45 km.

Il faisait frais ce matin au lever, et après avoir tout rangé c'est dans la tente que nous avons pris le petit-déjeuner, nous y étions à l'abri du petit vent froid que le soleil voilé ne réchauffait pas. Puis les enfants ont joué avec les coquelicots pendant que nous pliions la tente, les coquelicots sont fleuris depuis un moment déjà le long de nos routes et dans les champs, et aujourd'hui ils avaient la compagnie de bleuets, dans l'herbe verte ponctuée de quelques fleurs blanches, quel régal pour les yeux !

Dans le paysage, il y a aussi les parfums. Et si les robiniers et leurs grandes grappes blanches ont embaumé notre route de Bratislava à Budapest, ce sont surtout des seringats (orthographe ?) qui parfumaient l'air de cette fin de semaine, avec encore ça et là une glycine... J'aime beaucoup, chaque printemps, cette longue période où les fleurs se succèdent pour parfumer à la ronde, les lilas ouvrant le bal ! On a mis le nez dans des narcisses à Linz, dans des oeillets juste avant de quitter l'Autriche...

Partis à 9 heures, nous sommes arrivés d'assez bonne heure à Rackeve. Nous voulions y faire des courses, et avons été aisément renseignés sur la route à suivre pour atteindre le Lidl. Arrivant, pour y aller, au coeur de la ville, nous avons identifié qu'il devait y avoir un marché : des passants portant des sacs pleins de fruits, de légumes, de fleurs à repiquer aussi, des paniers, des cabas... Nous avons réussi à faire comprendre notre question - où est le marché ? - et à obtenir une réponse concluante : derrière ce bâtiment jaune, à gauche pour le contourner puis à 10 mètres à droite, vers la rivière. Et en effet, dix mètres après avoir tourné à gauche nous avons trouvé cette petite rue qui descendait vers le Danube, le long duquel on pouvait trouver côté droit toute sorte de bazar comme on en trouve sur les marchés de chez nous ! Et à gauche, commençant par une échoppe fort appétissante proposant des viandes confites frites juste avant d'être servies avec force moutarde (douce), pain et cornichons énormes, à gauche donc l'alimentation, fruits, légumes, viande, rôtisseries, charcutier, ...

Devant l'étal d'un paysan à qui nous voulions prendre des carottes et des tomates, nous a abordés une jeune femme qui parlait français ! "Jeannette" (ça ne s'écrit certainement pas comme ça...) a été jeune fille au pair à Neuilly et en garde un français impeccable.

Un peu plus loin nous avons fait une pause cerises, achetées trois fois rien, la saison doit bien s'installer à présent. Puis achat du reste des victuailles nécessaires, fruits et légumes, avant de retourner à l'échoppe si appétissante pour y manger une demi saucisse, un travers de porc et une cuisse de poulet, le tout délicieux... et nous nous sommes trouvés à table à côté de francophones ! Une belge et son mari ou compagnon hongrois, venus au marché de Rackeve, le grand marché local apparemment.

La bonne nouvelle du jour c'est que ma dent ne me fait plus souffrir le martyre ! Par contre j'avais dès le réveil des courbatures épouvantablement douloureuses sur le dessus des cuisses. Sébastien suppose que c'est le fait d'avoir descendu les 4 étages chargée, ce genre de douleur lui rappelant les lendemains de descente en randonnée en montagne avec le poids du gros sac à dos. Bon, c'est pénible mais beaucoup moins que la douleur dentaire, parce que des courbatures, je sais que ça va passer !

Après Rackeve où nous avons franchi le bras de Danube qui nous séparait de la "terre ferme" (nous étions sur une sorte d'immense île), nous avons longtemps longé le Danube à droite et de petites maisons avec jardin à droite. Très longtemps. En continu. Tellement longtemps que je ne savais pas où m'arrêter pour faire pipi !! Au bout d'un paquet de temps et de Kilomètres de cette piste de bi-cross alternant avec du goudron à nids-de-poule, la route s'est enfin écartée des maisons, ouf pour moi ;) Entre-temps nous avons vu un pêcheur avec son énorme prise, une carpe je pense, de 3 kg ! IMG_20130525_154514.jpg

Peu après : "Là, nous allons devoir choisir entre deux options... - Oh ! Des vélos chargés, là-bas ! - Donc : soit tout droit, la veloroute en non-revetu, soit la route à gauche, puis plus loin à droite pour retrouver le tracé. - Je crois qu'ils hésitent aussi là-bas, allons hésiter ensemble !"

C'est ainsi que nous avons fait la connaissance d'Annie et Marie, parties de La Rochelle et qui vont en Russie. Elles ont aussi un blog - que nous ne sommes pas encore allés voir mais vous nous raconterez ? - qui a aussi un nom amusant : Mamies-cyclette.blogspot.fr. Elles voyagent en vélos couchés. IMG_20130525_162952.jpg

Bivouac pas très loin de la grand-route, avec mes courbatures et 45 km dessus j'étais bien crevée... On a apprécié de manger dehors avant la nuit, sans avoir froid, sur la couverture à pique-nique pour coucher les herbes hautes, et on a fini notre jambon cru acheté à Bratislava :) (un gros morceau d'1,2kg)