48km, Clémence 3 km, Baptiste 2 km (il est en draisienne :) )

Nous nous sommes levés à 5h30 ce matin ! Il y avait du brouillard sur nos hauteurs et il faisait plutôt frais, mais le soleil était déjà haut dans le ciel. Nous étions vraiment juste au sommet et avons commencé la journée par 5 kilomètres de descente ! Et avons pris notre petit-déjeuner sur la plage de Tekija où nous sommes arrivés à 7h30.

Il faisait chaud quand nous avons redémarré, mais c'était encore supportable. Nous avons atteint Sip et le barrage de Djerdap I, dont la construction a entraîné l'élévation du niveau de l'eau en amont, et depuis avant même l'entrée dans les Gorges nous avons vu des sites et des villages déplacés plus en hauteur, les sites d'origine étant désormais submergés. Peu après, une épicerie nous a ravitaillés mais pas de fruits ! C'est en sortant que j'ai réalisé que ces gens, assis sur le muret à l'ombre des arbres, vendaient des cerises, concombres, abricots... 1 kg de cerises et 1 kg d'abricots ont été sévèrement entamés dans la minute, ça fait du bien des fruits quand il fait chaud !

Nous avions près de 30 km au compteur lorsque, fuyant la chaleur qui devenait vraiment intenable, nous nous sommes arrêtés au bord du Danube à Kladusnica, à l'ombre de grands noyers.

Après la vaisselle, Sébastien a vu l'épluche-légume tomber dans le trou au centre de la table... Or la table était une de ces grosses bobines de câble, le trou central s'ouvrait sur un volume assez vaste, mais sans autre orifice qu'un trou de "carotte" du bois !
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Pour Sébastien, l'objet était perdu et il faudrait en chercher un au prochain marché... Cependant, avec beaucoup de patience, pas mal d'ingéniosité, une frontale pour éclairer le fond, la pince en guise de rallonge, une ficelle pour relier cette dernière à mon poignet par précaution, et mon bras plongé dans la table jusqu'a l'épaule, victoire ! J'ai réussi à récupérer l'ustensile :)

C'est précisément à cet instant que sont arrivés des gens des maisons en face, nous proposant un café, apportant des nectarines, pommes et barres kinder. Sébastien a demandé son café noir et ledit café est arrivé, précédé d'une balancelle qu'apportaient les deux jeunes, et acompagné de cerises délicieuses fraîchement cueillies, de biscuits... Je suis allée aux toilettes de l'une des maisons, et en suis revenue avec du jus de fruit et des verres ! Quelqu'un a proposé que les enfants puissent se doucher, Clémence qui venait de faire sa toilette dans le fleuve ne voulait pas mais Baptiste a bien apprécié, lui qui trouve souvent l'eau du Danube trop froide et se lave du coup moins souvent :)

Nous avons passé sous ces noyers au bord du Danube un moment très agréable de convivialité, la chaleur au soleil était écrasante, l'ombre près de l'eau était merveilleusement fraîche, et tous les voisins ont rendu ce moment vraiment inoubliable.

La lessive que nous avions faite en arrivant était sèche à notre départ vers 15h30 ; il ne faisait pas plus frais, mais peut-être un peu moins chaud... Nous avons rencontré deux cyclistes suisses de la région de Zürich, partis de Vienne il y a deux semaines... A 130 km par jour le rythme n'est pas le même !!!

A Kladovo pendant que Sébastien changeait de l'argent, nous avons trouvé des ballons de baudruche sur la chaussée, venus on ne sait d'où, apportés par le vent, quelle joie pour Clémence et Baptiste ! Puis la route quittait le Danube, coupant sa boucle... grosse montée qui nous a conduits sur un plateau, horizon splendide de champs de blés ondoyant dans le vent, et au fond des montagnes, puis le Danube réapparaissant au moment pour nous de redescendre.

Nous avons pris une petite route à gauche, longeant un bras de Danube, et après avoir trouvé un petit coin où nous nous sommes baignés, nous sommes revenus près d'une table et de bancs que nous avions repérés. L'homme de la maison en face, à qui nous demandions s'il parlait allemand ou anglais, afin de savoir s'il serait d'accord pour que nous bivouaquions là, nous a répondu "non, mais je parle français !"

Zako et sa femme Gina ont vécu une quarantaine d'années en région parisienne, Zaco travaillant chez Citroën. L'an dernier en juin un couple de cyclistes français s'est arreté au même endroit, faisant la même demande ! Pendant que nous mangions Gina est venue s'installer avec nous, au bord de l'eau, à la belle table en céramique qu'ils ont faite et où ils se tiennent souvent l'été.