Environ 40 km

Environ, parce que le compteur de Sébastien s'est mis en grève au bout de 13 km, en plein Calarasi. Et que le mien veut bien retravailler, mais seulement à temps partiel... Bon, en Roumanie il y a des bornes kilométriques au bord de la route, ça va aider !

Ce matin Ilie nous a fait comprendre que nous ne devions pas partir trop vite, Mirela ayant préparé pour nous une spécialité d'ici mais ce ne serait prêt que dans une heure. Mirela nous a montré une pâte en train de lever... Et quelque temps après, comme tout était juste chargé, y compris les belles tomates choisies dans la serre, Mirela nous a apporté une assiette de Gogosi, délicieux petits beignets saupoudrés d'un peu de sucre glace, encore chauds... Puis d'autres dans un sachet, "pour le voyage" !

A Calarasi nous pensions pouvoir nous baigner dans un bras du Danube, mais avec un bac toutes les deux heures pour accéder sans les vélos à la plage en face, nous avons renoncé ; sans difficulté, le soleil caché et le petit vent rendant bien moins tentante la baignade.

Après un petit pique-nique au parc au bord de l'eau, nous avons quitté cette ville dont les sites et friches industriels offraient un paysage, euh... pas franchement bucolique :D pour aller prendre le bac. Le dernier bac. Une dernière traversée du Danube...

Curieux l'accès au bac, avec des panneaux l'indiquant tout droit alors qu'il était à gauche... On a préféré suivre notre bon sens plutot que les panneaux ;) Un camion avec remorque avait pris place sur la petite barge, avec un angle et les roues tournées pour tenir tout juste entre les rampes une fois relevées. Il coupait le bac en deux, pas d'autre moyen que de passer sur ou sous l'attache de la remorque pour aller jeter un oeil à la vue de l'autre côté !

Sébastien et les enfants y ont fait la connaissance de Mia, qui parlait français, Mihail et leur fils Adrian, 8 ans, de Timisoara, partant passer des vacances au bord de la Mer Noire dans une très vieille Dacia blanche.

Il était 15h30, nous avons renoncé à passer la douane pour aller faire un tour à Silistra, dernière incursion en Bulgarie. La route à droite était bordée d'une double rangée de hauts barbelés, la frontière est là, pas de doute ! Côté relief, retour à la rive sud du Danube avec son relief marqué, nous avons apprécié les fontaines ponctuant les côtes.

Les oiseaux nous ont offerts un très beau spectacle, on sent qu'on approche de la fin ça faisait très bouquet final : des pics epeiches traversaient la route devant nous et de posaient bien en vue, on a aussi pu contempler une cigogne, des hérons, des aigrettes, des goélands, des sternes... Et au-dessus d'un champ de blé, des guêpiers nous ont offert un véritable ballet, se montrant bien sous tous les angles, que nous puissions bien admirer toutes leurs couleurs chatoyantes !

Nous étions sortis d'Ostrov, quelques côtes, quelques descentes, et nous arrivions à ce dernier point où notre route approche le fleuve. Peu importent ce soir l'heure ou la longueur de l'étape : le bivouac, c'est forcément ici ! Notre dernière soirée, dernier bivouac près du Danube... Les 120 kilomètres d'ici à Constanta suivent la route qui ne longe plus le Danube, lui va s'éloigner vers le nord.

En bas de la descente vers le Danube, un troupeau de brebis traversait la route. Nous avons ralenti pour regarder les bêtes, bien groupées, s'éloigner vers la droite. Nous pensions prendre le chemin à gauche puis continuer un peu entre l'eau et les arbres. L'un des hommes qui accompagnaient les ovins nous a demandé d'où nous venions, où nous allions... Nous avons ainsi fait la connaissance de Vasi qui nous invitait à venir planter la tente vers sa ferme, à se baigner dans le Danube avec lui en contrebas de sa ferme, enfin bref : une belle rencontre, une excellente soirée, nous avons goûté son fromage, et avec deux de ses amis venus pour la soirée ils nous ont grillé des petits poissons pris la veille dans ses filets, puis de l'échine de porc, tendre et délicieuse, quel régal...

Nous étions très, très heureux que ces derniers moments près du fleuve longé pas loin de trois mois, soient d'aussi bons moments, avec rencontre et partage !