49 km, Clémence 9 km, passage du compteur général à 8000 km en arrivant ici.

Au matin, frais et nuageux, j'ai préparé du riz au lait pendant que Clémence et Baptiste finissaient leur nuit et que Sébastien rangeait. Riz rond de Zimnicea, sucre vanillé de Bulgarie, lait de soja en poudre de Belgrade, miel bulgare, et après le réveil des enfants nous l'avons mangé avec la confiture d'abricots bulgares préparée au bord du Danube avant la traversée en bac. C'était bon :)

Comme hier en fin d'étape, la route était globalement mauvaise, donc fatigante. Peu de circulation, cela nous permet de rouler en faisant de gros écarts pour éviter le plus possible les inégalités du mauvais macadam. Mais les vélos souffrent, un nouveau rayon cassé pour Sébastien qui regrette de ne pas en avoir récupéré plus sur la roue abîmée avant de la bazarder...

A un moment, avec à notre droite une rivière, à gauche une petite falaise de terre ponctuée de nombreux trous - nids d'oiseaux - nous avons vu, outre les mouettes, hirondelles et bien d'autres, de très nombreux guêpiers ! Les couleurs flambloyantes de ces oiseaux à la silhouette très particulière égaient notre voyage depuis une dizaine de jours maintenant, nous avons vu les premiers lors de nos dernières étapes serbes.

Il était encore tôt, 17h, lorsque nous avons atteint Slobozia, dernier village avant la ville de Giurgiu. Hier les jeunes cyclistes rencontrés nous avaient indiqué que nous pourrions ici planter la tente dans un monastère, nous en avons donc pris la direction ; escortés par un jeune homme du village parlant bien anglais qui nous a précédés, à vélo lui aussi, sur ce chemin caillouteux bien éprouvant pour nos montures : nous allions très lentement...

Au monastère Andrey, notre jeune guide, a été un interprète remarquable, et en lieu et place d'un coin d'herbe pour planter la tente on nous a ouvert un dortoir d'une dizaine de lits avec salle d'eau, puis nous avons été conviés à aller manger - après un brin de toilette et débarbouillage - dans le grand réfectoire au décor de belles icônes, où étaient dressés cinq couverts. Nous avons mangé avec Andrey, après la bénédiction du repas par le père à grande barbe grise, les crudités, la soupe de légumes et les haricots blancs - régal des enfants - acompagnés d'un jus de prune tiède excellent. Nous avons aussi beaucoup apprécié le calme et le silence que Clémence et Baptiste ont su respecter tout au long du repas.

Puis avant de monter nous coucher, nous avons fait un tour dans le parc, le paon nous a fait l'honneur de deployer sa roue sous nos yeux émerveillés.

Une petite pointe de déception quand même, nous avons beaucoup apprécié d'être aussi bien reçus bien sûr, mais nous regrettons de n'avoir pas eu le moindre échange avec les moines du monastère.