Les petits sauts de puces... ...font les grands voyages !

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samedi 18 mai 2013

Buc

Non, nous ne sommes pas de retour à Belfort ! (Une des communes proches de Belfort s'appelle Buc) Ici, il y a quelques accents, genre un accent aigu sur le u et un accent circonflexe à l'envers sur le c je crois. Enfin que des caractères que mon téléphone ne sait pas faire !

Ce matin pendant que Sébastien rangeait dans la malle, je suis allée me baigner dans le Danube. L'eau n'était pas trop froide, par contre j'ai mis du temps à me réchauffer, le vent soufflait assez fort et m'a sacrément refroidie à la sortie !!!

Nous avons atteint ensuite Komarno, en suivant l'itinéraire officiel de l'EV6, non revêtu mais pas trop mauvais, et Clémence a roulé ces 8 km. Petit-déjeuner dans un parc hallucinant, il y avait tout autour des balançoires par portiques de 3 à 4, de quoi balancer une trentaine d'enfants en même temps ! Au milieu, un grand bac à sable où aboutissaient 3 toboggans. Et toutes sortes d'autres jeux. C'était grand !

Puis sur la place principale de la zone piétonne, alors que nous voulions aller faire des courses, "regarde, des vélos chargés !" Et là j'ai aperçu un drapeau suisse, j'ai donné un coup de sonnette pour attirer leur attention, et ils sont venus vers nous. Gilles et Michèle sont partis fin avril de chez eux à... Sainte-Suzanne, limite Montbéliard, soit 15 ou 20 km de Belfort, et à deux rues de chez Raphaël et Virginie (cf 28 décembre 2012) ! Nous avons discute un moment, forcément :) si bien qu'en ce samedi midi, il y avait après pas mal de magasins fermés. Bon, nous avons fait nos provisions pour le week-end au Lidl, pas trop dépaysés ;)

Puis nous avons quitté Komarno en suivant le parcours EV6, toujours ce chemin pas très bon sur la digue... On a repris la route, et waouh ! Du bon macadam sans vent de face, on avait des ailes, roulant entre 15 et 20 km/h !

Nous avons ainsi traversé plusieurs villages, Baptiste endormi. En France, on repère le par leur clocher ... et en Slovaquie, par leur 'boule': bien que la plupart des villages aient une petite église, le point le plus visible est toujours une sphère d'environ 2 mètres de diamètre reposant sur un poteau métallique de 15-20 mètres de haut, le tout fixé au sol par des câbles ... et Clémence et Baptiste de scruter l'horizon et de scander dès qu'ils en ont repéré une 'une boule, un village !'

Puis avons fait une pause à un endroit où l'on accédait à une petite plage assez paradisiaque avec du sable fin clair, des petits cailloux...

Nous sommes repartis, avons roulé encore un peu, puis envisagé de chercher un bivouac, du coup en passant devant un bar nous sommes allés demander de l'eau.

Sébastien qui était resté près des vélos entend parmi le brouhaha slovaque des mots d'allemand ... et nous faisons la connaissance de Kerstin, Djordje et de leurs 2 jumeaux, du même âge que Baptiste à 5 jours près. Le jour déclinant, ils nous proposent de passer la nuit chez eux quelques 5 km en arrière. Après hésitation, nous acceptons et atteignons après ...10 km leur petite maison. Djordje revient avec sa camionnette charger Hélène, son vélo et les enfants pour les 2 derniers km. Cette petite maison est anciennement une cave à vin, ou une petite propriété viticole familiale de Djordje comme en possédait chaque famille du village, qu'il a retapée et transformée en maison habitable.

Cela nous fait une journée de 59 km, et ca tire dans les jambes !

Hélène puis Sébastien

Juste avant Komarno

39km Clémence 3.

Nous sommes rentrés sous la tente, et il s'est mis à pleuvoir fort ! Sébastien a juste eu le temps de revenir de sa baignade dans le Danube à la nuit tombante. Il s'est glissé sous l'auvent au moment où l'orage qu'on avait vu zébrer et entendu gronder sur l'autre rive, arrivait sur nous. Au moins, le vent qui s'est mis à tournoyer vers la tente a eu le mérite de permettre à Sébastien de se sécher sans moustiques ! Ils étaient fous furieux ce soir, peut-être pire encore qu'hier soir dans le petit parc de Medvedov - Baptiste en a gardé une douzaine de piqûres sur quelques centimètres carrés au milieu du front... Ce soir Sébastien a le même trophée sur le haut de la cuisse... de véritables bêtes féroces assoiffées de sang. Pour l'heure, ça tonne très fort et il y a des eclairs !

Nous étions installés depuis peu sur notre lieu de bivouac, tente plantée, bois rassemblé en vue d'un feu, trou en cours de creusement pour faire ledit feu, quand est arrivé un homme en quad. J'étais affairée dans la tente avec les matelas, j'ai écouté un peu avant de sortir...

Bon, comme souvent, très souvent depuis que nous avons quitté l'Autriche et la capitale slovaque, nous étions douloureusement confrontés à la barrière de la langue... pourtant notre visiteur pouvait s'exprimer en slovaque, en hongrois et en tchèque ! 6 langues à nous tous, et pas une en commun, dur ! Finalement, il a trouvé quelques mots d'allemand qui ont servi de support à notre communication :) Il était très motivé pour communiquer, ça c'était chouette. Sébastien a en premier lieu demandé si notre bivouac ne dérangeait pas - visiblement non. Il s'est enquis du temps que nous voulions passer là, si nous comptions rester plusieurs jours. Il a trouvé que les enfants avaient l'air heureux - à ce moment-là, ils étaient tous les deux sur la draisienne et faisaient "vroum, vroum !", nous a avertis qu'après le pont tout proche de Komarno, il n'y en aurait pas pendant 50 km, jusqu'à Esztergom. Et nous a appris qu'on pouvait se passer du citron sur la peau pour se protéger un peu des moustiques ! On a testé sur-le-champ, et c'est vrai que j'ai été nettement moins harcelée. Nous avons profité de la conversation pour apprendre un mot : most = pont. Hier nous avons appris : voda = eau. Nous l'avions tous deux su un jour, lointain souvenir... IMG_20130517_183820.jpg

Nous nous sommes dit au revoir avec le mot le plus universel que je connaisse pour le moment : ciao ! Celui-ci, nous l'avons entendu dans tous les pays par lesquels nous sommes passés depuis le début de notre voyage.

Sébastien venait de démarrer le feu quand on a vu revenir le quad : notre visiteur revenait, accompagné cette fois de son fils, âgé d'une quinzaine d'annees et parlant un peu anglais. Et tenant dans ses mains un sachet de bonbons et biscuits, et deux petites abeilles en peluche ! Il a offert tout cela aux enfants ravis, ils ont beaucoup joué ce soir avec leurs nouveaux doudous.

Comme nous l'avions demandé à son père, nous avons demandé au fils s'il avait Internet ; lui a répondu par l'affirmative. Nous lui avons donc donné un petit "papillon" avec l'adresse du blog, et nos prénoms - l'occasion pour tous de se présenter, et Viktor a traduit pour son père Joseph, que ce prénom était aussi celui d'aïeux chez nous (Je crois que Sébastien et moi avons tous les deux grandis en entendant nos parents parler de "Grand-père Joseph", non ?). Ils sont repartis après une photo et après avoir demandé si nous n'avions besoin de rien - d'eau notamment. Cette rencontre nous a vraiment mis du baume au coeur !

A part ça, aujourd'hui nous avons commencé la journée sur un beau goudron bien lisse là où la carte indiquait un segment non revêtu. Pour découvrir un peu plus loin un très mauvais chemin à petits cailloux alors que, d'après la carte, à cet endroit-là la veloroute était goudronnée... Bon, bref, nous l'avons quitté au moment où une averse nous a poussés sous le couvert des arbres pour mettre nos vêtements de pluie, rejoignant la route du coin qui serpentait de bourgade en bourgade. L'occasion de trouver un petit supermarché où compléter nos victuailles - flocons d'avoine, bananes et de petites clémentines que les enfants ont englouties comme des friandises ! On est de suite retournés en prendre quelques-unes avant de redémarrer :)

Bon, les routes d'ici ressemblent à celles de chez nous, avec leurs lignes droites et leurs virages, leurs arbres tous les 4 ou 5 mètres - des noyers surtout ici, leurs accotements pas toujours stabilisés, leurs voitures qui parfois vont vite, leurs pierres tombales fleuries, leurs animaux morts...

Peu après 13h, arrivant dans un village, nous voulions y chercher une aire de jeux ou un abri pour déjeuner - le ciel était menaçant. Nous avons vite été abordé par une dame qui voulait visiblement que nous devenions ses clients, on voyait le panneau "Zimmer frei" et elle disait et redisait avec insistance qu'on pouvait venir pour manger, ou pour boire un café... Nous nous sommes éloignés, et finalement nous avons trouvé pour seul abri une table en bois hexagonale entouree d'un banc et couverte d'un toit, où nous avons pris un déjeuner éclair, "à la sauvette" en partant vite à 14h juste quand la boutique rouvrait !

Hier nous n'avons rencontré personne à vélo, aujourd'hui nous avons croisé un couple aux vélos bien chargés, des tchèques ne parlant aucune langue en commun avec nous, ce fut court... Puis, plus tard, nous avons été rattrapés par un couple anglo-néerlandais, Esmeralda et son compagnon sont partis du nord des Pays-bas il y a 22 jours, et vont jusqu'a Budapest où lui doit travailler - son contrat commence dans quelques jours...

Ce soir, chouette bivouac, à part les moustiques en armée nombreuse et feroce nous avons un bon accès au Danube, et le feu a cuit nos patates et grillé maïs et saucisses :) Ce menu-là est toujours un franc succès !

jeudi 16 mai 2013

Medved'Ov - Fichu vent - J2

36 km

Nous sommes ce soir sous la tente, dans une aire de jeux, celle là même qui avait accueuili les flochloandcoavelo il y a quelques semaines. Ce matin, départ après lessive et petit déjeuner en attendant que Clémence se reveille. Puis retour sur la même digue qu'hier, monotone et interminable d'autant plus que ce fichu vent est encore plus fort et souffle exactement dans notre nez. ..

nous quittons cette digue pour une route (un peu) moins ventee qui nous fait passer par de petits villages et leurs aires de jeu pour le plus grand plaisir des enfants: cela faisait quelques jours que nous n'en avions plus vu.

Sébastien

mercredi 15 mai 2013

Pas loin de Kyselica

37km avec le vent de face qui s'est levé très fort après le 10ème km...

Nous étions en selle à 7h, Tomas quittant la maison pour la journée. Courses au Lidl - comme en France, pas de flocons d'avoine... mais du muesli sans sucre en sachet d'un kilo. Nous sommes arrivés devant le Lidl en même temps qu'un groupe de cyclotouristes, qui étaient très admiratifs de notre convoi ! On a forcément engagé la conversation, qui se révéla peu bruyante mais fort animée : ils nous ont immédiatement fait comprendre qu'ils étaient sourds ! Ça n'a pas empêché qu'ils comprennent que nous étions français, nous disent qu'ils étaient de Francfort, montrent les batteries et moteur de certains de leurs vélos, expriment leur admiration pour la puissance nécessaire à déplacer la malle... C'était très gai et sympathique :)

Côté itinéraire ce n'était pas folichon aujourd'hui, bon, on était au bord de la mer ! Une immense étendue d'eau, des vagues du fait du vent, des mouettes et des cormorans mais aussi des goélands, un petit oiseau qui court comme on en avait vu sur les plages altantiques, genre gravelot peut-être ? Sans oublier le vent que rien n'arrêtait.

Nous avons déjeuné à un endroit où quelques arbres étaient assez près du chemin pour, enfin, couper un moment ce vent soûlant. Et rendu les armes très tôt, puisque nous nous sommes arrêtés vers 16h, avisant le petit canal parallèle qui avait l'air charmant, les bosquets d'arbres qui pouvaient couper le vent... Tout le monde s'est baigné dans cette eau très transparente et pas trop froide, il y a eu ensuite un temps de soin des vélos, puis nous avons planté la tente et fait une bonne petite tambouille (oignon et poivrons de 3 couleurs revenus dans l'huile d'olive, réservés, puis riz et lentilles corail cuits avec quelques pommes de terre en cubes, et quelques fleurs de serpolet pour assaisonner tout ça. Servi avec ce qu'on avait réservé...)

On est bien crevés du réveil à 6h et du vent, dodo !

mardi 14 mai 2013

Notre hôte et guide à Bratislava

Tomas a l'air de connaître tout le monde en ville ! Et en sa compagnie nous avons aperçu hier le responsable de l'avenir du vélo pour Bratislava et ses environs, aujourd'hui nous avons rencontré - et conversé en français - avec le responsable de l'avenir du vélo pour toute la Slovaquie, quelqu'un du ministère des Transports. Rien que ça. Qui etait à bicyclette bien sûr ;)

Aujourd'hui Tomas a été notre guide en ville, nous n'avons pas mis le nez une seule fois dans le plan, ça nous change ! Nous sommes montés au château, vue sur le Danube, sur les très nombreuses et très denses tours d'immeubles, sur les vastes champs d'éoliennes autrichiens...

Le blason slovaque, présent sur le drapeau blanc, bleu, rouge, présente une croix qui me paraît très semblable à la croix de Lorraine. Je me souviens avoir appris à Nancy que Stanislas, celui de la fameuse place, venait de Bohême, y a-t-il un rapport avec le fait qu'on retrouve une croix similaire ?...

Nous avons acheté de petits pains - j'avais dans le sac à dos de quoi les garnir - et pris notre casse-croûte à la terrasse d'un café où Tomas avait un rendez-vous, avant de remonter chez lui en achetant quelques fruits au passage. Un peu de repos (sieste pour tout le monde à part Baptiste qui jouait très calmement avec ses petites voitures), puis nous sommes redescendus en ville, Tomas devait jouer le photographe professionnel pour prendre des clichés de plats dans un restaurant, clichés destinés à illustrer la carte qu'un ami de Tomas, également présent, s'apprêtait à moderniser. La plupart des plats ont été déposés quelques instants pour être photographiés avant d'être prestement emportés, encore fumants, pour être servis en salle ou en terrasse. Deux plats cependant, plus chers, plus rarement commandés, ont été préparés exprès pour les photos, puis servis en guise de salaire aux deux artistes, qui les ont partagés avec nous. Baptiste faisait sa sieste en retard et dormait sur mon dos, c'aurait été dur de partager en six, déjà qu'à 5 ça faisait de petites portions :) Ceci dit c'était excellent. On a acheté peu après un kebab à Clémence qui avait encore faim, aujourd'hui dans son appétit on les a sentis, les 21 km d'hier !

Aujourd'hui nous étions piétons, Tomas habite sur une colline et d'ailleurs ça monte sacrément, hier nous avons pas mal poussé les vélos avant d'arriver jusqu'a son garage ! A pied les gros pavés (très) mal ajustés sont bien moins pénibles qu'a vélo.

Tomas est quelqu'un de très actif pour promouvoir le vélo à Bratislava et améliorer les conditions de circulation des cyclistes, il est apparemment très connu par ce biais-là - et reconnu pour l'efficacité et l'enthousiasme de son action dans le domaine.

Il tient un atelier de réparation de vélos, ses deux garages étaient d'ailleurs tellement pleins de vélos, entiers, carcasses, pièces détachées, qu'il n'a pas été évident d'y caser les nôtres :)

Départ tôt demain matin.

lundi 13 mai 2013

Bratislava

46 km, Clémence plus de 21!

Tout était sec ce matin, la tente comme le pantalon qu'avait Baptiste hier sous son pantalon de pluie - ce dernier est un peu juste, et Baptiste un peu sauvage quand il court dans les flaques, si bien que tout était trempé, avec une tasse d'eau dans chaque botte :D

Nous avions changé Baptiste avant de quitter Schœnbrunn, là où d'autres auraient râlé de remettre les vêtements des jours froids, lui était tout content de retrouver son caleçon long en laine, "parce que j'ai bien chaud, quand je l'ai !" (Ça, c'est pour ce que je n'ai pas noté hier mais que j'aimerais ne pas oublier :) )

Ce matin donc, le vent avait bien travaillé pour sécher ce qui devait l'être, alors qu'il pleuvait à verse en début de nuit. Mais il n'était plus au sud comme à Tulln, et on sentait bien sa composante nord aujourd'hui, plus encore que les deux jours précédents. Mais bon, il venait aussi de l'ouest pour partie, aussi avait-il le mérite de nous pousser gentiment. On ne peut pas tout avoir ;)

Nous avons rencontré aujourd'hui des voyageurs à vélo allemands de Basse-Saxe, hollandais de Rotterdam... Depuis début mai la veloroute est assez fréquentée, et même très fréquentée les week-ends et jours fériés, qui ont souvent été des jours de beau temps ces deux dernières semaines. Le week-end nous croisons beaucoup de cyclistes à la journée ou, du moins, sans bagages ou presque. Le reste du temps nous rencontrons de plus en plus de voyageurs au long cours. Et nous croisons aussi régulièrement des cyclistes qui nous disent qu'on leur a parlé de nous :) C'est vraiment amusant ce côté "communauté" le long de la route !

Nous sommes arrivés à Bratislava vers 17h, et avons pu contacter notre hôte grâce à une très sympathique hôtesse de l'office de tourisme ; mon téléphone ne captait plus de réseau auquel il sache se connecter... Il est venu nous chercher sur la place où nous étions, et nous a précédés apres avoir précisé que ça montait bien...

Bon, dodo, je tombe de sommeil... Tomas notre hôte est cycliste, activiste cycliste, réparateur de vélo et plein d'autres choses qui m' échappent certainement, mais mon anglais commence à améliorer quand même ;)

Nous serons encore ici demain soir si j'ai bien compris, dans la journée notre hôte nous guidera dans Bratislava.