29km

Sébastien, Clémence et Baptiste d'un côté, Justine et moi de l'autre, avons fait route à part. Une étape que j'ai trouvée peu plaisante, sur cette Statale (nationale) vallonnée dont les côtes étaient quelquefois redoutable.

Je n'avais pas de portable, Sébastien devait avec le sien prendre contact avec la personne qui nous le restituerait.

A l'aire de jeux de la Pineta, ceux à qui j'ai demandé n'ont pas voulu me prêter de téléphone. C'est finalement au coin d'une grande place, au kiosque à journaux, que j'ai pu envoyer à Sébastien un SMS donnant ma position, et recevoir sa réponse : "on arrive".

En l'attendant, j'ai acheté à Anna-Maria un magazine de jeux adapté au niveau d'italien de Clémence. Lorsque toute la famille s'est retrouvée, Anna-Maria a offert à chaque enfant l'un des petits sachets surprises dont regorgeait l'entrée de sa boutique.

Sébastien, en quittant la plage avec douche où il était avec les aînés, venait de rencontrer Walter : nous étions invités ! Le temps de récupérer notre smartphone des mains de Maella, et par la très belle piste cyclable lungomare, avec son extraordinaire passerelle double, nous avons rejoint Walter qui nous a guidé jusqu'à chez lui. Il nous invitait au restaurant ! Nous y avons été conduits répartis entre la voiture, conduite par Lina, avec Cathrin jeune canadienne, Martha et Carlo, 7 et 1 ans, Justine et moi, et la camionnette Cannondale pour Sébastien, Clémence et Baptiste avec Walter.

Au menu,l'histoire de Charles Quint - dont la brasserie portait le nom, Focaccia, brochettes de mouton, frites, et glace. Le tout excellent, et arrosé d'un pichet de bière blanche pour les amateurs. Un beau repas d'anniversaire offert par Walter !

Au retour, nous avons installé le dortoir dans la moustiquaire d'une tente de notre hôte, qui avait laissé brûler une bougie anti-moustique sous la tonnelle.

Pour les cadeaux, ce n'était pas fini! Après le petit déjeuner - il y a longtemps que Clémence avait dit qu'elle voudrait un petit déjeuner le jour de son anniversaire : elle l'avait :-) Après le petit déjeuner, Walter a été aux petits soins pour vélos - dont il est technicien - et cyclistes. Il a changé mon câble de changement de plateaux et sa gaine éventrée quelques jours plus tôt, avec le coup de main inégalable du spécialiste : Sébastien l'observation avec attention et admiration. Lui qui m'avait ceci dit bricolé une réparation de fortune bien efficace pour ces quelques jours.

Clémence, outre un jouet de Martha, est repartie avec le premier casque de Walter, rouge et ultraléger, et Justine le premier casque de Martha : deux jours plus tôt nous avions constaté que leurs deux casques étaient cassés. Sébastien s'est vu offrir un polo noir et une grande gourde Cannondale - comme cette dernière était bienvenue ! Malgré les fréquents nettoyages, la vase s'installait sur les parois de sa gourde, la rendant rapidement imbuvable.

Il est aussi reparti avec un nouveau polo de vélo, orange, exactement ce dont il avait besoin (une forme seyante non moulante) et que nous n'avions pas trouvé : l'éternel tee-shirt vert avait GRAND besoin de prendre sa retraite après quelques milliers de kilomètres :-D

Baptiste est tout heureux du monocle et de la mini lampe qu'il a reçues de Walter : nous avons tous été couverts de cadeaux !

Sans compter la salade que son oncle est allée chercher pour nous au jardin... Toute fraîche, nous sommes allés la manger à l'ombre d'un petit parc de Pescara, où Baptiste a gonflé tout plein de ballons - un sachet offert la veille par Anna-Maria - qui ont décoré les lieux, puis les vélos, avant d'aller prendre... des glaces !

Sur la piazza Rinascita, en face du kiosque il y avait une gelateria artigianale biologica. Nous nous sommes partagés quelques "copette" : nous avons goûté ainsi presque tous les parfums de la boutique de Selim ! Un vieux rêve ;-)

(Devant l'assortiment d'une gelateria italienne, le plus difficile n'est pas de décider les parfums qu'on prend, mais de renoncer à tous les autres... Ne l'ai je pas déjà écrit, d'ailleurs ? À Cariati peut être...)

Clémence a soufflé en riant les bougies en carton que nous avions dessinées, découpées, coloriées, et qui plantées dans les "copette" faisaient très bien. Après 2 x 3 petites "copette" à 3 parfums chacune, il y a encore eu une granita di mandorle offerte par Selim. Absolument terrible...

Une granita, on ne sait pas comment ça se traduirait en français... C'est sicilien, à base d'eau sans lait, ça fond à une vitesse spectaculaire et n'est, de ce fait, servi qu'en gobelet.

Avant de partir, nous avons contacté de prochains hôtes potentiels : à Barletta, pendant que j'étais allée avec Clémence lui acheter des sandales - l'une des siennes s'était perdue pendant l'orage sur la route de chez Valentine - Sébastien, au pied du colosse romain, un bronze impressionnant, avait fait des rencontres. Filippo, cycliste qui aurait aimé nous faire découvrir le Parc de l'Alta Murgia, où il organise des excursions à vélo - il y connaît notamment la ferme de Valentine. Puis Loredana et Piero, qui avec leur fils Marco profitaient de quelques jours de vacances pour aller voir les Pouilles : nous étions conviés à déjeuner avec eux ! Les vélos près du camping car, la table sortie sous l'auvent, nous avions trouvé très bons les spaghetti dont Piero affirmait avoir raté la cuisson... Il faut dire que beaucoup de pâtes dans pas assez d'eau pour cause de casserole trop petite, on connaît bien le problème :-D Il avait plu juste au moment du café, pris dedans.

Et donc, approchant de Fermo, nous nous sommes manifestés. Nous avons aussi contacté Luigi et Maria rencontrés à Trapani il y a un moment et beaucoup de kilomètres...Ils nous avaient laissé leur carte "Si vous passez par là..." Des fabricants de pasta ! Eh bien, nous allons y passer, nous y sommes attendus lundi.

Grande étape franchie : passer des coups de fil en italien. Je ne comprends évidemment pas tout, comme en toute conversation en italien, mais : j'y arrive... Je me rappelle quand il a fallu que je réponde au téléphone en Allemagne, comme ça me faisait peur ! C'est tellement plus difficile de comprendre sans le visage, les expressions, les gestes...

Bon, ceci fait, on a failli être prêts à démarrer. Il fallait faire revenir Baptiste, qui jouait un peu plus loin avec l'un des ballons de baudruche. Le voilà qui arrive ! Suivi d'un monsieur qui offre une glace aux enfants !!! Ça a fait rire Selim quand il les a servis :-D

Et puis, donc, nous sommes repartis, par la piste cyclable lungomare, où passent tant de vélos, cyclistes de tous âges. A Pescara, si bien sûr nos vélos attiraient l'attention, il n'était pas original qu'il y ait sur un vélo un adulte et deux enfants : nous n'en avions probablement jamais vu autant !

Bivouac à la belle étoile dans une magnifique aire de jeux, Clémence et Baptiste ont même dormi dans la maisonnette, ravis. Difficile de faire retirer son nouveau casque à Justine : elle l'aime trop :-D