24 km

Départ de bonne heure de chez nos hôtes, qui partent pour l'école - élèves et enseignants. Clémence, qui est passée par là hier pour aller à l'audition de Mona, nous guide fièrement sur le début de l'itinéraire, nous repassons près de la fontaine où nous avons rencontré Cécile et ses enfants, et nous voilà repartis le long du canal de la Marne au Rhin. A Lutzelbourg, pendant que les enfants regardent avec Sébastien un bateau passer l'écluse, je fais un gros plein d'eau - 4L en bouteilles, en plus des gourdes donc - il fera très chaud encore aujourd'hui, le confort d'en avoir bien assez est précieux.

Grâce à d'autres cyclistes nous allons sans détour (il y a des indications qui mènent à un portail clos...) au bassin de l'accès bas au plan incliné. J'ai dû le voir, petite, non ? Je me rappelle une histoire de dispositif pour que les bateaux passent sur la montagne, histoire que je ne comprenais pas ! C'est vraiment ça que je me rappelle : qu'il y avait un concept étrange qui m'échappait complètement, auquel je ne trouvais pas de sens...

Et donc, nous avons pu le voir, ce système de bac où entrent les bateaux, qui s'élève ensuite le long de la pente tandis que descend un contrepoids ; deux petits bateaux y avaient pris place.


Nous avons repris nos vélos, pensant retrouver peut-être un peu plus tard les bateaux vus à l'approche - ou d'autres - depuis le haut du plan incliné. Ce n'est pas tout à fait comme ça que ça s'est passé...



Pour aller voir le plan incliné, il faut quitter la piste cyclable et prendre une route sur 3 à 400 mètres. Au retour, alors que j'étais en queue de convoi avec Baptiste, je lui expliquais un panneau qu'il y avait là tout en roulant, PSCHHHHHHHHHHHH ! Arrêt immédiat avant même d'en sentir l'effet, et Baptiste est parti prévenir Sébastien, déjà hors de portée de voix et sonnette, que j'avais crevé...

J'avais le nécessaire pour réparer. Mais impossible de le faire là, bord de route trop étroit et trop passant. Et impossible de déplacer mon vélo chargé sans détruire ma roue avant, complètement à plat en quelques secondes.

Sébastien après avoir déposé les enfants en sécurité, est venu voir ce qu'il m'arrivait. Il est retourné vider son vélo, pour venir prendre mon chargement, sacoches et panier. J'ai gardé ma gourde dans le sac à dos, et mon gilet jaune par dessus, et poussé mon vélo en portant la fourche : il n'y avait pas long à parcourir.

Sébastien s'est aussitôt attelé à démonter le pneu, sur lequel nous n'avions rien repéré de suspect. Et pour cause : la chambre à air avait crevé sur la face interne, où elle était déformée au niveau de chaque trou vis à vis des rayons. On était surpris de ne pas avoir mis de fond de jante...

Pose de rustine, ré insertion dans le pneu, gonflage. PSCHHHHHHHHHHHH ! on recommence... changement de la rustine...


Bon, au bout d'une dizaine de tentatives, avec refroidissement de la chambre à air dans l'eau de la rivière toute proche - c'est probablement la chaleur qui gênait une bonne adhérence des rustines... nous avons déménagé du parking en bord de route vers la voie cyclable à 20 mètres, pour interpeller les cyclistes qui passaient. Tout le monde n'a pas de chambre à air de rechange, mais ça arrive ! Le premier qui s'est arrêté avait une chambre mais trop grande, et nous a laissé une bombe de regonflage et réparation. Bon, on a fini le pique-nique et rangé, pour démarrer juste après usage de cet aérosol.

Oh la la... la mousse sous haute pression s'est mise à ressortir par le trou dans la chambre à air, ça n'a rien gonflé ni bouché mais il y a eu de la mousse de latex partout !!!!!!

Sébastien a retenté une ou deux rustines... et le couple qui passait pendant que Sébastien refroidissait à la rivière, avait une chambre à air de 26". Pas neuve, rustinee, elle était en place et gonflée au retour de Sébastien ! Merci Marie-Jo et Thierry ! Parés à repartir, enfin ! Il est 16h, j'ai crevé peu après 11h30...

Fssssssss... zut elle fuit aussi ! Fuite plus lente, on part comme ça, regonflage tous les 700 à 1000m c'est toujours mieux que d'être à l'arrêt complet forcé !!! Et c'est sur ce rythme saccadé que nous remontons la splendide vallée des éclusiers : il s'agit du canal et des 16 anciennes écluses désaffectés suite à la mise en service du plan incliné. Le canal est à sec, et on se retrouve à passer dans une écluse à vélo, avant que la piste cyclable ne rejoigne plus conventionnellement le chemin de halage ...


Puis canal passe dans deux tunnels, l'Eurovélo5 contourne par la route (vallonnée donc). Au village d'Arzwiller je vais faire un gros plein d'eau au cimetière avec Clémence. Un homme s'approche, "c'est vous qui êtes à vélo avec toute votre famille ? Venez, je vous attends, venez vous rafraîchir chez moi !" Il m'avait vu pomper dans la côte...

Nous courons donc aux vélos, à l'ombre de l'autre côté de l'église, annoncer cette joyeuse nouvelle au reste de la famille - Baptiste se lamentait "je veux de l'eau fraaaaaîîîîche", Clémence "je veux faire une grande pauuuuuuuse !" quand j'avais repéré le point d'eau.

Mais entretemps Sébastien a aussi rencontré du monde. Marjorie et Léonard ont quitté Strasbourg ce matin pour 4 mois ! Et possèdent une chambre à air neuve aux bonnes dimensions que nous leur rachetons, avant que je rejoigne notre bienfaiteur providentiel avec les enfants.

Eau fraîche, glaçons, coca, ombre, et du coup convivialité pour cette pause, pendant laquelle Sébastien qui nous a finalement rejoints avec "Marjo et Leo", remplace ma chambre à air. Bien rôdé pour cette manoeuvre moult fois répétée aujourd’hui :) Merci Yann et Angeline pour cet intermède généreux, chaleureux, revigorant !



Après, nous étions plein d'énergie pour attaquer tous les sept la montée dans la forêt, et nous avons bivouaqué ensemble dans un pré fauché, où les enfants ont capturé des sauterelles mais surtout, surtout, accaparé Marjorie pour qu'elle leur lise des histoires de Jojo Lapin sur notre liseuse ! Pendant ce temps préparation de tambouille, ce soir c'est chou et tomates, puis taboulé de Marjorie et Léonard, et pasta party avec des spaghetti accompagnés d'une sauce bien sympa : oignons, puis courgettes ail laurier herbes de Provence concentré de tomates, eau, huile d'olive... Délicieux et convivial :)

On envisageait de dormir à la belle étoile, mais le ciel n'est pas engageant : on plante les tentes. On a bien fait ! Quelques averses dès le début de la nuit...