43km

On est partis tôt (vers 8h30), on a vu un panneau "Dolmen", on a décidé de le suivre, ça montait, on a décidé de laisser les vélos là, sous le viaduc, on a trouvé un peu plus loin des amandes, on en a cassé quelques-unes, elles étaient bonnes, on a décidé d'en ramasser, et quelques heures plus tard on est redescendu, un sachet plein d'amandes douces décortiquées dans une main, un sachet plein d'amandes amères (mais pourtant savoureuses, nous trouvons, Sébastien et moi) non décortiquées dans l'autre main, de l'arbre voisin ; on n'a jamais vu le dolmen... et ça ne nous a pas manqué ;)

C'était extraordinaire : sur cette petite route en forte pente, j'étais assise par terre à casser des amandes, Justine le plus souvent près de moi, passionnée d'entomologie (mais elle a hurlé de terreur lorsqu'une coccinelle s'est posée sur son pantalon...). Clémence, Baptiste et Sébastien récoltaient les amandes là-haut, au pied de l'arbre à 1,50m au-dessus de la route, ou sur les branches : les amandes sèches sont encore accrochées aux branches, où grossissent à présent les amandes qui seront mûres en fin d'année... Mon paysage en cassant les coques, c'était le vert des amandiers, les couleurs des fleurs et des vêtements des enfants, et la mer...

Nous avons pu faire le plein d'eau au centre équestre en redescendant vers les vélos ; quelques oranges pour nous désaltérer, il y avait derière le pilier du viaduc un bassin où nous avons pu nous rincer les mains.

Nous avons tout à coup entendu le carillon tintinnabulant d'un troupeau : des brebis déboulaient vers le bassin pour s'y abreuver. Par la route, de l'autre côté, nous avons vu arriver un berger et son chien. Gaspard (Asparo, en sicilien), une sacrée rencontre. Nous avons parlé des oranges, des citrons... "Les touristes sont étranges : ils s'émerveillent de ce que nous ne voyons même plus." On a bien ri : "Vous êtes fous ! Moi, pour faire dix mètres je prends ma voiture, et vous vous faites tout ça à vélo !" Ca a été un moment vraiment sympa. Nous n'imaginions pas qu'il y avait 160 brebis, le troupeau ne nous paraissait pas si gros.

Un peu plus loin, après une période d'oliveraies partout, il y a eu de nouveau des vergers d'orangers, partout, à perte de vue ! Au passage, razzia et orgie... Nous avons vu peu après un gigantesque affichage clamant "Ribera, citta delle arance" ! (Ribera, la ville à quelques kilomètres dans les terres, ville des oranges) Puis peu après, de nouveau des oliviers.

C'est très agréable de rouler dans les effluves des orangers en fleurs. On voit souvent sur le même arbre fruits (mais Gaspard nous a dit qu'en cette saison, les oranges sont déjà "vieilles") et fleurs... Etrange flore pour nous, les amandes sèches à côté des amandes vertes, les promesses de fruits à côté des fruits mûrs... En tout cas délicieux :)

Nous avons repris la grand-route avec ses viaducs qui nous offrent des vues aériennes (et des reliefs compensés), aux joints de dilatation effrayants (bosses, trous...), avec ses tunnels où il faisait bon être bien éclairé, et comme Justine dormait nous avons roulé sans arrêt majeur jusqu'à Siculiana.

Je suis allée faire un tour dans l'église, très grande et au somptueux décor, puis suis revenue près de Justine endormie pendant que Sébastien visitait. A un groupe d'anciens assis sur les bancs dans le coin de la place, j'ai demandé où nous pourrions trouver de l'huile d'olive en vente directe : nous n'avions vu qu'un seul - et grand - Oleificio. Personne ici n'en vend... mais Nino m'en donne !

Nous la goûtons en compagnie de la famille néerlandaise rencontrée à Selinunte, arrivée entretemps pour visiter l'église. Comme Baptiste est heureux de retrouver les grands garçons !!!

Bivouac à la sortie de la ville, au pied d'affichages publicitaires.