11km à vélo Entre 5 et 600m de dénivelé à pied

San Michele qui dominait l'horizon hier, et dont nous avait parlé Alberto à Susa, puis Marie-Louise hier soir, nous avons pris une petite route prolongée par une voie cyclable, passant juste au pied de l'énorme masse rocheuse sur la pointe de laquelle se dresse cette abbaye.

A Sant'Amborgio, Chichi est venu nous voir avec sa petite-fille Greta, 18 mois, qu'il portait tendrement dans ses bras. Il nous a conduits au prêtre, Don Romeo, qui nous offrait l'hospitalité pour la nuit.

Alors, libérés du souci de chercher avant la nuit un endroit pour planter la tente, nous avons entrepris de monter à pied à la Sacra San Michele, par l'ancien sentier muletier. Clémence était passionnée, si je puis dire, par le chemin de croix, nous avons été très impressionnés de découvrir qu'elle connaissait déjà un nombre conséquent de stations. Nous comptons bien améliorer nos connaissances dans ce domaine avec elle !

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La pluie est venue faire une partie de la montée avec nous, et la vue plongeante extraordinaire sur la ville s'est estompée, même si Baptiste avait du mal à le comprendre nous étions vraiment dans les nuages !

De loin en loin nous apercevions de temps en temps, au détour du chemin, la masse imposante là-haut, se dessinant plus ou moins dans la brume, puis un franc brouillard. Des panneaux explicatifs le long du chemin, mentionnaient notamment que les pierres bien lisses, les pavés orientés dans le sens de la pente, avaient notamment constitué une piste pour des sortes de luges ou traîneaux chargés de bois, de châtaignes, ou tout ce qui d'en haut pouvait avoir à être descendu. En bas, la plaine, à moins de 400m d'altitude ; en haut, l'abbaye culmine à près de 1000m.

En haut, le brouillard dense s'est estompé, pas complètement, mais assez pour bien distinguer les montagnes alentour, la plaine en bas, les villes, villages, routes, autoroute qui en tapissent le fond.

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Descente précautionneuse sur les pierres rendues glissantes par la pluie, et pour autant rapide afin d'être en bas avant la nuit. "Là-bas, j'ai vu bouger ! C'est un animal ?" a demandé Sébastien. Tout une petite troupe de chamois s'est enfuie sous nos yeux, les deux derniers semblant avoir choisi de nous laisser le temps de les contempler...

Oh ! Qu'est-ce que c'est que ça ? Une salamandre ! Sorte de gros lézard au déhanché un peu lourd, cet animal noir brillant à motifs jaune a bien voulu marquer quelques arrêts, nous permettant de le contempler et photographier à loisir.

Encore une ! Quelques lacets plus tard, une autre ! Nous en avons ainsi vu 7, de différentes tailles, toutes noires à motifs jaunes, mais quelle variété dans la répartition de la coloration jaune ! Sur certaines, de simples points, sur d'autres des traits, des circonvolutions... L'une d'entre elles semblait porter une inscription en arabe !

Nous sommes arrivés en bas fatigués, mouillés, mais enchantés par ces rencontres inattendues et extraordinaires ; hors des livres où j'avais appris leur existence et leurs caractéristiques, je n'avais jamais vu de salamandre...

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Don Romeo nous a montré notre chambre, prenant Baptiste par la main il nous a emmenés quelques centaines de mètres plus loin dans un immeuble. En guise de chambre, un appartement meublé, salle de bain avec baignoire où les enfants sont immédiatement allés se réchauffer, cuisine complète avec un lit, et une chambre à 3 lits. Et Don Romeo est allé nous chercher deux pizzas qu'il nous a apportées ensuite, nos premières pizzas italiennes, ô combien savoureuses dans tout cet inattendu, inespéré, accueilli et apprécié.

Et en fin de matinée, Gemma qui offrait aux enfants des biscuits, des pommes, des 'panini' (petits pains) au proschiutto (jambon)...

Pour vous donner une idée du contexte, depuis qu'on est en Italie on a acheté pour 1€ de nourriture : 1 salade et 5 carottes... Les bords de route regorgent de pommes, poires, raisins, châtaignes et noix, on voit même apparaître des kiwis et des kakis - loin d'être mûrs encore. C'est pas demain la veille qu'on va mourir de faim !!!!!

A propos, c'est par ici qu'est né le mouvement "slow food".