50km

La nuit a été longue, le soleil s'est levé vers 15h ! Avant cela, un épais brouillard, un peu moins dense à mesure que la journée avançait, mais enfin on a roulé avec gilets jaunes et feux jusqu'à cette heure avancée. Brouillard sec, on a apprécié...
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Nous croquions quelques fruits devant la cathédrale d'Alessandria lorsque le soleil s'est montré, accueilli avec plaisir, celui notamment d'enlever quelques épaisseurs de vêtements.

Ce matin - frisquet - nous avons fait une pause dans un village que nous traversions, Felizzano. Nous pensions passer un petit moment à la bibliothèque municipale, les horaires en bas du bâtiment l'indiquaient ouverte. Malheureusement sur la porte du local, dans ce bâtiment hébergeant d'autres services municipaux, c'était écrit en italien mais on a bien compris : "nouveaux horaires" et notamment, fermé le lundi. Bon, en redescendant on est passé devant les toilettes et une machine à café, à laquelle nous avons pris deux gobelets de "café d'orge", une boisson bien chaude près d'un radiateur bien chaud.

En sortant d'Alessandria nous avons traversé un lieu appelé Marengo, "ça me dit quelque chose, ce nom", jusqu'à ce que j'aperçoive le fameux "N", ah mais oui, Napoléon, la place Marengo à Saint-Etienne (et sans doute aussi ailleurs)...

Nous avons fait le plein d'eau au village de Piovera, et contemplé en passant son étonnant château de briques du XIVè, avant de partir en quête d'un bivouac. Une petite route qui s'éloignait nous paraissait propice à cela, au bout de quelques centaines de mètres la mention "sens interdit, propriété privée" nous freine un peu, mais parmi les champs cultivés ou fraîchement labourés à perte de vue, il y a ici les seuls petits groupes d'arbres que nous ayons aperçus, nous décidons d'aller demander à la ferme dont les bâtiments sont au bout de ce chemin, si nous pouvons planter la tente sur l'un des carrés d'herbe qui le borde.

Une voiture en vient justement, nous lui demandons. Sa réponse est claire : c'est tout mouillé et boueux ici, à 500m vous pourrez vous installer sur une dalle de ciment abriter, et il y a de l'eau potable. Giorgio nous indique le chemin - très simple et court en effet, par une digue - et nous montre en fait une petite maison, sur pilotis - on est en plaine inondable ici, en 1994 les alluvions ont atteint la poutre au-dessus de la fenêtre...

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Lampes à gaz, cuisinière à gaz, et une pièce avec table, 5 chaises, petit bureau, canapé, vaisselle, et un petit poêle, le bois est juste devant, et Giorgio allume même le feu avant de partir. Il nous dit qu'il cultive des légumes biologiques, soulevant l'enthousiasme chez nous - dans son coffre, un panier de salades, un sac de fenouil, un plateau de brocolis qui font s'exclamer les enfants ! Nous proposons de lui en acheter, Giorgio nous en donne 3. J'avais toujours trouvé ce légume-là peu agréable à manger cru, trop sec, mais alors frais comme ça, quel régal ! Tout le monde l'a apprécié tel quel. Mais Baptiste était un petit peu déçu : "j'aime tellement le brocoli cuit, Maman"... (il en reste deux :) )

Ce soir nous avons donc mangé à table, dans une petite maisonnette bien chaude, dehors on entend la rivière pas loin, dedans c'est le feu qui ronronne. La tente, trempée de rosée et de condensation ce matin, sèche au-dessus de la table : ainsi elle sera sèche au prochain bivouac. Et Sébastien est allé prendre une douche, Giorgio lui a montré le dispositif en place, plus pour présenter cet aménagement sans doute, que dans l'idée qu'on en ferait usage ! Pour ma part, j'ai apprécié d'avoir de l'eau chauffée sur le poêle pour ma toilette de chat :)

Giorgio, plus jeune, est allé jusqu'aux Pays-Bas à vélo, et il a également descendu la rivière et le fleuve en canoë jusqu'à Venise, 500 kilomètres !