62 km, Clémence 29 km !

Nous sommes sur un petit site de bivouac splendide, au bord du Danube, un rivage de petits cailloux pour le plaisir des enfants... et des moustiques, mais alors, des moustiques !!!! Comme on est reconnaissants à Joseph de nous avoir indiqué le citron comme antimoustique ! Cela a été précieux ce soir, le temps de planter la tente et préparer le repas.

Ce matin, chacun a pris le départ sur sa monture, quel plaisir d'avoir de nouveau une veloroute digne de ce nom ! Pour Clémence et surtout Baptiste c'est une condition nécessaire pour pouvoir rouler...

A la fin du tronçon cyclable nous rejoignions une route à trafic assez important, nous avons donc attelé/rangé les petits deux-roues. Un tandem s'est arreté au passage : un couple de hollandais retraités, partis de Wien.

Nous avons quitté avec soulagement cette route fatigante pour aller prendre un bac. Nous y avons retrouvé le tandem hollandais, ils prenaient un café en attendant le passage, nous avons pris café et jus d'orange nous aussi, refait le plein d'eau et profité des toilettes, vite, le bac arrive !

Pause déjeuner sur l'aire de jeux en accostant sur l'autre rive, nous avons redémarré avec plaisir sur une piste cyclable. Le morceau d'itinéraire en Slovaquie n'était pas très agréable, passée l'interminable digue le long du canal après Bratislava, nous avons eu beaucoup de chemin impraticable. Retrouver de vrais itinéraires cyclables a été un plaisir aujourd'hui.

Nous avons bien roulé, il y avait un petit fond de vent dans le dos qui devait bien nous aider :) Nous sommes arrivés peu avant 16h au niveau du bac de Vac, les enfants ont eu le temps de jouer un peu dans le parc avant d'embarquer, et j'ai croisé à nouveau nos hollandais, à pied et sans bagages cette fois : lassés de cette piste étroite et très fréquentée où croiser d'autres vélos était parfois périlleux - plus encore en tandem sans doute - ils s'arrêtaient là pour aujourd'hui. Ils sont assez peu chargés pour rouler, dormant à l'hôtel ou équivalent.

Nous avons donc pris une deuxième fois le bac, après quoi Clémence, qui avait fait une sieste dans le siège, a voulu reprendre son vélo. Je pensais remplir nos quelques gourdes courantes et bouteille vides, mais le bar de l'embarcadère avait visiblement fermé, il n'y avait plus rien, je suis donc revenue bredouille aux velos.Et là est arrivée une dame qui m'a déposé dans les mains 4 petites bouteilles d'un demi-litre encore dans leur pack, j'ai juste eu le temps de la voir se réengoufrer dans sa voiture avant de revenir de ma surprise ! Nous étions stupéfaits, et les enfants ravis d'avoir ces petites bouteilles à bouchon rose. Clémence buvait tellement qu'elle a fait pipi toutes les 10-15 minutes le reste de la journée :D

Nous avons traversé l'île, une ligne à peu près droite de quelques kilomètres très agréables, peu de voitures, paysages magnifiques, des montagnes boisées autour de nous, des coquelicots en abondance au bord de la route...

Et puis juste après un virage au début du village suivant, une vieille dame sur un tabouret, et devant elle un petit étal de fraises ! Pour 600 forint (env. 2€) une grosse barquette (au moins 500g) de belles fraises bien fraîches, bien mûres, bien sucrées, bien juteuses, et quel sourire sur les visages des enfants ! Nos premiers fruits locaux de saison, nous sommes bien contents que la saison ait commencé :)

Nous avons franchi le deuxième bras du Danube, quittant l'île par un pont. La route ensuite était pénible ! Pas très large, très fréquentée, en zone urbaine donc les voitures n'allaient pas très vite, mais très inconfortable quand même. Clémence tout ce temps roulait dételée entre nous. Nous n'avons pas vu le départ de la piste cyclable sur la gauche - pourtant nous guettions ! - mais avons pu la rejoindre un peu plus loin... énormément de cyclistes, mais malgré cela quelle impression de calme, entre le Danube à gauche et les maisons à droite, sans le bruit incessant des moteurs !

Il fallait rouler, rouler, rouler, plein sud, pour quitter Szentendre et chercher un bivouac avant la zone urbaine de Budapest même... Mais d'abord, que des accès au Danube rendus impossible par plusieurs mètres de "plage" de boue molle et collante ! Finalement, après une piste de bi-cross puis un très mavais goudron, nous avons retrouvé une piste cyclable civilisée et un bord d'eau à notre convenance. Clémence était tiraillée entre la fatigue qui lui donnait envie d'atteler, et la motivation d'atteindre le bivouac par ses propres moyens ; finalement elle a pu rouler jusqu'au bivouac, fière et heureuse, après presque 30 km à un bon rythme !