55km

Orange

Souvent les Pouilles nous ont fait penser à la Provence, à présent voilà que c'est la Provence qui nous rappelle les Pouilles : comme vers Manfredonia, nous trouvons de la roquette qui pousse un peu partout. Miam :-) Nous en avions trouvé à Bussoleno, peu avant de prendre le train pour Bardonecchia ; et de nouveau depuis Manosque.

Nous avons quitté Cavaillon, un melon dans les bagages forcément ;-) Ainsi que les trois gros sachets d'herbes fraîches de Nicolas. Cette fois nous passerons par Orange, ça nous changera d'Avignon. Nous tâtonnons un peu pour trouver la petite route qui nous permet d'éviter la Nationale 7. De la verdoyante vallée de la Durance, nous voici dans des zones arides, les vergers font place aux vignes. Le tableau : sur la terre ocre, les ceps noirs noueux couronnés d'un bouquet, petit, de feuilles bien vertes, où se détache nettement le raisin. Les grappes sont parfois d'un bleu presque cobalt, que du raisin noir dans ce pays de Côtes du Rhône : vins rouges.

On aimerait bien trouver un bord d'eau pour se rafraîchir. Mais les cours d'eau sont soit stagnants, soit inaccessibles en contrebas de 2 ou 3 mètres de broussailles. Toutes les fontaines sont arrêtées : ici c'est sécheresse. Après une petite pause à l'ombre des arbres du "parc du château" de Courthezon, nous arrivons à Orange par un coin peu bucolique (zone commerciale...) mais moins fréquenté que la N7.

Voyant le flanc du théâtre antique, les enfants reconnaissent immédiatement la structure des arènes - de Vérone notamment. Avec l'imposant mur de scène on passe à autre chose ! Le théâtre est fermé, mais de belles photos exposées devant permettent d'en voir les caractéristiques. Et on se souvient alors qu'on a vu le mur de scène, l'an dernier, du théâtre d'Alba-la-Romaine non loin du Teil.

On prend la direction de l'Arc romain, qui est aussi celle de la sortie de la ville. Dans la ruelle on passe près d'une librairie : Sébastien va y chercher la carte de la suite, Rhône-Alpes. Dépassant mon vélo, un homme dit à ses deux enfants "Regardez, des vélos comme ça, on n'en voit pas tous les jours !" "Et encore, celui-ci est bien plus ordinaire que celui-là", dis-je en désignant le tandem qu'on voit "de dos". On discute un peu, l'aîné des garçons pose des questions, comme son papa. Sébastien tarde à sortir, il revient enfin tout content, muni d'une carte et des indications pour un bivouac proche avec baignade ! Et moustiques, paraît il... Présentations avec mon interlocuteur, dont on prend assez vite congé pour arriver pas trop tard au bivouac. Il tourne le coin de la rue... et revient aussitôt pour nous inviter à passer la nuit chez lui. Benjamin est d'une famille de musiciens, mère professeur de piano, père organiste, je pianote les premières mesures de la Fantaisie avant de rejoindre les papas à la cuisine "Je vois que nous avons les mêmes références" me dit-il :-)

Les enfants ? On ne les voit plus, il y a des jouets et des compagnons de jeux ! Géraut est un peu plus jeune que Baptiste, Thomas a 18 mois et le sourire enjôleur qui va avec.

On prépare le dîner, Sébastien et moi, tandis que Benjamin s'occupe du bain des trois aînés. Cubes de melon, salade verte, tomates, à assaisonner de ciboulette et persil hachés dans des godets, puis pâtes fraîches - que nous avions - au basilic. Tout le monde fait honneur aux herbes, on se régale en pensant à Nicolas.

Avec Benjamin les sujets de conversation ne manquent pas, cancérologie, musique, langue des signes française et bébés signeurs, le plus dur c'est d'arrêter et d'aller se coucher ! Et d'écrire pour le blog....

(Mis en ligne le 06/9)