Les petits sauts de puces... ...font les grands voyages !

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lundi 8 juillet 2013

Les Fremiot, ayant pédalé toute l'année...

Lire absolument le commentaire de F...

... prirent un bus pour rentrer !

Bien informés par des cyclistes

Presque voisins - de Montbéliard -

Croisés tantôt en Slovaquie,

Nous avons eu vent de ce bus

Qui pouvait prendre les vélos

Et toute la famille Fremiot !

Départ prévu ce mardi soir

Une heure avant minuit locale,

Descente à Mulhouse en Alsace,

Jeudi début d'après-midi.

Nous arriverions à Belfort

Tout doucement ce vendredi.

Plus de détails à suivre quand la batterie sera ok, là elle est ko...

samedi 6 juillet 2013

Constanta et la Mer Noire

45 km environ

Aujourd'hui était une journée particulière puisqu'elle a marqué notre arrivée à la Mer Noire !

Ce matin nous avons profité d'un petit déjeuner copieux préparé par Antuza, qui nous a aussi donné tout un stock de provisions pour la route. Puis nous avons visité l'église Saint Nicolaï du monastère, avec description et historique des nombreuses icônes ornant ses murs.

Ce n'est donc que vers 10 heures que nous quittons Antuza qui nous accompagne jusqu'au portail et que je vois disparaître au loin dans mon rétroviseur ... encore un moment fort de notre périple qui va nous laisser d'indélébiles souvenirs.

Nous repartons donc vent de face, toujours plus fort depuis 3-4 jours. A l'approche du village suivant, c'est un minaret que nous distinguons au loin, dominant les maisons. Petit arrêt pour installer Clémence dans le siège ; de l'autre côté de la route une famille sympathique nous regarde, nous passerons un moment à discuter. Nous y aurions été les bienvenus pour manger, mais nous venions vraiment juste de partir... Clémence et Baptiste ont reçu un lapin et un caneton en peluche !

Nous passons sur le canal du Danube à la Mer Noire (le Danube n'est pas navigable dans son Delta), avant d'attaquer la dernière portion de la route 3: 20 km de 4 voies. Avec le vent de face, notre progression est difficile. Arrivent les faubourgs de Constanta, et on trouve des signes moins dépaysants: côtoyant les minimarkets, on trouve des Carrefour, Cora, Auchan ... on se croirait à Belfort !!!

On se perd un peu dans les rues avant de prendre un boulevard en descente qui nous mène au bord de la mer tant attendue. Nous garons nos vélos et allons prendre notre baignade d'arrivée dans une eau désormais salée.

Nous déjeunons tardivement dans un restaurant avant de nous enquérir de l'agence de bus dont des cyclotouristes nous ont parlé ... fermée ! Il faudra attendre lundi pour en savoir plus sur la possibilité de retour vers la France.

Ce soir nous nous endormons le long d'un lac, sur le terrain d'une église orthodoxe en bois coincée entre des parcs d'attraction. Le prêtre nous a donné sa 'bénédiction' (sic) pour y passer la nuit. Non, nous ne recherchions pas un lieu de culte pour bivouaquer, mais le destin a sans doute ses raisons...

Sébastien

Constanta

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vendredi 5 juillet 2013

Cobadin

42 km, dont plusieurs avec Clémence sur son vélo attelé ; nous avons très peu roulé comme ça au cours de ce voyage...

Réveil plus tardif que d'ordinaire, nous avons dormi comme des loirs, sans réveil nocturne pour aucun de nous, c'est rare ! L'endormissement a été mouvementé : nous avons soudain entendu des bruits tout proches ! Nous avons assez vite identifié un berger et son troupeau, sifflet, bêlements et sonnailles, nous sommes restés bien discrets et silencieux pour ne pas nous faire remarquer... Baptiste qui s'est endormi à ce moment-là, en a reparlé ce matin au réveil :)

Des côtes, parfois longues, parfois fortes, parfois longues et fortes ! De beaux paysages à contempler, des descentes, comme les montées. Plus de circulation qu'hier, des conducteurs parfois très respectueux, parfois très agressifs, des villages, toujours ces "magazin mixt" associant alimentation et droguerie...

Ce soir nous avons vu un monastère à la sortie de Cobadin, et sommes allés demander si nous pourrions y planter la tente. Antuza, la supérieure de ce jeune monastère encore en chantier, n'a pas voulu entendre parler de tente et nous a préparé une chambre, et comme ils mettaient le couvert à notre arrivée, nous avons été conviés à partager le repas - excellent. Avant de le bénir, Antuza nous a invité à dire le Notre Père en français.

La douche était comme on aime : un pot pour puiser dans le bidon d'eau de pluie, derrière le bâtiment principal, Antuza avait apporté pour nous des bidons d'eau minérale mais l'eau de pluie, qu'elle a dit utiliser pour sa propre toilette, nous convenait très bien ! Antuza a une mince silhouette souple et élancée, le rire facile... nous avons eu du mal à comprendre son âge parce que ça ne collait pas : 80 ans !!!!!

Une autre famille était là ce soir, Magdalena, Marius et leur petite Irvina d'un an, de Bucarest ils sont aussi de passage dans ce monastère Maria Magdalena.

Nous avons eu ce soir tout le partage et la convivialité qui nous avaient manqué à Slobozia, c'est beaucoup plus rustique (pas d'eau courante, pas d'electricité) et beaucoup plus chaleureux !

Aujourd'hui Clémence a commencé à lire les nombres à deux chiffres, sur les bornes kilométriques :) Encore un bel apprentissage autonome ! Et une fameuse source de motivation à pédaler jusqu'à la borne suivante ;)

A Adamclisi nous avons vu des vestiges romains, ceux d'une citadelle et ceux d'un monument circulaire lié à Trajan, nous espérons trouver plus d'informations sur Internet, parce que nous ne comprenons guère le roumain...

Arrivée prévue demain à Constanta :)

jeudi 4 juillet 2013

Ion Corvin

42 bornes, Clémence 11 km. Non, nous ne changeons pas subitement de niveau de langage, seulement de mode de comptage !

Ce matin encore, comme hier soir, Clémence et Baptiste ont joué des heures avec les petits chats - trois chatons de trois ou quatre mois trèèèès patients et dociles avec des enfants pas toujours très doux ! Après le rangement, le petit-déjeuner, la vaisselle etc, enfin quand nous avons été prêts à partir, Clémence est allé dire au revoir aux chatons, puis Baptiste après elle, adorables :)

Bon, batterie problématique, elle s'est vidée sans que je ne touche au téléphone, pas pu terminer cet article.

Alors, en bref : on a passé des côtes terribles, de grandes descentes, quelques villages, de ces fontaines d'eau portable qu'on voit ici au bord des routes avec plusieurs bacs d'abreuvoir. J'ai vu avec joie une huppe fasciée et un loriot, au rayon oiseaux, ainsi qu'une sorte d'aigrette fauve clair, des hérons pas cendrés, de grands oiseaux noirs à long bec, à identifier... Et toujours des nichées de cigognes, des guêpiers d'Europe...

Nous avons vu la borne "Constanta 100km", suivi de trois bornes successives "Constanta 97km", cherchez pas à comprendre... On a vu plusieurs bugs de ce genre sur les bornes par la suite !

Bivouac du soir sous le couvert d'un bois bordant le fond du vallon à la sortie de Ion Corvin, quant au repas nous l'avons pris dans la prairie entre route et forêt, les moustiques ayant la bonté, à découvert, d'attendre le coucher du soleil pour faire montre de leur voracité. Sous les arbres ils étaient visiblement affamés à toute heure...

mercredi 3 juillet 2013

Ostrov

Environ 40 km

Environ, parce que le compteur de Sébastien s'est mis en grève au bout de 13 km, en plein Calarasi. Et que le mien veut bien retravailler, mais seulement à temps partiel... Bon, en Roumanie il y a des bornes kilométriques au bord de la route, ça va aider !

Ce matin Ilie nous a fait comprendre que nous ne devions pas partir trop vite, Mirela ayant préparé pour nous une spécialité d'ici mais ce ne serait prêt que dans une heure. Mirela nous a montré une pâte en train de lever... Et quelque temps après, comme tout était juste chargé, y compris les belles tomates choisies dans la serre, Mirela nous a apporté une assiette de Gogosi, délicieux petits beignets saupoudrés d'un peu de sucre glace, encore chauds... Puis d'autres dans un sachet, "pour le voyage" !

A Calarasi nous pensions pouvoir nous baigner dans un bras du Danube, mais avec un bac toutes les deux heures pour accéder sans les vélos à la plage en face, nous avons renoncé ; sans difficulté, le soleil caché et le petit vent rendant bien moins tentante la baignade.

Après un petit pique-nique au parc au bord de l'eau, nous avons quitté cette ville dont les sites et friches industriels offraient un paysage, euh... pas franchement bucolique :D pour aller prendre le bac. Le dernier bac. Une dernière traversée du Danube...

Curieux l'accès au bac, avec des panneaux l'indiquant tout droit alors qu'il était à gauche... On a préféré suivre notre bon sens plutot que les panneaux ;) Un camion avec remorque avait pris place sur la petite barge, avec un angle et les roues tournées pour tenir tout juste entre les rampes une fois relevées. Il coupait le bac en deux, pas d'autre moyen que de passer sur ou sous l'attache de la remorque pour aller jeter un oeil à la vue de l'autre côté !

Sébastien et les enfants y ont fait la connaissance de Mia, qui parlait français, Mihail et leur fils Adrian, 8 ans, de Timisoara, partant passer des vacances au bord de la Mer Noire dans une très vieille Dacia blanche.

Il était 15h30, nous avons renoncé à passer la douane pour aller faire un tour à Silistra, dernière incursion en Bulgarie. La route à droite était bordée d'une double rangée de hauts barbelés, la frontière est là, pas de doute ! Côté relief, retour à la rive sud du Danube avec son relief marqué, nous avons apprécié les fontaines ponctuant les côtes.

Les oiseaux nous ont offerts un très beau spectacle, on sent qu'on approche de la fin ça faisait très bouquet final : des pics epeiches traversaient la route devant nous et de posaient bien en vue, on a aussi pu contempler une cigogne, des hérons, des aigrettes, des goélands, des sternes... Et au-dessus d'un champ de blé, des guêpiers nous ont offert un véritable ballet, se montrant bien sous tous les angles, que nous puissions bien admirer toutes leurs couleurs chatoyantes !

Nous étions sortis d'Ostrov, quelques côtes, quelques descentes, et nous arrivions à ce dernier point où notre route approche le fleuve. Peu importent ce soir l'heure ou la longueur de l'étape : le bivouac, c'est forcément ici ! Notre dernière soirée, dernier bivouac près du Danube... Les 120 kilomètres d'ici à Constanta suivent la route qui ne longe plus le Danube, lui va s'éloigner vers le nord.

En bas de la descente vers le Danube, un troupeau de brebis traversait la route. Nous avons ralenti pour regarder les bêtes, bien groupées, s'éloigner vers la droite. Nous pensions prendre le chemin à gauche puis continuer un peu entre l'eau et les arbres. L'un des hommes qui accompagnaient les ovins nous a demandé d'où nous venions, où nous allions... Nous avons ainsi fait la connaissance de Vasi qui nous invitait à venir planter la tente vers sa ferme, à se baigner dans le Danube avec lui en contrebas de sa ferme, enfin bref : une belle rencontre, une excellente soirée, nous avons goûté son fromage, et avec deux de ses amis venus pour la soirée ils nous ont grillé des petits poissons pris la veille dans ses filets, puis de l'échine de porc, tendre et délicieuse, quel régal...

Nous étions très, très heureux que ces derniers moments près du fleuve longé pas loin de trois mois, soient d'aussi bons moments, avec rencontre et partage !

mardi 2 juillet 2013

Gradistea

17 km

Mircea, l'un des cyclistes roumains croisés à Zimnicea, avait indiqué à Sébastien une adresse ici, celle d'un vétérinaire chez qui nous pourrions planter la tente, qui accueillait volontiers les cyclos. Hier nous n'avons pas réussi à l'atteindre, je roule très mal par vent de face... du coup, toute petite étape aujourd'hui,nous sommes arrivés vers 13h. Ilie nous a effectivement accueilli chaleureusement, ainsi que Mirella son assistante, Adrian jeune vétérinaire qui travaille avec lui, et Titus jardinier et gardien. Qui gère ici un potager immense et splendide, dont nous avons pu goûter les tomates exquises.

Après nous avoir invités à planter la tente dans le verger, où Titus allait couper l'herbe à la débroussailleuse, Ilie nous a proposé de nous installer dans une pièce attenante à son cabinet, meublée d'un canapé clic-clac et de tables diverses.

Après quelques courses au mini-market le plus proche, où nous avions un peu plus tôt demandé où habitait Ilie, nous avons préparé une pâte à crêpes avec des œufs frais achetés à 50 mètres d'ici.
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Ilie a demandé à Adrian d'emmener Sébastien à 5km d'ici pour y faire le plein d'essence, Clémence et Baptiste étaient de la partie, à l'avant de la camionnette, de chaque côté de Sébastien, à la mode d'ici - comprendre sans ceinture, et je ne sais pas si les siège-auto existent par ici...

A ce propos je vous invite à lire le récit du retour en France des FloChloandco, récemment mis en ligne. On s'y croirait :)

Clémence et Baptiste ont passé l'après-midi à jouer avec l'eau qui goutte en permanence du robinet de la cour et remplit des seaux. Ils ont pris leurs crêpes après une douche chaude - solaire - garnies de sucre, jus de citron, miel, pâte à tartiner...

Ilie nous a aussi donné du fromage frais pressé, et du pain. Nous avons eu des assiettes, bien pratiques pour les crêpes ! Et j'ai trouvé du persil dans le jardin, sur les tomates et cette sorte de mozarella, miam...

Ici nous avons une prise électrique et du wi-fi, un petit côté très confortable et en même temps une grande rusticité, enfin c'est le voyage, quoi :) Et nous sommes très heureux de cette rencontre, Ilie a beaucoup de travail mais avait visiblement envie de passer du temps à discuter avec nous, en plus il parle un peu français, bref : c'est chouette !

lundi 1 juillet 2013

Vasasti

38km, Clémence 8.

Ce matin la pluie s'est arrêtée !!! Elle a commencé par marquer des pauses, courtes : le temps pour Sébastien de se dire qu'il allait ranger des affaires dans la malle, qu'il s'habille, et il repleuvait...

Bon, nous y sommes quand même arrivés, retournant in extremis dans la tente vide quand a sévi la dernière averse, il nous restait juste à la démonter, nous étions bien contents de n'en avoir pas eu le temps :)

La sortie du champ était mémorable, nous ne marchons pas souvent en chaussures dans 10 cm d'eau, mais de l'eau par 20C c'est nettement moins désagréable qu'au temps où nous avions froid... Et nous avons apprécié de nous en sortir presque sans boue. IMG_20130701_092602.jpg

Alors que nous nous étions arrêtés pour que Clémence, qui roulait dételée, puisse ranger son coupe-vent, trois cyclistes chargés ont fait halte près de nous. Un autrichien du sud, et un couple de retraités français, Alain et Christine, originaires de l'Ain, partis de Dole en mai.

Plus loin nous avons croisé encore deux français, deux alsaciens de Fessenheim ! Ils font route dans l'autre sens, et ont pris du retard car ils ont eu trop chaud pour rouler avant-hier, et trop d'eau pour rouler hier ! Apparemment Constanta était inondé hier... Vu les quantités phénoménales d'eau que nous avons vu tomber, nous n'en étions pas etonnés. Plusieurs champs ce matin étaient recouverts d'eau sur une hauteur conséquente par endroits.

Pour notre déjeuner nous avons acheté dans une épicerie du pain, des tomates, de la charcuterie, et comme nous avons mangé tout ça sur la petite table devant le magasin, Sébastien l'a accompagné d'une bière.

Le vent est devenu plus fort, et plutôt latéral voire de face, progression lente et difficile... On l'a ponctuée de pauses abricots, surpris et ravis d'en trouver de bons et beaux par terre malgré ces longues heures d'orage hier.

Nous avons encore acheté des haricots beurre et deux courgettes au bord de la route, à une dame qui semblait très fière de son jardin dont elle nous faisait l'article en roumain, nous avons au moins compris que c'était sans pesticide ! Puis trouvé un bivouac en nous éloignant un peu de la route par un chemin perpendiculaire. Sébastien et les enfants ont, euh... "trouvé" quelques épis de maïs pendant que j'épluchais les haricots, et après une salade tomates concombre oignon, nous nous sommes régalés de cette association céréale+légumineuse, les maïs au sel, les haricots légèrement grillés dans l'huile d'olive avec de l'ail frais, hmmm...

Le soleil était une grosse boule ce soir juste avant de disparaître derrière l'horizon. Dès qu'il s'est caché les moustiques ont attaqué, alors vite sous la tente ! Qui a eu le temps de sécher, ainsi que les matelas, le drap, la couette, ouf !

Dans la journée nous avons vu quatre pélicans volant pas très loin au-dessus de nous.

dimanche 30 juin 2013

Sous la pluie

0 km

Notre première journée sous la tente, sans bouger !

Pour moi, tout a commencé à 2h45. Je suis sortie d'un demi-sommeil d'entre deux cycles complètement épouvantée par une explosion monstrueuse. J'étais très effrayée et n'avais pas du tout compris de quoi il s'agissait ! Quelques instants plus tard il s'est mis à pleuvoir et, aux éclairs et roulements de tonnerre, j'ai commencé à réaliser que nous étions sous un orage. Sébastien, réveillé depuis un moment, m'a confirmé que c'était bien la foudre tombée très près qui m'avait fait si peur. Il avait déjà entendu orage et pluie légère, plus tôt dans la nuit.

Nous nous sommes rendormis, et quand j'ai entendu à mon réveil vers 6h30 qu'il pleuvait encore, j'ai vite replongé ;)

Il pleuvait très fort à notre réveil, éclairs, tonnerre, et il s'est mis à pleuvoir plus fort encore, et encore plus fort, des hallebardes qu'on voyait dressées entre ciel et sol !

Après le réveil des enfants Sébastien a extrait délicatement le nécessaire de petit-déjeuner de la malle en essayant d'empêcher la pluie d'y entrer... Et pour agrémenter les abricots très mûrs de la veille, j'ai préparé du riz au lait comme il y a quelques jours, accompagné d'abricots en compote sur noyau ;)

On a mangé, joué, regardé le bébé bouger dans mon ventre, posé les mains dessus pour le sentir, fait aux enfants les coiffures rigolotes qu'ils me demandaient, écrit l'article de blog en retard (celui du 28)...

Sébastien soudain a demandé : "Y aurait pas des épis de maïs qu'on puisse manger, dans le champ, là ?" Alors il est parti sous la pluie, ses pieds nus s'enfonçant dans 20 cm de boue par endroits, et a rapporté six poupées bien emmaillotées dans leurs feuilles. Lavage de pied dans les flaques d'eau, séchage à la serviette en rentrant.

Clémence et Baptiste ont adoré les déshabiller, Sébastien les a fait cuire dans l'abside, et nous les avons croqués sans rien en laisser, tout était tendre ! Avec une bonne petite salade de tomates, poivron, oignons, nous nous sommes régalés.

Malgré une température assez fraîche dehors, entre 16 et 20C, dans la tente il fait bon et nous sommes en sous-vêtements ; ce qui a l'avantage d'éviter de mouiller vêtements ou coupe-vent quand on doit sortir !

Il pleuvait, plus ou moins fort, on a joué encore, le pré se transformait peu à peu en grandes flaques, en mare, le côté pieds de la tente a commencé à prendre l'eau... on voyait de chaque côté de la tente la flaque dans laquelle elle trempait !

Un peu plus tard Sébastien est retourné chercher des épis, nouvelle séance depiautage, puis on s'est préparé une bonne tambouille avec oignons, poivron, carotte, ail, tomate, maïs coupé en tronçons, et paprika serbe. Ça sentait bon pendant la cuisson... et c'était bon quand on l'a mangé !!

J'ai fait peur à tout le monde quand une crampe m'a tétanisé le côté extérieur du mollet droit, horrible, affreusement douloureux, et à cet endroit, on ne savait pas du tout quoi faire pour soulager. Bon, c'est passé plus vite que la pluie heureusement :)

Le soir arrive, on a déroulé le matelas en mousse vert (qui est sur le porte-bagages de Clémence) à nos pieds par-dessus nos matelas et le drap-housse trempés, ressorti la couette... Clémence dort déjà, Baptiste joue doucement après une phase difficile d'agitation, pas compatible avec une tente soumise à des quantités de précipitations pareilles ! On doit en permanence veiller à ce que toit et double-toit n'entrent pas en contact pour éviter les gouttières...

C'est la première fois que nous passons toute une journée et deux nuits dans la tente. Ca rappelle un peu le garage dans ce petit village près de Blois autour du 13 juillet l'an dernier :)

Bonsoir, bonne nuit, ici il pleut toujours !

samedi 29 juin 2013

Oltenita

60 km, Clémence 4.

Nous avons roulé aujourd'hui, roulé, roulé, roulé ! C'est que Sébastien a repéré ce matin sur la carte le petit logo "baignade en plein air", alors comme il faut chaud, que Clémence a très envie de pouvoir à nouveau nager, et que nous n'avons fait que des toilettes de chat depuis quelques jours, nous étions très motivés :)

Réveillés vers 6h15 nous avons quitté de bonne heure notre bivouac, il faisait encore assez frais, j'avais peur que nous souffrions de la chaleur en rangeant, vu qu'il n'y avait pas l'espoir de la moindre zone d'ombre entre les parcelles de maïs et - chanvre ? - qui entouraient la parcelle fauchée sur laquelle nous étions installés.

17 km au compteur déjà lors du remplissage des gourdes et des ventres à une station-service ; nous pensions prendre le petit-déjeuner sur la pelouse ombragée bien tondue, impossible, trop de fourmis ! Petites, noires, mais très nombreuses et en quelques instants nous en avions plein les jambes ! Du coup nous avons mangé sur le banc devant la station.

Pause légumes puis jeux 10km plus loin, et pas très longtemps après nouvelle halte au pied d'un abricotier aux fruits énormes, juteux, à la chair orange vif, de ces gros abricots qui explosent en tombant tellement ils sont gros et mûrs. Nous en avons récolté d'autres encore quelque temps après, du même genre. Et nous en avions tellement mangé et emporté, que nous sommes passés sans nous arrêter devant une bonne douzaine d'arbres ensuite, dans mais aussi hors des villages, où nous aurions pu là encore ramasser - et parfois cueillir - des kilos et des kilos de bons fruits mûrs... On regrette un peu, là, de ne pas pouvoir préparer un stock de confitures pour l'année !

Après une trentaine de kilomètres de plat, nous avons enchaîné des montagnes russes pendant un moment, avec une pause mouillage de cheveux et de tee-shirt en passant près d'un étang. Non baignable mais bien rafraîchissant quand même.

Il faisait chaud aujourd'hui. Et pour la première fois le chant des cigales a accompagné notre pédalage. En avions-nous déjà entendu sans les distinguer des criquets et grillons ? Je ne crois pas, car je les guettais depuis un moment... Alors nous avons pensé fort à Joseph le Provençal, à qui elles ont dû manquer sans doute en ce début d'été qui est si frais, paraît-il, du côté de Vienne où il s'est éteint hier. Ici on s'est dit qu'elles chantaient pour lui... Il y en avait ça et là sur la route, alors nous avons pu en regarder de près. IMG_20130629_154920.jpg

Nous avons passé peu avant 17h le pont sur la rivière marquant l'entrée d'Oltenita. La baignade n'était pas dans la rivière, mais dans une piscine où nous sommes donc allés. Bon, décevants la douche froide, l'eau froide et le bassin d'1,5 à 2 mètres, les enfants ont vite eu très froid en jouant sur les 4 marches descendant dans l'eau. Mais bon ça faisait du bien quand même ! Et à la sortie nous avons douché Clémence puis Baptiste avec l'eau chaude de nos gourdes :)

Pique-nique en sortant aux jeux du parc tout proche, puis nous sommes sortis de la ville en quête d'un bivouac. A Oltenita nous avons vu ce soir pour la première fois le nom de Constanta sur un panneau ! On s'en rapproche...

Nous avons planté la tente sur une bande de luzerne fauchée, entre deux bandes de maïs. On voit beaucoup de cultures en longues bandes étroites.

vendredi 28 juin 2013

Baneasa

41 km pour Sébastien qui a tourné un peu en ville, 34 pour nous, Clémence 4 km, Baptiste 2 km.

Au matin Andrey nous a rejoints, puis accompagnés à Giurgiu. Là, Sébastien a vidé son vélo dans la petite aire de jeux d'un parc, où j'ai pris le petit-déjeuner avec Clémence et Baptiste pendant que Sébastien et Andrey allaient changer de l'argent et, surtout, Andrey a déniché un réparateur qui a remplacé les rayons cassés de la roue arrière du vélo de Sébastien ; après être sortis bredouilles de deux magasins de vélos qui n'avaient pas de rayons de rechange, Andrey a conduit Sébastien a un petit atelier de réparation de vélos digne d'un souk moyen-oriental.

Plein d'essence, pression des pneus, repas pas terrible à la terrasse d'un restaurant aux serveurs très moyennement aimables... Nouveau change et quelques courses, nous avons quitté Giurgiu en milieu d'après-midi.

Par quelque chose qui ressemblait fort à une autoroute ! E 75, E 80... A ceci près : pas de chaussées séparées, une double bande blanche matérialisant la séparation entre les 2x2 voies ; et pas d'interdiction d'accès aux vélos !

Nous étions surpris de découvrir, par les panneaux, que nous étions à une cinquantaine de kilomètres seulement de Bucarest...

En quittant cette voie rapide nous avons troqué les côtes modérées pour des montées vraiment raides ! Et c'est sur un plateau que nous avons pris un petit chemin de terre pour aller établir un bivouac champêtre.

Giurgiu

Premier accès à Internet depuis plusieurs jours ! Merci pour tous vos commentaires et autres messages à l'occasion de mon anniversaire :) Bonne lecture !

jeudi 27 juin 2013

Slobozia, monastère Sf. Joan Rusul

49 km, Clémence 9 km, passage du compteur général à 8000 km en arrivant ici.

Au matin, frais et nuageux, j'ai préparé du riz au lait pendant que Clémence et Baptiste finissaient leur nuit et que Sébastien rangeait. Riz rond de Zimnicea, sucre vanillé de Bulgarie, lait de soja en poudre de Belgrade, miel bulgare, et après le réveil des enfants nous l'avons mangé avec la confiture d'abricots bulgares préparée au bord du Danube avant la traversée en bac. C'était bon :)

Comme hier en fin d'étape, la route était globalement mauvaise, donc fatigante. Peu de circulation, cela nous permet de rouler en faisant de gros écarts pour éviter le plus possible les inégalités du mauvais macadam. Mais les vélos souffrent, un nouveau rayon cassé pour Sébastien qui regrette de ne pas en avoir récupéré plus sur la roue abîmée avant de la bazarder...

A un moment, avec à notre droite une rivière, à gauche une petite falaise de terre ponctuée de nombreux trous - nids d'oiseaux - nous avons vu, outre les mouettes, hirondelles et bien d'autres, de très nombreux guêpiers ! Les couleurs flambloyantes de ces oiseaux à la silhouette très particulière égaient notre voyage depuis une dizaine de jours maintenant, nous avons vu les premiers lors de nos dernières étapes serbes.

Il était encore tôt, 17h, lorsque nous avons atteint Slobozia, dernier village avant la ville de Giurgiu. Hier les jeunes cyclistes rencontrés nous avaient indiqué que nous pourrions ici planter la tente dans un monastère, nous en avons donc pris la direction ; escortés par un jeune homme du village parlant bien anglais qui nous a précédés, à vélo lui aussi, sur ce chemin caillouteux bien éprouvant pour nos montures : nous allions très lentement...

Au monastère Andrey, notre jeune guide, a été un interprète remarquable, et en lieu et place d'un coin d'herbe pour planter la tente on nous a ouvert un dortoir d'une dizaine de lits avec salle d'eau, puis nous avons été conviés à aller manger - après un brin de toilette et débarbouillage - dans le grand réfectoire au décor de belles icônes, où étaient dressés cinq couverts. Nous avons mangé avec Andrey, après la bénédiction du repas par le père à grande barbe grise, les crudités, la soupe de légumes et les haricots blancs - régal des enfants - acompagnés d'un jus de prune tiède excellent. Nous avons aussi beaucoup apprécié le calme et le silence que Clémence et Baptiste ont su respecter tout au long du repas.

Puis avant de monter nous coucher, nous avons fait un tour dans le parc, le paon nous a fait l'honneur de deployer sa roue sous nos yeux émerveillés.

Une petite pointe de déception quand même, nous avons beaucoup apprécié d'être aussi bien reçus bien sûr, mais nous regrettons de n'avoir pas eu le moindre échange avec les moines du monastère.

mercredi 26 juin 2013

Nasturelu

48 km

Ce matin nous sommes allés boire une infusion chez Alissa, son fils Mihaïl et ses parents, son grand-père de 90 ans en pleine forme. Nous avons aussi vu le cochon, le mouton, le veau, le cheval tirant une pleine charette d'herbe fraîchement fauchée, de nombreuses poules, poulets, poussins, des canards, des chats et des chiens. Mihail, pas tout à fait deux ans, prenait Clémence par la main pour qu'elle joue avec lui :)

Nous avons démarré sans avoir revu l'homme qui voulait nous offrir le gîte et qui nous avait déposé un plein sac de victuailles. Le coeur serré par un gros sentiment d'injustice et d'ingratitude à son égard...

Toutes les bonnes choses qu'il nous avait données nous ont fait un déjeuner délicieux - avec encore d'autres cadeaux : Voyant des légumes en vente au bord de la route, nous avons fait halte : il nous manquait du concombre. M'arrêtant j'ai constaté que la "croks" de Clémence, attachée à une sangle du sac à dos après une pause sur une aire de jeux 10 kilomètres plus tôt, n'était plus là... argh, cette fois nous n'allions pas faire 20 km de plus !

Bref, le temps qu'on se fasse à l'idée que la sandale était perdue, un homme s'est approché, portant cinq beaux concombres, qu'il n'a pas voulu qu'on paie alors que nous nous étions justement arrêtés pour en acheter !

Et lors de notre tardive pause déjeuner à l'ombre d'un noyer, quelqu'un de la ferme industrielle en face est venu nous apporter une assiette d'abricots fraîchement cueillis. Ce midi, seuls le sel, l'huile et le reste de pâtes d'hier émanaient de nos deniers personnels... On s'est régalés en tout cas.

A Zimnicea, pendant que Clémence et Baptiste allaient passer un moment aux jeux proches, nous avons pris un verre en terrasse pour charger le téléphone sur secteur, la batterie étant vide malgré un paquet de kilomètres avec le témoin de charge allumé... C'est rageant !

Alors que Sébastien venait de m'annoncer qu'un rayon était cassé encore sur sa roue arrière, je l'ai invité à s'arrêter au bord de la route pour constater un autre souci : la sacoche droite est complètement éventrée sur l'arrière !

La-dessus sont arrivés cinq cyclistes chargés arborant des drapeaux roumains et bulgares : c'est l'une des équipes en charge de parcourir l'itinéraire roumain de l'Eurovelo 6 afin d'en assurer la mise à jour. Pendant que j'allais glaner quelques abricots sous un arbre proche, Sébastien a récolté auprès d'eux nombre d'informations intéressantes ! Et j'ai entouré d'un tendeur la sacoche béante.

Notre tente est plantée ce soir au bord du très vaste terrain de foot du village, où se trouvaient à notre arrivée une douzaine d'enfants qui jouaient au foot, deux chevaux qui paissaient, un groupe de volailles... Avec l'arrivée de la nuit nous y voilà seuls, sous le regard de la famille cigogne dans son nid qui domine.

Bon, Sébastien a deux rayons cassés - et un seul de rechange en stock, son vélo s'est mis à émettre des grincements pas rassurants, le mien fait des bruits inquiétants aussi quand je carbure dur en petit plateau, en montée. La sacoche lâche, le bouchon de gourde de Sébastien n'est plus relié au bidon lorsqu'il est ouvert, le lien en plastique s'est cassé hier ; on perd des affaires... Les fermetures éclair de la tente ont maintenant presque toutes des problèmes, se rouvrant derrière le curseur, se bloquant... Il est temps qu'on arrive au bout !!! Trois cents et quelques kilomètres jusqu'à Constanta...

mardi 25 juin 2013

Navodari

47 km, 54 pour Sébastien qui est retourné chercher une sandale perdue de Baptiste... J'ai oublié d'indiquer que Clémence a roulé 9 km hier.

Ce matin dans la chambre qui ne se transformait pas en étuve, nous avons laissé dormir Clémence et Baptiste qui se sont réveillés vers 8h.

Le temps de se lever, de prendre une douche pour les volontaires, de s'habiller, de rassembler les affaires... D'aller chercher les vélos dans le garage, de ranger, de prendre sur la terrasse fraîche ce matin notre petit-déjeuner en mettant à jour blog et mails... (Merci pour vos messages !)

Nous nous sommes mis en route très tard, pas loin de onze heures ! Disons qu'on a attendu qu'il se mette à faire chaud, une fois les nuages dissipés :)

Nous avons cru comprendre que route la chaleur était par chez nous, alors nous vous en envoyons volontiers une dizaine de degrés quotidiens. C'est fou qu'il fasse encore su frais fin juin ! Enfin... je me rappelle la chaleur arrivée d'un coup la veille de la naissance de Clémence, et elle portait un col roulé le jour de ses 2 ans !

Après une dizaine de kilomètres, alors que la route se faufilait entre les champs de tournesol qui fleurissent depuis quelques jours, nous avons longé - à 15-20 mètres, quand même - un long alignement de ruches, auprés desquelles s'affairaient deux apiculteurs. L'un torse et tête nus, l'autre plus classiquement vêtu d'une blouse et d'un chapeau à protection.

Quelques dizaines de mètres d'hésitation... nous nous sommes finalement arrêtés. De loin nous avons pu voir l'apiculteur à blouse inspectant l'une des ruches, sortant l'un après l'autre les cadres sur lesquels nous pouvions distinguer beaucoup d'abeilles agglutinées.

Puis l'autre apiculteur est venu jusqu'à nous, tenant à la main un cadre sur lequel se trouvait un petit rayon d'alvéoles de cire façonnées par les abeilles. Il m'a fait signe de le tenir, a coupé au bord du cadre et nous étions tout etonnés et émerveillés de tenir cette cire si parfumée, pleine de bon miel qu'on a bien vite trouvé moyen de manger :)

L'apiculteur était reparti. Alors que nous en étions encore à déguster ce rayon, il est revenu avec un cadre portant une bien plus grande surface d'alvéoles pleines de miel !

Il s'appelait Sorin. A part ça on aurait pu le croire muet, avec sa façon très posée de tout faire comprendre par des gestes très doux et très clairs ! Il est reparti, revenant avec un chapeau muni d'une longue moustiquaire, qu'il nous a invité à mettre à Clémence. Puis il en a apporté un autre pour Baptiste. Enfin, l'un après l'autre il a pris Baptiste puis Clémence dans ses bras pour leur montrer l'intérieur d'une ruche ouverte. Il nous avait fait signe de rester à l'écart : tête, bras et jambes nues avec un rayon à la main ce n'était peut-être pas idéal pour s'approcher des ruches bourdonnantes.

Nous sommes retournés vers nos vélos accompagnés par un troisième homme, qui y a récupéré les protections des enfants. Sorin est revenu avec une bouteille de limonade et des gobelets ; puis, alors que nous pensions lui acheter un peu de miel, il nous en a donné un pot qu'il a refusé qu'on paie !

Nous sommes repartis, gavés de miel, sur route plate et avec le vent dans le dos, ça roulait bien !!!

La rivière Olt nous a offert une plage de sable fin et une eau chaude, vraiment chaude, nous nous sommes installés sous le pont de la route pour y être à l'ombre. Pique-nique, longue baignade, lessive... Clémence et Baptiste ont beaucoup joué dans l'eau et le sable, l'eau du Danube ou, l'an dernier, de la Loire n'ont jamais été si chaudes !

De nouveau en selle ; quand près de 4 km plus tard, sur un pont au goudron loqueteux, une "croks" est tombée du pied de Baptiste endormi, Sébastien s'est rendu compte que l'autre était tombée aussi... Il a donc fait demi-tour, et a fini par la retrouver dans l'herbe !

Nous avons monté la tente dans une vaste zone plate en face et en contrebas des maisons du village, là où on nous l'avait indiqué ; mais un homme est venu proposer à Sébastien que nous plantions juste devant chez lui pour ne pas recevoir les eaux de ruissellement.

Bon, le roumain a beau être une langue romane, beaucoup nous échappe... On a compris, trop tard, qu'au tout début ce qu'un autre homme nous proposait, c'était de dormir chez lui dans une chambre... Il était désolé que nous ayons refusé - nous n'avions juste pas compris ! - et est revenu juste quand les enfants s'endormaient près de moi alors que Sébastien faisait la vaisselle dans la cour d'une maison... pas le meilleur moment... Nous avons vu après le sac plein de victuailles qu'il avait laissé, oeufs, tomates, oignons, têtes d'ail, poivrons, petits concombres... Nous étions vraiment désolés de n'avoir rien compris à ce que disait cet homme, qui parlait beaucoup en longues phrases sans pauses, alors que notre vocabulaire roumain doit s'élever à dix noms et trois expressions...

lundi 24 juin 2013

Corabia

54 km

Aujourd'hui nous avons passé les 3000 km parcourus depuis notre départ de Belfort il y a 3 mois et 3 jours.

Nous nous couchons ce soir dans la chambre 6 d'un hôtel (Clémence me demande de préciser ;) C'est elle qui a repéré les numéros au-dessus des portes). En ville nous avons demandé où nous pourrions planter la tente, et on nous a indiqué ce lieu. Nous pouvions planter la tente à côté, le jeune couple qui tient les lieux nous a proposé une chambre, cadeau - au choix un lit double, ou trois lits simples. La douche fut agréable et appréciée !

Nous avons mangé ici aussi, c'est sur la terrasse avec vue sur le Danube que nous ont été servies soupe de tomate et autres légumes, salade de concombre, tomates, poivrons, frites et saucisses. Des mouches (nous avons vu des vaches paissant en contrebas) mais pas de moustiques ! Ces derniers étant importuns sur le coup et après coup, j'ai quand même une préférence pour les mouches ; et puis ça nous change :D

Il a plu dans la nuit, l'orage était assez loin j'en ai entendu les grondements, quel festival d'éclairs ! Au matin il faisait bon frais sous un ciel nuageux. Mais comme tous les jours de pluie, l'effet secondaire était là aussi : contractions ! Si quelqu'un a une explication sur le fait que j'ai des contractions les jours de temps pluvieux, mitigé, menaçant etc. , ça m'intéresse :)

Pour l'heure, nous nous sommes mis en route doucement. Clémence et Baptiste ont filé à vive allure lorsque, espérant y trouver le bureau de change annoncé par le panneau, nous sommes retournés vers l'ancienne station essence proche de l'embarcadère du bac, et que quelques chiens pas très gros mais aboyant très fort nous ont couru après. On nous parle depuis longtemps des chiens errants de Roumanie. Qui ont l'air de ressembler aux chiens errants de Macédoine d'il y a 9 ans ;)

Nous n'avons un temps trouvé que des banques et autres changes fermés, finalement dans une épicerie où l'une des enseignes nous laissait espérer une possibilité de change, c'est un client qui a pris nos euros - au taux officiel, et il avait l'air tout aussi content de l'affaire que nous !

Nous avons enfin pu faire des achats, quelques courses dans cette épicerie puis des légumes au bord de la route, dont la moitié cadeau ! Tous ces cadeaux ne nous aident pas à nous faire une idée du coût de la vie ici, mais confortent l'image chaleureuse de la Roumanie qi nous a été si souvent dépeinte !

Nous avons fait halte à l'ombre d'un arbre en bord de route pour déjeuner, et comme un homme passant avec sa charette nous en a proposé, nous avons mangé des pommes de terre. Un peu plus tard une autre charette s'est arrêtée : Josette parlait un peu français et est venue s'asseoir un moment avec nous, nous donnant notre première leçon de roumain :)

Entre-temps le ciel s'est complètement dégagé, avec la chaleur associée mais j'ai enfin pu rouler sans être inquiétée par des contractions. La route est une succession de faux-plats sans fin, et quelques montées bien plus courtes et douces que sur la rive opposée. Nous avons une nouvelle fois trouvé des abricots au pied d'un arbre, sur un gros tas de sable et gravier... Quel délice ! Ils sont très pâles, presque blancs, petits, juteux, sucrés et parfumés à souhait...

Il en reste pour demain dans nos paniers :)

dimanche 23 juin 2013

Roumanie

35 km

Levés assez tôt ce matin, nous pensions rouler avant la chaleur, mais entre l'humeur maussade des enfants au réveil, le pneu arrière crevé de Clémence, le plein d'eau vite fait qui s'est transformé en longue pause toilettes, réparation de la crevaison, petit-déjeuner, pression des pneus, les abricots trouvés en abondance au bord de la route... nous avons eu chaud ! Du coup au lieu de filer prendre le bac, nous avons pris place sur la premiere petite plage venue lorsque notre route est revenue près du Danube.

Au programme de la pause : baignades, cuisson de riz, préparation de confiture d'abricots ! Il y en avait beaucoup sous l'arbre, dont beaucoup trop mûrs et mous pour rester comestibles plusieurs heures par cette chaleur - surtout à vélo sur mauvais goudron - mais trop bons pour être laissés à pourrir :) Sucrée avec les sachets de sucre restant du café de Sébastien ce matin et du miel.

On a versé le miel restant, bien liquide, dans un flacon distributeur, afin de remplir ce pot avec la confiture, nous avions un deuxième pot en verre, et il y avait le pot du miel de Bane, en plastique, justement vidé ce matin au petit-déjeuner.

Quand on a verse dans les pots le contenu de la popote pleine à ras bord... le pot en plastique a fondu ! Il est complètement déformé ! C'est vrai que le miel n'est pas chauffé à plus d'une quarantaine de degrés je crois...

Nous avons quitté notre plage vers 17 heures, il restait seulement quelques kilomètres jusqu'au bac mais nous l'avons attendu un long moment une fois à l'embarcadère, du coup on a mangé :)

Dimanche soir, peu de véhicules pour cette traversée. Il nous en a coûté 1€ par adulte, pour une voiture c'est 17€, un camion 70€ !

Les douaniers roumains étaient très sympathiques, nous avons demandé le vocabulaire de base, bonjour, merci, au revoir, tout le monde riait de voir Baptiste sur sa draisienne, Clémence sur son vélo...

Bivouac juste après la première digue, nous irons découvrir la Roumanie demain !