémence, Baptiste et Sébastien étaient dans un parc proche, ou je les ai rejoints avec un casse-croute.

A la faveur d'un reseau wifi j'ai enfin mis en ligne l'article du 21 mai - notre entrée a Budapest.

Et je viens de rire un bon, bon coup en lisant vos commentaires !!!!! Non je ne me moque pas, c'est juste completement inimaginable, Clara qui me parle de givre sur la voiture et d'anoraks, Lucie de manteau de laine, et les temperatures de Figolu, le brouillard de Christian, brrr...

Ici ca c'est bien refroidi aujourd'hui, et une partie de mes vetements étant sur l'étendage j'ai eu froid jambes nues, la faute au vent du nord. Demain il nous poussera vers la sortie de la ville - et je choisirai ce que je veux, le linge sera sec ! Mais c'etait du refroidissement ou on avait envie d'avoir des chaussettes dans les nus-pieds et les jambes bien couvertes, pas meme besoin d'un coupe-vent... Je ne sais plus imaginer 15°C de moins !

Bon courage pour affronter ce 6eme mois d'hiver, espérons juste qu'il y ait un petit peu d'autre chose avant que le suivant n'arrive...

Un peu de geopolitique ...

Nos conversations avec nos differents hotes nous ont permis de connaitre un peu mieux l histoire de ce pays et de ses remaniements de frontiere (voir l histoire de la grand mere de Djordje dans un article precedent).

Povi - notre hote actuel de Budapest - nous a trouve cette carte de Hongrie perticulierement eloquente: le pays (Magyarorszag sur la carte) a au fil des guerres et decisions politiques perdu environ les 2 tiers de sa surface .

Carte Hongrie

(http://www.magyarorszag-szep.hu/Karpatm.jpg)

Un tiers des Hongrois vivent donc dans des pays limitrophes (Roumanie, Serbie, Slovaquie, Slovenie, Ukraine) sur les terres de la Hongrie ethnique.

Vous cherchez le printemps ?

A force de voir vos messages sur le temps déprimant on vient de jeter un oeil a la carte météo de France... Eh ben, au début du voyage, du temps ou nous roulions dans le froid et la neige, quand on nous demandait ou nous allions, nous répondions "Richtung Frühling", "en direction du printemps". On ne croyait pas si bien dire !!!!!!!

Les minimales de par chez nous - enfin chez vous - font frémir, et les maximales du Midi de la France ont du mal a faire remonter la moyenne... Si vous en avez marre des gros pulls, venez nous voir, nous serons ravis d'avoir de la visite !!! :)

Météo francaise, cliquer ici

Météo hongroise, cliquer ici

On est contents d'etre la ou on est, on se souvient bien d'avoir eu ce temps-la en France l'an dernier au début (les 2 premiers mois...) du voyage !!!!!

mercredi 22 mai 2013

Journée touristique dans une grande ville

Aujourd'hui nous avons fait plein de choses importantes qui soulagent bien nos esprits, qu'il fallait absolument que nous fassions !

Tout d'abord, pour commencer la journée, apres le petit-déjeuner nous sommes allés au centre dentaire public que nous avait indiqué Povi. En effet, mes dents aiment bien me jouer des tours en voyage (cf mi-juin l an dernier), et ce week-end j'ai eu un probleme notoire : une couronne s'est défaite ! Gros stress de devoir manger avec cette couronne susceptible de se mettre en travers des autres dents a tous moments, j'avais tres peur d'abimer la couronne, ou d'abimer d'autres dents avec, ou que la racine se casse, ou que de la nourriture s'immiscant dans la racine puisse provoquer une infection... Bref, le premier geste a été d'acheter de la colle á dentier, vivent les gestes et les grandes marques connues a l'internationale ! dans la premiere pharmacie venue a Esztergom, en pensant a mon papa qui se rappelle peut-etre que je lui avais fait découvrir ca il y a quelque temps... Histoire d'avoir l'esprit tranquille - et la dent immobile - le temps de chaque repas. A notre arrivée a Budapest nous avons commencé par nous rendre au cabinet dentaire dont nous avait parlé Djordje, mais ils ne prenaient pas la comme ca a brule-pourpoint, j'ai pris le rendez-vous qu'on me proposait pour jeudi histoire d'etre bien sure qu'on me recolle ma couronne avant que je quitte la capitale, mais sans conviction.

Et puis Povi nous a parlé de ce centre dentaire public, ce n'était pas tres loin de chez lui, nous l'avons trouvé facilement, et outre la réceptionniste qui ne parlait que roumain et ne semblait pas penser a etre ainable, nous avons eu a faire a des personnes charmantes et efficaces, et de tester un systeme tres différent de ce que nous connaissons : a notre arrivée la réceptionniste a pris ma carte d'identité et ma carte européenne d'assurance maladie le temps d'en noter les informations, m'a invitée a m'asseoir dans le hall (enfin le geste ressemblait plutot a "Ouste !" mais on a fait comme tout le monde :) ), quelques minutes plus tard j'ai été appelée dans la salle attenante ou une dentiste parlant anglais a examiné mon cas et ma couronne, a écrit quelques mots sur un petit papier, et m'a invitée a me rendre a telle salle de l'étage au-dessus, indiquant qu'il nous en couterait 1500 forint (un peu plus de 5 euros).

En haut j'ai de nouveau attendu un peu, mais pas tres longtemps, Clémence est restée avec moi tandis que les hommes allaient a une aire de jeux pas tres loin. Ce fut mon tour, j'expliquai mon cas, mon anglais progresse bien mais la dentiste m'a demandé d'ou nous étions, et a enchainé en francais ! Enfant elle avait vécu quelques années au Maroc pres de Rabat :) Racine bien nettoyée, j'ai eu un peu peur quand je l'ai vu prendre la fraise mais elle m'a de suite tranquillisée : elle retirait l'ancien ciment collé sur la couronne. Ciment frais, remise en place, nettoyage, et voila c'était fait, on peut repartir pour de nouvelles aventures a pleines dents ;) Et au final, rien a payer ! Comme lors de la visite chez le pediatre d'Ingolstadt pour l'oreille suintante de Baptiste (qui avait bien guéri dans le délai imparti, soit dit en passant), le systeme européen fait que nous pouvons recevoir les soins dont nous avons besoin sans la moindre difficulté, sans le moindre obstacle, qu'il soit administratif ou financier.

Sortant de la nous avons rejoint Povi qui nous avait proposé de manger ensemble, de nous faire gouter une spécialité hongroise : les Langos. Une galette frite, de la creme aigre, du fromage, nous avions lu sur le blog des Flochloandco qu'ils avaient mangé ca, effectivement c'est délicieux ! Bon, l'apres-midi nous n'avons mangé que des cerises et des fraises apres ca :D

Apres cet intermede gastronomique nous avons trouvé une autre chose dont nous avions absolument besoin : un vetement de rechange pour moi. Mon pantalon favori s'est completement déchiré a l'entrejambe, sans préavis ! J'ai vaguement raccomodé comme je pouvais, avec les quelques dizaines de centimetres de fil du mini-kit de couture et le petit morceau de tissu conservé de chez Rita et Franz "au cas ou il y ait quelque chose a raccomoder", mais c'était tres précaire... Je suis contente d'avoir a nouveau autre chose a me mettre.

Dans un supermarché "dm" (c'est allemand je crois, ils vendent notamment du bio mais pas seulement), nous avons trouvé une lotion antimoustique ! Nous avons oublié le notre en partant cette année bien avant la saison des moustiques... Pendant un temps cela ne nous a pas du tout manqué, mais vous avez pu le lire, ces derniers temps c'était critique ! Nous testerons donc tres prochainement son efficacité...

Et enfin, tout aussi important, nécessaire, indispensable : chez un libraire encore une fois indiqué par Povi, nous allons pouvoir obtenir le guide pour la suite du voyage. Ils ne l'avaient pas en stock en boutique, mais en entrepot, nous pourrons le recupérer demain. Ouf ! Pour info, le guide précédent de Sébastien prenait fin a Bratislava ou nous avions sans doute trop peu cherché le suivant... Quant aux cartes que j'avais depuis la Baviere, la derniere nous conduisait tout juste a Budapest.

Voila, dent, vetement, antimoustique et guide, sans oublier aussi le ravitaillement en produit lentilles : nous avons l'esprit beaucoup plus tranquille a présent ! Et nous avons meme acheter du miel local a un apiculteur au marché, pour recharger notre pot distributeur. Certes les miels d'Aldi ou Lidl que nous avons pris depuis l'Allemagne sont bien meilleurs que celui que nous trouvons chez Lidl en France, mais le miel de fleurs local, c'est quand meme autre chose, surtout quand on peut gouter avant d'acheter :)

(J'ai du retard, l'article de blog d'hier n'est pas encore publié, ca va venir...)

mardi 21 mai 2013

Budapest

29km, Clémence 14,5

Les moustiques étaient toujours là ce matin, postés sous le double toit... ça grouillait ! Au soleil qui chauffait déjà généreusement la plage de petits cailloux, ils étaient nettement moins agressifs, et nous y avons cuit à petit feu en prenant notre petit-déjeuner : le soleil "piquait" déjà, mais à l'ombre ça piquait aussi !!!

Chacun a quitté le bivouac par ses propres moyens, Baptiste est monté dans le siège après quelque temps, Clémence a roulé jusqu'en ville. A l'occasion d'un réseau wifi le long de la veloroute, j'ai chargé nos mails, oh ! Une réponse d'un Warmshower ! Il peut nous accueillir ce soir pour quelques jours !! Grand soulagement :)

L'entrée en ville n'a pas été facile, nous n'avions pas de plan, juste la carte, peu détaillée et peu précise pour une zone urbaine, difficile d'y discerner à quel moment la piste cyclable passait d'un côté a l'autre de la voie ferrée, nous nous sommes retrouvés un moment à rouler sur un quai double sens pas très large, très fréquenté, coincés à droite par la voie ferrée, à gauche par le Danube, pas échappatoire ! Clémence assure à fond dans ces conditions pas évidentes, et heureusement parce qu'il n'y avait vraiment pas moyen de s'arrêter pour atteler de toute façon !!!

Nous avons contacté Povi, qui nous a fixé un lieu de rendez-vous. Le temps d'un petit pique-nique dans un morceau de rue piétonne, puis de changer de l'argent, et nous avons rejoint cet endroit, côté Buda (rive droite), au pied du funiculaire montant au château. L'un des éléments qui me rappellent Lyon - la visualisation du plan de ville m'y a fait penser aussi.

Povi nous a rejoints, ce n'est jamais difficile pour quelqu'un qui nous accueille de nous retrouver et reconnaître même sur une grande place, avec tout notre bazar, c'est assez tape-à-l'oeil !!!

Entre visite et maison nous avons choisi maison, fatigués, il faisait chaud, et c'est agréable aussi de pouvoir "se poser" tôt, c'est rarement possible dans notre vie nomade... Nous l'avons donc suivi tant bien que mal, il allait sans aucun doute plutôt lentement mais le lentement d'un vélo ultra-léger est encore un poil rapide pour les poids lourds que nous sommes :) j'avais parfois quelque peine à suivre, mais nous ne nous sommes pas perdus dans cette grande ville.

Avant de se poser il a fallu... tout transporter pour le rentrer chez Povi au 4ème étage !!! Rien, absolument rien ne devait rester en bas, ça "craignait" un peu apparemment. Baptiste dormait profondément sur le dos de Sébastien, nous avons dételé la malle pendant que Povi montait son vélo et Clémence la draisienne, puis les hommes ont monté la malle, ouch ! et Clémence la tente, pendant que je gardais le reste, et enfin Povi a monté mon vélo, Sébastien celui de Clémence, je suivais avec mes sacoches, sacrée expédition !! Nous sommes redescendus faire quelques courses pour le repas du soir, quiche aux courgettes, oignon, poivron rouge, tomates, oeufs et cumin, avec une salade verte, miam :) Et puis beaucoup de fraises et quelques cerises qui n'ont pas fait long feu !

Bain bienvenu pendant que la quiche cuisait, et nous avons aussi discuté avec notre hôte qui est cartographe, et musicien également. Povi nous a confié des plans de Budapest, indiqué ce qu'il est d'usage de voir, quartiers historiques, rues piétonnes...

lundi 20 mai 2013

15 km au nord de Budapest, près de Budakalasz

62 km, Clémence 29 km !

Nous sommes sur un petit site de bivouac splendide, au bord du Danube, un rivage de petits cailloux pour le plaisir des enfants... et des moustiques, mais alors, des moustiques !!!! Comme on est reconnaissants à Joseph de nous avoir indiqué le citron comme antimoustique ! Cela a été précieux ce soir, le temps de planter la tente et préparer le repas.

Ce matin, chacun a pris le départ sur sa monture, quel plaisir d'avoir de nouveau une veloroute digne de ce nom ! Pour Clémence et surtout Baptiste c'est une condition nécessaire pour pouvoir rouler...

A la fin du tronçon cyclable nous rejoignions une route à trafic assez important, nous avons donc attelé/rangé les petits deux-roues. Un tandem s'est arreté au passage : un couple de hollandais retraités, partis de Wien.

Nous avons quitté avec soulagement cette route fatigante pour aller prendre un bac. Nous y avons retrouvé le tandem hollandais, ils prenaient un café en attendant le passage, nous avons pris café et jus d'orange nous aussi, refait le plein d'eau et profité des toilettes, vite, le bac arrive !

Pause déjeuner sur l'aire de jeux en accostant sur l'autre rive, nous avons redémarré avec plaisir sur une piste cyclable. Le morceau d'itinéraire en Slovaquie n'était pas très agréable, passée l'interminable digue le long du canal après Bratislava, nous avons eu beaucoup de chemin impraticable. Retrouver de vrais itinéraires cyclables a été un plaisir aujourd'hui.

Nous avons bien roulé, il y avait un petit fond de vent dans le dos qui devait bien nous aider :) Nous sommes arrivés peu avant 16h au niveau du bac de Vac, les enfants ont eu le temps de jouer un peu dans le parc avant d'embarquer, et j'ai croisé à nouveau nos hollandais, à pied et sans bagages cette fois : lassés de cette piste étroite et très fréquentée où croiser d'autres vélos était parfois périlleux - plus encore en tandem sans doute - ils s'arrêtaient là pour aujourd'hui. Ils sont assez peu chargés pour rouler, dormant à l'hôtel ou équivalent.

Nous avons donc pris une deuxième fois le bac, après quoi Clémence, qui avait fait une sieste dans le siège, a voulu reprendre son vélo. Je pensais remplir nos quelques gourdes courantes et bouteille vides, mais le bar de l'embarcadère avait visiblement fermé, il n'y avait plus rien, je suis donc revenue bredouille aux velos.Et là est arrivée une dame qui m'a déposé dans les mains 4 petites bouteilles d'un demi-litre encore dans leur pack, j'ai juste eu le temps de la voir se réengoufrer dans sa voiture avant de revenir de ma surprise ! Nous étions stupéfaits, et les enfants ravis d'avoir ces petites bouteilles à bouchon rose. Clémence buvait tellement qu'elle a fait pipi toutes les 10-15 minutes le reste de la journée :D

Nous avons traversé l'île, une ligne à peu près droite de quelques kilomètres très agréables, peu de voitures, paysages magnifiques, des montagnes boisées autour de nous, des coquelicots en abondance au bord de la route...

Et puis juste après un virage au début du village suivant, une vieille dame sur un tabouret, et devant elle un petit étal de fraises ! Pour 600 forint (env. 2€) une grosse barquette (au moins 500g) de belles fraises bien fraîches, bien mûres, bien sucrées, bien juteuses, et quel sourire sur les visages des enfants ! Nos premiers fruits locaux de saison, nous sommes bien contents que la saison ait commencé :)

Nous avons franchi le deuxième bras du Danube, quittant l'île par un pont. La route ensuite était pénible ! Pas très large, très fréquentée, en zone urbaine donc les voitures n'allaient pas très vite, mais très inconfortable quand même. Clémence tout ce temps roulait dételée entre nous. Nous n'avons pas vu le départ de la piste cyclable sur la gauche - pourtant nous guettions ! - mais avons pu la rejoindre un peu plus loin... énormément de cyclistes, mais malgré cela quelle impression de calme, entre le Danube à gauche et les maisons à droite, sans le bruit incessant des moteurs !

Il fallait rouler, rouler, rouler, plein sud, pour quitter Szentendre et chercher un bivouac avant la zone urbaine de Budapest même... Mais d'abord, que des accès au Danube rendus impossible par plusieurs mètres de "plage" de boue molle et collante ! Finalement, après une piste de bi-cross puis un très mavais goudron, nous avons retrouvé une piste cyclable civilisée et un bord d'eau à notre convenance. Clémence était tiraillée entre la fatigue qui lui donnait envie d'atteler, et la motivation d'atteindre le bivouac par ses propres moyens ; finalement elle a pu rouler jusqu'au bivouac, fière et heureuse, après presque 30 km à un bon rythme !

dimanche 19 mai 2013

Esztergom

13 km, Clémence 9.

Ce matin, qu'il faisait chaud devant la maison déjà à huit heures ! Aussi avons-nous accueilli avec plaisir la proposition de Djordje de nous emmener à Strutovo, où il devait aller chercher des amis à la gare vers midi. Cela nous a permis er passer un bon moment ensemble, les enfants dans le bac à sable, au lieu de se presser pour rouler un peu avant que la chaleur ne devienne insupportable.

Djordje nous a appris plein de choses ! Quel bonheur que la barrière de la langue soit ainsi abolie ! Les langues, tiens. Djordje, qui a grandi à Buc, parle hongrois et serbe, ses langues maternelle et paternelle (je ne sais plus dans quel ordre). Il parle serbe à ses enfants, anglais à sa femme allemande, comprend manifestement bien l'allemand. Kerstin, de Brême, parle allemand à ses enfants, anglais couramment, se débrouille en hongrois (ils vivent à Budapest). Entre eux les jumeaux parlent hongrois !

Djordje nous a expliqué l'histoire compliquée de la région. On peut la résumer à celle de sa grand-mère : La grand-mère de Djordje, sans jamais déménager de son village de Buc, a eu 6 nationalités différentes. Née en 1904 ou 1905, jusqu'a la fin de la 1ere guerre mondiale elle était citoyenne de l'empire austro-hongrois, des Habsbourg. Après la 1ere guerre mondiale elle est devenue citoyenne de république Tchécoslovaque (la 1ere, pas encore communiste). Pendant la 2e guerre mondiale, ce pays était allié à l'Allemagne. Il y a eu un accord : le sud de la Tchécoslovaquie (incluant donc la région où nous étions), peuplé de hongrois, est redevenu hongrois ; les hommes d'ici portaient l'uniforme hongrois lorsqu'ils étaient à l'armée ; le grand-père de Djordje a ainsi été fait prisonnier en tant que soldat hongrois. Puis sa grand-mère est devenue citoyenne de la République socialiste de Tchécoslovaquie, la période communiste donc. En 1989 la voilà citoyenne de république de Tchécoslovaquie, puis en 1993, de République Slovaque.

C'était une vieille dame, quand elle racontait quelque chose et qu'on lui demandait quand c'était - en quelle année - elle réfléchissait "Mmmh... A ce moment-là j'étais quoi déjà ? Austro-hongroise ou tchécoslovaque ?..."

Djordje nous a aussi éclairé sur ces boules que nous voyions de loin pour chaque village : comme je l'avais supposé vu leur fréquence et le relief (tout plat), elles sont l'équivalent de nos châteaux d'eau.

Dans plusieurs villages nous avons été surpris par des hauts-parleurs qui se mettaient à cracher de la musique, puis on entendait quelqu'un parler. Forcément on ne comprenait rien ;) Djordje nous a expliqué : auparavant il y avait le tambour du village pour les annonces officielles. A l'époque communiste ils ont installé ces hauts-parleurs, pour diffuser les annonces officielles. Moyennant quelque argent on peut faire faire une annonce privée (il y aura tel jour un vendeur de ceci cela au marché, par ex)... À l'heure actuelle la loi impose que tout soit dit aussi en slovaque (ici tout le monde est hongrois et parle seulement hongrois). La musique avant la parole est destinée à attirer l'attention, permettre aux gens d'arrêter ce qu'ils font - arrêter le moteur de la voiture et ouvrir la fenêtre, par exemple ! - pour écouter ce qui va etre dit.

Chaque ville, village portait un double panneau d'entrée et de sortie : il s'agit du nom slovaque et du nom hongrois de chaque localité. En France nous avions vu cela en Bretagne, en Midi Pyrénées je crois, en Provence ? Je ne sais plus... Bon, à côté de l'histoire locale, celle des alsaciens et des lorrains paraît presque simple !

Dans la région que nous venons de traverser donc, personne ne parle slovaque. Les plus jeunes l'ont appris à l'école ; mais avec l'Europe et la possibilité de passer la frontière, de plus en plus de familles, apparemment, inscrivent leurs enfants dans les écoles de l'autre côté du Danube - en Hongrie, en hongrois donc. Aussi vraiment personne ne parle slovaque ! Nous étions dans les frontières de l'état slovaque, mais sur un territoire historiquement hongrois qui n'a pas l'intention de changer juste parce que des dirigeants décident, les uns après les autres, génération après génération, de déplacer des frontières...

C'était bien passionnant d'écouter notre hôte. Et puis j'ai aussi beaucoup discuté avec Kerstin, notamment allaitement (elle a allaité ses jumeaux, (malgré les conseils foireux à la maternité, du même acabit que par chez nous !) deux ans et demi !) et accouchement ! En Allemagne, en Hongrie, comme en France la médicalisation rend beaucoup de choses naturelles impossibles et beaucoup de choses simples compliquées... Kerstin attend une petite fille pour fin juillet.

Mais bon, il a bien fallu finir par charger tout le bazar dans le van et la remorque, et partir ! Anton et Paul auraient bien voulu venir avec nous...

Djordje nous a déposé à la gare de Strutovo où l'attendaient Tobias - allemand de Stuttgart et sa compagne hongroise - Denina je crois.

Esztergom, suite

Là encore ça parlait anglais et allemand couramment, c'est sûr nous sommes en Europe !!! Bon moi, à zapper constamment entre les deux langues, je commence à en perdre mon latin ! Mon anglais s'est bien fluidifié, mais je manque cruellement de vocabulaire...

Nous sommes partis chacun sur sa monture, en direction du pont qui, en franchissant le Danube, nous ferait entrer en Hongrie. Et sortir de la zone Euro, ça c'est un dépaysement majeur.

Un snack en guise de déjeuner, puis nous avons posé les vélos en vue avant d'attaquer, à pied, l'ascension de la colline d'où la basilique dominait la ville. Construite milieu XIX è sur les ruines que les ottomans laissaient de l'édifice précédent, elle est immense.

Ce soir, mangeant encore un snack sur une petite aire de jeux, nous avons été abordés par des français ! Gérard et Giselene, de région parisienne, avaient repéré notre drapeau :)

Bivouac idyllique au bord du Danube, mais trop tard pour en profiter ! On s'est posés au crépuscule, et peu après, le vent s'est levé, puis les éclairs, accompagnés à présent de pluie et de tonnerre.