26km

Il est fou le vent ici. Il soufflait à décorner les boeufs quand nous avons trouvé notre bivouac, à l'abri du mur du cimetière. À présent plus rien qu'une toute petite brise.

Déjà cet après midi il s'est levé brutalement, au moment où nous aussi nous relevions : au bas de cette route en épingles à cheveux gravie la veille en tandem adultes, et descendue cette fois en famille, nous nous sommes arrêtés pour contempler un très beau rapace, brun sombre au ventre plus roux. Mort hélas... Trop sombre pour être une buse variable, mais je ne connais pas bien les autres oiseaux de proie. Ses serres aux griffes en crochets acérés, étaient d'un jaune franc. On a contemplé les grandes rémiges de ses ailes, le duvet visiblement très doux de sa poitrine... Et donc, nous avons voulu redémarrer. Face à nous le vent s'est en quelque sorte dressé ! Les kilomètres qui nous séparaient de la route principale nous ont paru plus longs que la veille quand nous roulions allégés.

Le Castella, c'est une petite bourgade tranquillement touristique - et tout au bout, quand on arrive à la mer : il y a le château. Relié par une simple digue au continent, il en impose vraiment, cerné par les eaux ! On peut y voir les éléments de constructions de différentes époques, vestiges du port grec antique, éléments romains, chateau aragonais, tour médiévale...

Si j'ai bien compris, les gros boulets de pierre que nous voyions, étaient des munitions de ces catapultes qu'Alexandre le Grand a utilisées. Ce même Alexandre le Grand dont on a entendu parler en Sardaigne, et pour moi bien longtemps avant en Macédoine, sa terre natale...

Nous avons quitté le chateau juste avant qu'il ferme, contents d'avoir pu le visiter. C'est que nous étions partis tard de Cutro, finalement : étant passés dire au revoir à Domenico là où il avait son bureau de campagne, sur la place, nous avons dégusté des calzone que Domenico était allé chercher pour nous, que précédaient des bananes offertes par l'épicier. Du bar au-dessus est arrivée une boîte de boisson gazeuse à l'orange, suivie d'une grande bouteille de cette même boisson.Le boucher a donné de petites saucisses et une saucissse typique calabraise, un client nous a apporté du pain, il y a eu 3 gâteaux à la crème et au chocolat, des fruits, du fromage, et après, hein, on est partis, parce qu"on est pleins, là vraiment !

Etonnante expérience que cette brève incursion dans la campagne électorale du candidat tête de liste aux élections municipales... Bonne chance Domenico !