31 août (on a pensé à toi Thibault...) et 1er septembre 54 km

Dernier jour de vacances pour Louise, Paolo et Rosa - leurs parents, eux, ont déjà repris, et Julie est partie tôt ce matin. Nous mettons la dernière main à nos préparatifs quand elle revient vers 16h, et quittons les lieux avant que ne parte travailler Jérémie à 17h : en accord avec eux d'une part, et avec André et Geneviève d'autre part, nous prenons la route seulement en fin de journée. Ainsi les enfants auront eu des heures encore à jouer ensemble, donnant une teinte marquée de vacances à cette veille de rentrée. Et nous roulerons "à la fraîche", après avoir laissé passer les heures les plus chaudes. Quelques jeux de société, des heures de légos, maints passages par la piscine : les enfants sont heureux ensemble, très peu de frictions ou tensions. Et nous aussi on est heureux ici, la maison respire la joie, c'est bien agréable !!!

Les vélos dehors, Sébastien qui vient de repérer une pompe à manomètre, refait la pression des pneus : ils en avaient bien besoin... On aurait peut-être moins galéré s'ils avaient été mieux gonflés ! Enfin pas de regrets : on serait passés à côté de belles rencontres :)

Car entre l'Argentière et Embrun, il y avait sur la gauche une source d'eau chaude, avec bains, librement accessibles, dont Pascal avait parlé un jour. Nous les avions vus sans nous arrêter, en octobre dernier, attendus aux Vigneaux alors que la pluie menaçait.

Cette fois, attendus nulle part ce soir là, Sébastien avait très envie d'y aller. Moi : pas du tout. Les lieux de baignades en plein soleil, bien visibles depuis la route, ne me tentaient absolument pas ; me baigner oui, mais pas à cette heure-ci (dans les 14h) en plein cagnard... Justine, elle, était bien tentée aussi, Clémence pas du tout, et Baptiste apercevant une aire de jeux, a pris place à l'avant du Pino tandis que Clémence embarquait derrière moi : j'ai continué.

Lorsque, à la fontaine du village où j'avais enfin trouvé, avec une joie et un soulagement bien intenses ! à nous désaltérer et rafraîchir (rappelez-vous, ça montait pas mal, vent fort de face, très chaud... j'arrivais à court de mes 2,3L d'eau !), ils nous ont rejoint, Baptiste a parlé très joyeux des copains avec lesquels il avait joué, et Sébastien nous a annoncés que nous pourrions faire halte à Cavaillon, à condition d'y arriver au plus tard samedi.

De La Tour d'Aigues, une cinquantaine de kilomètres : tout à fait faisable. Ce soir-là Geneviève et André seraient absents, invités à un anniversaire : cela nous permettait sans complexe d'arriver tard après avoir roulé à la fraîche.

Entre les petites pommes au bord de la voie ferrée, ce propriétaire qui nous a remis sur la bonne route après nous avoir offert mûres, figues et quelques pommes, et les poires au pied d'un verger déjà récolté, on a un peu traîné au début de l'étape, avouons-le. Il faut dire que la petite route était bien agréable.

De Villelaure, on réempruntait celle par laquelle nous y étions arrivés l'an dernier, nous sommes repassés à l'endroit où nous avions rencontré Julie, mère de famille à vélo avec ses deux grands à vélo et la petite troisième sur le siège avec la draisienne au guidon : un tableau qui nous rappelait quelque chose ! Et juste après, nous reconnaissions bien cette route entre un haut talus surmonté d'une rigole, et un petit canal à fort débit, où nous commencions à nous demander, l'an dernier toujours, où diable nous trouverions un bivouac, avec tous ces petits canaux partout.

Sur la grand'route, il y a eu un très joyeux et drôle moment de défoulement-contemplation, face au soleil qui, droit devant nous, en symphonie avec les nuages, nous offrait le spectacle d'un coucher magnifique. Et ça criait à tue-tête, (l'un ou l'autre comptait 1, 2, 3) "C'EST BÔÔÔÔÔÔÔÔÔ !" On a bien rigolé, on s'est bien régalé :)

André au téléphone avait donné des indications très précises : nous avons trouvé sans peine le petit portillon resté ouvert. Baptiste a retrouvé avec joie Gabin, venu de suite nous accueillir. Clémence dormait, on est allés installer les vélos près du studio où nos hôtes nous invitaient à nous installer, près de la grande piscine. Pour ma part, j'ai réclamé une bouillote à Myriam la maman de Gabin, et suis allée me coucher avec : les maux de ventre qui allaient et venaient pendant l'étape, semblaient profiter de l'arrêt pour me terrasser. Dodo et chaud m'ont fait du bien :)

Les parents de Gabin se prénomment... Myriam et Nicolas ! Comme chez la marraine de Clémence :) Gabin était avec ses grands-parents lorsque Sébastien les a rencontrés. Ils vivent tous les 5 sous le même toit, et le vivent bien : une situation que nous avons souvent rencontrée dans les pays de l'Est, quelquefois en Italie, mais bien rarement en France. Geneviève, esthéticienne, a pratiqué son métier avec amour visiblement, ce qui a plu à sa fille qui très tôt a exprimé le souhait de venir travailler avec elle. Elle s'est donc formée et, après un temps à travailler ensemble, c'est Myriam qui tient à présent le salon. De longues journées de travail, mais visiblement du plaisir à le faire : j'espère que nous saurons proposer nous aussi ce modèle à nos enfants ! Nicolas rentre tard, avec des sachets de ce qu'il produit : des herbes aromatiques fraîches. Nous partirons avec ciboulette, persil plat, basilic... quel parfum !

C'est la rentrée, et Gabin n'aime guère l'école ; manifestement, vu sa vivacité d'esprit, il s'y ennuie... Il n'a pas caché sa joie de rentrer déjeuner à l'avant du Pino, et de repartir de même à 13h30 ! Et il était bien content en rentrant de savoir que nous ne partirions qu'après une deuxième nuit.

En effet nous avons consulté la météo : nous allons attaquer la vallée du Rhône, et savoir dans quel sens et à quelle puissance souffle le vent, y est une donnée incontournable. Inimaginable par exemple de rouler lundi et mardi, si les prévisions se confirment : un mistral de 25 à 30 km/h, on ne le regarde pas en face à vélo...

Et donc, plutôt que de partir cet après-midi où il se levait à une bonne vingtaine de km/h, nous partirons demain matin, et composerons avec des vitesses un peu plus faibles. Pour changer d'Avignon, nous passerons par Orange. Nous prévoyons de bivouaquer le soir puis, s'ils sont disponibles, de faire étape le soir suivant, samedi, chez les parents de Jérémie qui ont proposé de nous accueillir à Bourg Saint-Andéol. De là nous tâcherons de rallier Le Teil avant que le Mistral ne s'emporte, si Alain et Marie sont là dimanche...

A suivre ! En attendant, petits et grands nous avons tous bien, bien profité de la piscine, cet après-midi nous avions pensé aller visiter le vieux Cavaillon, au lieu de ça nous sommes restés à l'ombre des beaux arbres du jardin de nos hôtes, il faisait bien chaud. En toute fin d'après-midi l'ombre était encore appréciable quand je suis allée acheter une paire de pédales au Décat' tout proche : ma pédale droite s'est cassée la veille de notre sortie d'Italie ! Impossible de monter l'Echelle comme ça, on avait alors fait un échange avec une pédale de Clémence. De taille enfant, elle était moins large, mais m'offrait un appui satisfaisant. Justine est ravie : elle a un nouveau maillot de bain ! Le sien a été perdu après la première utilisation, juste avant de monter à Fermo...