48 km

Ce matin Sébastien a ouvert la tente pour sortir, et nous avons entendu pschhhhhhhh... Sans que rien n'ait bougé depuis la veille au soir, ni que personne n'y ait touché, la roue avant de son vélo venait de crever ! Du coup, il a commencé sa journée par une séance de réparation, puis soin des vélos, pendant que dans la tente je suais à grosses gouttes en rangeant matelas et couette à côté des enfants qui finissaient leur nuit. Quelle chaleur sous la tente au soleil, déjà à sept heures !

La réparation, tout près de la valve, n'a pas tenu, et nous avons redonné quelques coups de pompe pour au moins atteindre le coin d'ombre le plus proche et y prendre notre petit-déjeuner et, cette fois, changer la chambre à air. C'est là que nous avons vu arriver trois vélos chargés : nous apercevant depuis la veloroute, Martin, Louise et Simon sont venus nous saluer ! Ils ont quitté Paris le 15 mars, sont passés par la Loire, la Saône, Lyon, la ViaRhona, puis l'Italie, la Slovénie... Ils vont jusqu'a Bucarest d'où ils prendront l'avion pour rentrer en France, avec une semaine de pause WOOFING en Roumanie.

Pauses décalées, nous nous sommes ensuite aperçus plusieurs, les uns dépassant les autres arrêtés. En arrivant au village de Ban. Brestovac, Baptiste réclamant des toilettes nous avons fait halte à la première station essence. Un jeune pompiste charmant nous les a ouvertes, il parlait anglais et nous avons discuté un moment. Est arrivé un cycliste chargé, Klaus, allemand de la région de Nuremberg. Quand l'averse a éclaté quelques minutes après, nous nous sommes abrités sous l'auvent d'un magasin fermé, où Klaus nous a rejoints. Nous en avons profité pour photographier ses cartes : il possède le lot de cartes que nous n'avons pas réussi à trouver, de Budapest à la Mer Noire.

Trois belges également bien chargés sont passés nous saluer, à nous tous il se parlait un fameux mélange d'anglais, français et allemand, j'avoue que mes phrases contenaient un mélange qui aurait fait rougir mes profs :D

Et puis la pluie s'étant arrêtée, les cartes étant enregistrées dans l'appareil photo, nous avons repris la route, cela devait faire bien une heure, une heure et demie que nous étions dans ce village ! Des vélos chargés devant une maison sur le bord de la route, un, deux, le troisième avec une remorque ; et nous avons aperçu Louise, Martin et Simon attablés. Martin est sorti, ils s'étaient arrêtés pour enfiler leurs coupe-vent, et Liljana et son mari les ont invité à venir s'abriter, boire un verre de rakija, goûter la soupe de poisson... Ah, il nous a fait envie, avec sa soupe de poisson, on était déçus de s'être arrêtés 200 mètres plus tôt... mais leurs hôtes de dire à l'instant, "venez ! Soupe poisson, paprika !" C'était un reste des 30 ans fêtés hier de leur grand fils, vice-champion de bras de fer de Serbie, qui a battu Martin à plate-couture en effet ;)

Et nous avons goûté cette excellente soupe assaisonnée au paprika, préparée avec un poisson de 18,5 kg ! La prune arrachait bien à ce qu'il paraît, pour ma part je me suis régalée du jus d'abricot maison servi aux enfants.

Il était 17h quand nous nous sommes remis en selle, on ne peut pas dire que nous partions "à la fraîche", mais en tout cas à la nettement moins chaude !

La chaleur a aussi du bon : aujourd'hui nous avons mangé nos premiers abricots !!! Même pas achetés, je pensais que c'était encore trop tôt pour en trouver de bons... Nous les avons ramassés, deux fois 5-6 fruits au pied de deux arbres hors villages. Quel délice inattendu ! Nous avons aussi mangé beaucoup de cerises aigres, très mûres elles sont très sucrées, des arbres en sont couverts au point d'être rouge coquelicot. Et puis on commence à apercevoir des prunes qui jaunissent...

Ce soir nous avons planté la tente dans la cour de Bobi, et je venais d'entrer dans la tente avec les enfants quand l'orage a éclaté, éclairs, tonnerre et trombes d'eau. Baptiste avait très peur, avant d'entrer, avec tous ces éclairs, et s'est senti beaucoup mieux une fois dans la tente bien que les éléments se déchaînent violemment !

Sans aucun rapport, un motif de grande satisfaction : aujourd'hui le téléphone a chargé efficacement, et pour la première fois depuis très longtemps, le téléphone a atteint son niveau de charge maximal par mon pédalage. Il était vraiment nécessaire et bienvenu de changer ce câble abîmé ! Et nous sommes soulagés de retrouver cette autonomie.