Au passage des écluses de Fonseranes - escalier de neuf écluses consécutives initialement, sept seulement aujourd'hui - nous avons pu assister au levage d'une porte d'écluse et observer son entreposage sur cales : en fait le canal n'est fermé que cinq semaines, pendant lesquelles, du coup, tout le personnel travaille d'arrache-pied pendant cette courte période où les bateaux ne circulent pas.

Terrible côte pour atteindre la cathédrale Saint-Nazaire ! Cathédrale fortifiée que nous apercevions dans le lointain depuis deux jours déjà. Je suis montée en poussant mon vélo à bout de bras, que j'avais mal au bras en arrivant en haut !!! Sébastien, lui, a pédalé tout le long, malgré les rafales de vent très violentes qui nous soufflaient comme des ballots de paille.

Nous avons mangé sur une petite place (de la Révolution) ensoleillée et plus ou moins à l'abri du vent en attendant que la cathédrale n'ouvre, à 14h30. Nous étions juste derrière et les bourrasques faisaient tourbillonner les feuilles mortes ; devant la cathédrale il n'y avait vraiment rien qui traînait, le vent soufflait avec une sacrée puissance ! On nous dit beaucoup ces derniers jours, que nous sommes ici dans un pays très venté.

Pour la première fois depuis le début de notre voyage, nous sommes montés en haut d'un clocher ! Ici la première partie de l'escalier était un colimaçon dans une tourelle à l'intérieur même de cette église assez étrange, puis par une sorte de court déambulatoire nous accédions à un deuxième colimaçon qui nous a mené jusqu'à ce point de vue incomparable sur la ville, la vallée de l'Orb, la plaine environnante et les platanes du Canal, les Cévennes toutes proches, quelques silhouettes de sommets pyrénéens dans les brumes lointaines...

Traversée de la ville, et puis nous avons mis le cap en direction du canal, et nous débouchions juste dessus lorsque Sébastien a été abordé par un homme en scooter qui visiblement l'attendait juste à l'angle. Alors ce soir nous dormons dans un ancien chai, lieu de stockage du vin dans de grandes cuves en dur (l'intérieur était en verre), à quelques mètres du canal - pour le transport en péniches - et en-dessous de voies ferrées. Quelque chose que je n'avais même pas idée que ça existait, en français dans le texte pardon, et Vincent et Eugénie vivent avec leur petite Noémie dans les parties bureaux et laboratoire qui sont aménagées (qu'ils aménagent) en logement. 3m40 de hauteur sous plafond ça fait des volumes peu ordinaires !

Vincent et Eugénie ont beaucoup voyagé en 4x4 aménagé, la version tout-terrain passe-partout du camping-car en quelque sorte, bref ce soir encore on a beaucoup causé baroudages !!!! C'est drôle d'échanger sur nos façons respectives de gérer le froid, l'eau, la douche, le linge...

Bon, et puis je l'écris parce que sinon je risquerais d'oublier - et de vous en priver ;) - le nom des habitants d'ici : les Bitterrois sont des gens accueillants :)

Il est tard, dodo !