48km, + 2km pour Sébastien

Levés tôt encore, 5h30 heure locale, 4h30 heure française, c'est agréable certes de démarrer à la fraîche, 17C, mais nous n'arrivons pas à rattraper ce sommeil grignoté sur la fin de nuit. Du coup on pense faire une journée allégée, et la pause petit-déjeuner est déjà prolongée d'un temps de repos.

Nous voyons beaucoup de charettes tirées par un âne ou un cheval, transportant du foin, du matériel, tout une famille... En les voyant je pense souvent à cette interdiction qui a conduit tant d'équidés à l'abattoir en Roumanie toute proche. Mais si, vous savez, ceux qui ont fini dans les lasagnes et les raviolis ! Nous voyons depuis la Hongrie ces charettes, on imagine que l'entretien et le carburant de ces animaux ne sont pas un problème pour une famille sans travail (on nous a beaucoup parlé de chômage, surtout en Serbie), sans argent, possédant des terres et tout ce qui y pousse. En Croatie, en Serbie, nous avons vu beaucoup de foyers en autosuffisance alimentaire. Un véhicule à moteur pour remplacer ça, c'est de l'argent nécessaire pour acheter voiture et essence aux grandes multinationales...

... et nous nous sommes engouffrés dans le premier Lidl qui s'est présenté à notre droite en arrivant à Vidin. Une grande multinationale... Bref !

Je pense que ça vous ferait bien rire de nous voir paumés comme on est... Notre guide est sévèrement périmé et ne propose pas l'itinéraire que nous suivons, côté bulgare, seulement celui côté Roumanie ; Sébastien a reporté le parcours sur les cartes mais nous circulons souvent hors carte... Depuis notre entrée en Bulgarie, nous avons vu en tout et pour tout un panneau d'Eurovelo6, on ne peut donc pas compter sur le balisage !

Paumés aussi dans ce pays dont la langue, slave, est bien différente du serbe et du croate qui avaient tant en commun, et qui s'écrit dans un cyrillique différent du serbe !!! Celui d'ici semble plus proche du russe. Alors pour déchiffrer les panneaux (le plus souvent doublés de latin), les enseignes, les étiquettes... Nous avions l'impression de décrypter les messages codés d'une chasse au trésor quand, chez Lidl, pour connaître le prix d'un article nous cherchions à repérer l'affichage correspondant !

Longue pause devant le Lidl, enfin à côté, dans la zone ombragée où se garaient aussi les attelages ; rangement des courses, pique-nique, re-quelques courses parce que le stock de nectarines s'est volatilisé en un clin d'oeil...

On a un peu tourné en rond pour quitter Vidin, au gré d'indications pas toujours concordantes données par les passants - l'inconvénient d'être hors carte... Et cette journée qu'on pensait faire légère, vu la quasi-autoroute qu'on devait suivre après Vidin, nous avons quand même fait pas mal de kilomètres.

Contents de trouver un bivouac avec baignade, tellement nécessaire par cette chaleur ! Avec moustiques aussi, beaucoup, on s'en serait passés... Et puis on s'est rendu compte qu'on avait oublié de faire le plein de la grande gourde d'1,5L. Qu'on avait perdu la gourde de Clémence ! Du coup Sébastien est allé avec Clémence jusqu'au village suivant, proche, faire le plein, nos gourdes courantes étant vides aussi.

Mauvaise surprise encore, j'ai perdu mon opinel... Argh ! Demain matin on dort tant qu'on veut, la tente est à l'ombre, on roulera très peu.