24km

Bivouac au rythme des vagues qui viennent éclater sur les rochers. Nous avons vu le soleil, rouge, glisser dans la brume à côté du Capo Caccia, en sortant d'Alghero. Quelques virages plus loin nous avons trouvé un petit sentier qui descend vers la mer et, sitôt la tente plantée, nous avons vu, en face du couchant, la lune se lever derrière la colline, ronde et brillante. Quand je suis sortie avec Justine, le paysage était bien éclairé, nous pouvions voir la mer frapper les rochers. Et au loin, la lueur du phare du Capo Caccia.

Ce matin nous passions devant la nécropole Anghelu Ruju : des vestiges de plus de 6000 ans, que nous n'avons pas visités : c'était fermé, bien que les horaires d'ouverture indiquent le contraire. Internet a sans doute des ressources sur le sujet... Nous sommes arrivés à Alghero par un marché, où nous sommes allés faire un tour. Nous sommes en pleine saison des oranges fraîches, il y avait aussi beaucoup de producteurs de fromage et charcuterie, nous avons acheté un tout petit pot de miel de houx !!!, produit à 1400m d'altitude, à un marchand qui nous a fait goûter aussi des miels d'eucalyptus, de romarin (pas aussi aromatique qu'en Camargue), d'argousier (amer !!!), et aussi du miel cuit (abbamele).

Puis nous avons rejoint le centre historique où, à l'office de tourisme, une dame très agréable nous a renseignés sur la ville, les différentes manifestations (expositions, processions...) de cette semaine particulière : la semaine sainte.

Car ici à Alghero nous ne sommes pas tout à fait en territoire italien comme dans ce que nous avons déjà vu de la Sardaigne ; ici nous sommes en terre catalane, culturellement du moins, comme en témoignent le dialecte local, le blason, les processions de cette semaine (peut-être en trouverez vous des photos sur la Toile) etc. On y voit donc, outre les pizzeria, spaghetteria, trattoria et autres ristorante, des paelleria !

Sébastien n'a pas l'adresse de la petite pizzeria dont lui a parlé son papa. Nous en trouvons une qui a l'air sympa, au plafond voûté comme beaucoup de boutiques et autres rez-de-chaussee de la vieille ville. Outre de la pizza, nous y goûtons une autre spécialité : la faine, galette de farine de pois chiche. Peut-être comme les panisses de la Côte d'Azur ? Je ne suis pas sûre d'y avoir goûté...

Nous retournons un peu plus tard à l'office de tourisme, nous y sommes accueillis par un type dont on se demande bien ce qu'il fait là !! Manifestant clairement qu'on le dérange, pas aimable, peu efficace à renseigner... Quel contraste ! En plus son humeur grincheuse est contagieuse, il faut redresser la barre pour ne pas laisser l'ambiance familiale se mettre au diapason de cette morosité désagréable.

Beaucoup plus sympa, la visite de "la Respublica", lieu autogéré de rencontre, de culture, avec un atelier bois, un atelier dessin, un espace lecture, une salle de musique avec un petit studio d'enregistrement, un petit théâtre... Et une salle de jeux et jouets, où les trois enfants passent un moment délicieux pendant que nous discutons avec notre jeune guide. Elle nous parle italien, assez doucement, et je comprends plutôt bien. C'est une bonne surprise pour moi de comprendre en général pas trop mal l'italien. (Mais quand même c'est cool quand il y a un peu de français, d'allemand ou d'anglais pour affiner la compréhension et l'expression...) Pour parler, je demande souvent du vocabulaire à Sébastien, qui cet hiver a potassé assez assidûment les premières leçons de la méthode envoyée par Mamie Suzie ! Mais à force de comprendre ce que je lis, j'en acquiers aussi. C'est un peu dommage que nous ne soyons en contact avec la langue que par bribes de conversation, mais on ne peut pas non plus forcer l'hospitalité !

Hier nous avons vu sur le compteur, au moment d'acheter l'huile d'olive : 1000km !