La pasta di Aldo 27-29 juin

Monte San Giusto

19km dans les collines, sans bagages

Nous avons quitté la maison de campagne de Piero et de son frère Daniele, qui vit habituellement en Asie du sud-est avec sa femme et ses deux enfants de l'âge de nos deux aînés - nous les avons vus sur Skype - à une heure encore relativement matinale. Mais la chaleur aussi était matinale ! Il faisait déjà bien chaud à huit heures... mais sans bagages, les montées étaient bien plus aisées !

En effet Piero nous avait annoncé samedi : "lundi je dois conduire le camping-car à Macerata pour une réparation. Je peux passer par Monte San Giusto et vous apporter vos affaires."

A l'entrée de Monte San Giusto, à gauche, une usine de chaussures d'enfant. Nous jetons un oeil par les fenêtres ouvert, apercevant bobines de fil, machines à coudre, pièces de cuir... Au magasin d'usine, on trouve ENFIN les sandales idéales pour Justine ! Elle était bien attirée par le brillant des sandales argentées, mais les a bravement retirées en disant "on prend celles-là", ré-enfilant de jolies sandales simples en cuir clair non teinté, bien ouvertes, légères... Une confection de belle qualité, du cuir très souple et des finitions parfaites, des scratches pour que la piccolina puisse continuer à se chausser seule : vraiment parfaites pour nous.




En sortant nous avons eu le privilège de visiter l'usine, vidée de ses ouvriers que nous avions vus partir en pause, tous très souriants. Le patron, on suppose ? nous a montré différents postes de confection de cette usine où sont fabriquées 500 paires de chaussures chaque jour, pose d'oeillets, mise en forme du dessus de la chaussure, du dessous, pointe, talon, encollage, pose de la semelle, couture éventuelle de cette dernière, rabotage de son contour, cirage, laçage... Nous avons vu sur les étagères de très jolies bottines fourrées, tout en cuir et laine naturels : ce qui chaussera les petits et moyens petons cet hiver...

En route pour "La pasta di Aldo". C'est cette rue-là. Ca descend. Ca descend même très fort ! La maison et, en face, le laboratoire de fabrication sont là, en bas d'une pente forte en graviers. Même sans la remorque et les sacoches sur ma roue avant, je descends pieds à terre et peur au ventre ! (Modérée, hein, la peur, il y en a pour quelques mètres)

Maria et Luigi nous ont prévenus : ils n'auront pas de temps à nous consacrer avant 17 ou 18h. Mais la météo annonçant des orages, ont accepté que nous arrivions tôt, à condition que nous soyons autonomes. L'orage arrive, justement. A peine le temps d'ouvrir le garage, d'aller rechercher les vélos qu'on avait d'abord laissés un peu plus haut : tout le monde est à l'abri quand se mettent à tomber des trombes d'eau !

Dans l'après midi, Sébastien est allé proposer son aide à nos hôtes, en pensant très fort à Sylvie et Luc et au travail à la cave. Pendant ce temps j'ai fait la sieste avec Justine, Clémence et Baptiste appréciaient feutres et papier abondants ! Puis, Justine endormie chargée sur mon dos, nous avons pu visiter le lieu où sont fabriquées ces pâtes aux oeufs de qualité supérieure, expédiées dans toute l'Italie et en divers pays. Composées de deux tiers de semoule de blé dur et d'un tiers d'oeufs, ces pâtes sont séchées suspendues, à basse température (autour de 45°). Ils en produisent 400kg par jour en moyenne, toutes très soigneusement emballées en cartons.

Au dîner, il y a eu dégustation de pâtes ! Une première pour nous. Maria nous a proposé de goûter 4 types de pâtes différentes, nature, épeautre, au citron, et de très, très fines pâtes qui ont eu notre préférence à l'unanimité.

Beaucoup de télé et de dessins avec les feutres de Maria,les enfants se sont couchés aussi tard que nous. Inreveillables... Tout est rangé, sauf le drap et le matelas sur lesquels dort encore Clémence, quand Maria passe nous voir vers la fin de la matinée.

Sa proposition que nous restions, moyennant la préparation de quelque chose de français pour le repas du soir, soulève un vif enthousiasme. On élabore joyeusement un menu !

Déjeuner ensemble au garage, j'ai demandé un balai à Maria, ce n'était pas du luxe ;-) ; dîner élaboré en fin d'après midi, il est tard quand apparaissent Maria puis Luigi : la machine à faire les pâtes, celle qui est tout automatique, est tombée en panne... Le réparateur est là depuis quelques heures déjà, pendant lesquelles Maria a tourné la manivelle de la machine manuelle... Ils sont crevés, désolés de sortir si tard... mais bien contents que le repas soit prêt.

Au menu : quiche poireaux lardons et salade verte sauce à la moutarde de Dijon ; riz et ratatouille provençale ; tarte aux pommes. Puis tandis que Luigi retourne au chevet de la machine, Maria comme promis au déjeuner, nous emmène à pied prendre une glace !

Nos hôtes nous porteront les bagages en haut de la côte vertigineuse, ils nous indiquent les horaires où ils pourront nous les monter. Aussi à 8h30 tout est plié, on charge la voiture. Maria propose à Clémence et Baptiste de rester - à condition d'être très calmes ! - dans l'entrée du laboratoire, à observer, pendant que nous poussons nos montures légères jusqu'au point de rendez vous. Grosse déception pour Justine de ne pouvoir rester avec eux... Mais c'est si particulier un lieu de production d'aliments...

Luigi, ravi qu'ils aient été aussi calmes et attentifs , nous livre avec nos bagages deux enfants enchantés d'avoir pu faire le tour du laboratoire - en pleine action à cette heure-ci. Et quelques pâtes pour la route :-) Ci vediamo!