26 km

Il faisait -3°C ce matin au sortir de la tente, et ça montait à toute vitesse, un quart d'heure plus tard la température affichée était positive, le soleil chauffait, le givre sur la tente fondait. La Clarée avait changé de couleur, de gris bleu pâle, opaque la veille, à présent elle coulait translucide. Hugues était parti, tente et voiture n avaient pas laissé de trace.

Comme convenu hier avec la dame de l'office de tourisme de Névache, nous avons dételé la malle devant le bâtiment et déposé nos sacoches derrière le bureau, afin de pouvoir monter légers au-dessus du verrou glaciaire qui domine Névache, puis remonter cette vallée en cul-de-sac pour l'admirer jusqu'au bout. Je me suis arrêté avec Justine à Fontcouverte, Sébastien est monté avec Clémence et Baptiste jusqu'au dernier hameau, Laval, à 2000m d'altitude. Comme ils étaient fiers de m'en rapporter, calé dans le porte-bidon, un bloc de neige !

Les couleurs douces ou chatoyantes, le bruit de la Clarée en torrent tranquille ou en cascades bouillonnantes, et des ruisseaux arrivant de droite, de gauche, quelques oiseaux, pinsons et rouge-queue notamment, des papillons... Ça ne tient pas en quelques mots, une vallée :-)

Et puis après avoir repris tout notre barda, nous l'avons attaqué, ce col. Au bout d'un moment (pas très long) nous avons fait descendre Clémence de l'avant du Pino, Baptiste du siège derrière moi, Justine étant endormie derrière Sébastien - qui sinon l'aurait bien fait descendre aussi ! Ils ont ainsi monté à pied les 1500 derniers mètres de ce col "le plus bas des Alpes" (en France ?)

Grande joie là haut, on y était arrivés ! 1762m disaient les panneaux. On a fini le chocolat de Marie-Do juste avant d'attaquer la descente, après s'être emmitouflés des pieds à la tête, Justine en manduca sous le coupe vent de portage. Et c'était parti pour l'Italie, qui nous attendait quelques lacets plus bas.

Elle nous attend toujours : c'était si accueillant ce replat, Coline puis Laurence nous en avaient parlé, et alors quand on a vu le refuge... Un poêle, que dis je, une cuisinière à bois, du bois pas loin, des pissenlits pour notre salade du soir, j'ai balayé l'étage avec une botte de pailles coupées derrière la maisonnette...

Quelle fin de journée extraordinaire ! Il y a même eu des toasts gratinés au four, c'est exceptionnel que nous ayons du fromage dans nos sacoches ! Mais là, on a compris pourquoi pour une fois, on en avait :-)

Le dortoir est dressé, la couette étalée sur la couverture à pique-nique, "Maman c'est dur le sol !" m'a dit Clémence, elle grandit ! Jusqu'à présent ça ne semblait pas l'avoir dérangée quand elle se couchait sans matelas ;-)

Les enfants dorment tous les trois là haut, le feu ronronne... Bonne nuit !

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