Les enfants, nous allons embarquer ! a annoncé Sébastien après notre entrée dans l'enceinte du "Port autonome de Marseille". Baptiste de répondre aussi sec : A l'abordage !

Aujourd'hui a très peu ressemblé à ce que, de loin, on avait imaginé ! J'ai quitté la maison à huit heures avec Manon, l'accompagnant à son cabinet : je l'avais, mon rendez-vous chez l'ostéopathe ! Hier en me voyant souffrir, et inquiète que ça puisse perdurer, Sébastien a suggéré que l'idéal serait qu'en arrivant à Marseille on tombe sur la plaque d'un ostéo, qu'il y ait juste un créneau de libre et que je puisse y aller...

Donc, de la voiture je suis allée à petits pas douloureux au cabinet, tandis que Manon faisait rapidement son marché sur une place toute proche. En sortant de ma séance qui m'a fait beaucoup de bien, j'y suis allée à mon tour, faire le plein de légumes frais pour la journée et la traversée. Sébastien avait ajouté "Et si tu trouves du bon pain bio..." Et moi : "Et des amandes de Provence !"

Eh bien tout cela y était, légumes croquants, bon pain, amandes de Provence. Et en chemin vers le bus pour remonter, des oranges, pour changer un peu des pommes.

Depuis hier soir, il pleut ; à mon retour je suis bien mouillée et j'ai froid. Tout le monde lit des Asterix, Sébastien a déjà rassemblé nos affaires, une fois changée j'en prends un, enveloppée dans les couvertures du salon, le temps de me réchauffer avant d'aller laver les légumes encore terreux.

Les radis sont extra frais, tout le monde se sent un frileux, il y a une patate perdue au fond de la sacoche, et on a de l'ail : soupe de fanes de radis ! Précédée de chou blanc cru à la sauce soja et huile de sésame : deux des mets préférés de la petite famille :-)

On a quand même une petite frayeur, le temps a filé, bientôt 16h ??!? Gros coup de bourre. Jusqu'à ce qu'on consulte nos portables : il est 15h, l'horloge du salon est déjà à l'heure d'été, zen, tout va bien, on respire, on sort tranquillement les vélos en s'assurant que le chat ne va pas dans la rue. C'est trop bien d'avoir gagné une heure :D

Sébastien, courageux et motivé, achemine l'un après l'autre nos deux véhicules jusqu'au haut du "boulevard" où nous venons de loger (en fait de boulevard, une ruelle pas bien large en très forte pente) : de là-haut nous allons pouvoir, en pente douce tout le long, descendre jusqu'à la mer par les rues de la ville, alors qu'en commençant par descendre nous aurions directement abordé le port par des "routes à voitures" pas trop sympa...

Nous passons notamment devant le Palais Longchamp, qui si j'ai bien compris marque l'arrivée de l'alimentation en eau de Marseille ; puis par la Canebière ; et nous longeons le Vieux Port, je pense très fort à Marius, Fanny, César et les autres, Panisse, Escartefigue et le Lyonnais ;)

Nous n'aurons pas vu grand-choser de la ville : la pluie qui s'est arrêtée le temps de sortir et monter les vélos, a repris et dans ces rues

en pente où passent des rails, nous devons être très vigilants. Cette vigilance d'ailleurs n'empêche pas que Sébastien fait un tête-à-queue à l'approche du grand port : l'eau masque un petit rebord de quelques centimètres, dans la courbe du virage, et les voilà par terre tous les trois. Sans mal, ouf, mais une belle frayeur !

Justine qui s'est endormie peu après notre départ, se réveille juste quand nous pénétrons dans les entrailles du ferry, bien excitée comme ses frère et soeur ! Mais moins frigorifiée que Clémence, qui comme d'habitude se mord les doigts d'avoir refusé la protection pluie supplémentaire... Nous avons été invités à nous placer sur une file autre que celle des voitures, et montons avant elles. Le temps de décharger rapidement les vélos des sacoches que nous prenons en cabine, et un membre de l'équipage qui nous a indiqué où placer nos vélos, les arrime ensemble à la paroi. Il a bien aimé quand on a enlevé la roue de la malle, que ça rende bien stable l'ensemble.

Nous sommes montés découvrir notre cabine, lits superposés de chaque côté de l'allée au bout de laquelle il y a une grande fenêtre : je suis contente d'avoir insisté pour avoir un hublot ! Après avoir rangé les sacoches nous sortons regarder un peu les manoeuvres sur le port, des camions qui embarquent dans le ferry d'à côté, dans le nôtre aussi. Par l'extérieur nous montons et découvrons le bar, espace feutré avec un coin jeux pour enfants.

En voulant guetter le départ, plus tardif qu'annoncé, on se prend une bonne saucée, Sébastien reste dehors, je rentre avec les enfants ! Puis nous nous installons à une table pour casser la croûte. Un bon petit régal d'oranges maltaises, puis de pain de petit épeautre avec radis, carotte et persil frais, et à la fin, ail et huile d'olive sur le pain, mangé jusqu'à la dernière miette. On rigole bien à évoquer chacun des répliques d'Astérix.

Voili voilou, tout le monde dort, sauf moi, le bateau tangue et roule doucement, tout à l'heure c'était un petit peu plus fort et je me demandais si les enfants là-haut ne risquaient pas de tomber de leurs couchettes ;) Je vais quand même essayer de dormir un peu !