Les petits sauts de puces... ...font les grands voyages !

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mercredi 1 mai 2013

Entre Gaishofen et Irring

28 km, Clémence 6.

Nous sommes à 10-12 km de Passau, où nous tâcherons de nous mettre demain à l'abri de la pluie annoncée.

Ce matin comme toujours, ranger a pris du temps, et puis ayant à disposition les tissus et la machine à coudre de Rita, nous avons entrepris de parer un manque notoire, un oubli d'au départ de Belfort... à repérer sur les prochaines photos du convoi !

Franz et Sébastien ont chargé la malle dans le coffre du minibus, installé les 3 vélos sur le porte-vélo, tout le reste du bazar a suivi. Clémence était littéralement fascinée par cette voiture équipée de trois banquettes de trois places !

Il était 13h à peine passées quand nous avons démarré, alors avant de quitter Mettenbach nous sommes passés voir la manifestation locale du jour : en Bavière, le premier mai, dans chaque village, on dresse un grand mât, parfois peint de spirales bleu et blanc, décoré de couronnes de branchages, et souvent orné des insignes correspondant aux différents corps de métier représentés au village. À l'heure actuelle, ce mât est le plus souvent dressé à l'aide d'un treuil. Mais à Mettenbach, c'est encore à force d'homme qu'on le fait. Sacré spectacle ! Mais c'est long, nous avons assisté vingt à trente minutes au spectacle du meneur qui donnait les instructions et lançait le mot d'ordre au moment de gagner quelques degrés. C'était quelque chose, ces paires de longues perches manipulées par deux grappes d'hommes, déplacées à mesure qu'était dressé le long tronc d'arbre.

Et puis nous avons vraiment quitté Mettenbach, et c'est à quelques centaines de mètres du Danube, à Mitterndorf entre Winzer et Hofkirchen, que nous sommes descendus de notre grand et confortable taxi, et que nous avons pris congé, avec émotion, de Rita.

Après quelques kilomètres, le pneu arrière de Clémence a littéralement fait explosion, sous mes yeux ! Sébastien 100 mètres devant s'est demandé quel était ce bruit... Nous avons pu profiter, pendant la pause rustine (ou pendant la pose de rustine, si vous préférez), du spectacle d'un couple de vanneaux huppés : leur vol virevoltant est un ravissement, et alors les sons qu'ils produisent, ce sont eux qui font ces bruitages de jeux vidéos dont j'avais parlé il y a quelques jours ! Très distrayant :)

A Windorf nous avons traversé une fête-marché en plein rangement ; nous en étions sortis, allez demi-tour, on va bientôt quitter la Bavière... Mais c'était vraiment la fin ! Et s'ils servaient encore à boire, pour manger c'était fini, "mais il y a ça qui doit partir" et je me suis retrouvée avec, dans les mains, un sachet de viennoiseries frites ! Sébastien a pris une bière, Baptiste dormait très profondément je n'ai pas su le réveiller, et nous nous sommes régalés de ces sortes de cubes à la (très bonne) confiture, et de tresses de pâte feuilletée. Trois sachets d'aubaine, au total !

Un peu plus tard, nous sommes passés tout près de deux nids : une foulque macroule et un cygne, manifestement occupés à couver... Et côté faune encore, ce soir au bivouac nous avons vu une petite grenouille, bien vive.

mardi 9 avril 2013

Ulm

Clémence a roulé ce matin visiblement avec plaisir jusqu'à Ehingen, soit une dizaine de kilomètres. Il faisait beau ! Pour la première fois depuis notre départ, elle a retiré complètement sa combinaison de ski ! Et elle trouvait que pédaler est plus aisé sans la combinaison.

A Ehingen, il y avait le marché sur la place du marché, nous y avons refait notre (petit) stock de pommes. Puis comme le magasin de vélos était fermé entre midi et deux, et qu'il s'était mis à pleuvoir sérieusement, nous sommes allés manger chaud et au chaud en attendant.

Sébastien a pu trouver un pneu de rechange ainsi qu'une chambre à air. Le pneu, c'est un Schwalbe Marathon, depuis le temps qu'on en entend parler il a interêt à assurer !!

Mais nous sommes partis comme ça, enfants sur nos dos et pneu neuf dans le siège, parce qu'il pleuvait et faisait froid : moins de 6C vers 15h... Il etait loin le soleil de ce matin...

A part une grosse côte pour quitter Ehingen, le parcours était bien plat, et on filait à travers la campagne ! C'est lors d'une pause seulement qu'on a perçu le vent, glacial... mais dans notre dos !! Une grande première :)

Nous étions bien contents d'arriver ainsi à une heure raisonnable à Ulm ; nous y étions attendus : nous avions en effet contacté David, inscrit sur le réseau Warmshower.

Pschhhhhhhh ! A moins de 500m de l'arrivée, vers 18h30, crevaison ! Sébastien a donc remplacé pneu et chambre à air arrière (après avoir, rappelons-le, vidé le vélo, dételé la malle, ...) au moment où le froid revenait, le soleil baissant. La déchirure, sur l'autre pneu, le long du bord de la jante, faisait près de 4 cm à présent... et le morceau de chambre à air placé en renfort, à double, entre chambre à air gonflée et déchirure, était percé sur deux épaisseurs ! Bon, contents d'avoir installé du neuf et de se débarrasser de cette épée de Damoclès :)

Nous voici à présent au chaud, au sec, au moelleux, une grande chambre avec des matelas par terre nous offre 2m40 de couchage, quand hier nous n'avions que 1m35 pour dormir tous les 4 ! (Et si c'était sec, ce n'était ni propre, ni spacieux, ni moelleux ;) )

Demain il pleut, et David est d'accord pour que nous restions 2 nuits. Et les enfants, 4 de 8 à 15 ans, sont aussi très sympathiques et adorent jouer avec Clémence et Baptiste :)

samedi 23 mars 2013

Kembs

Schaeferhof

Il y a des jours chouettes, d'autres qui commencent mal... Hier s'insérait clairement dans la première catégorie, aujourd'hui, hum... Tout le monde s'est réveillé tranquillement autour de moi vers huit heures, j'écoutais déjà depuis un moment des pics et des mésanges s'activer autour de la tente. Sébastien rangeait la couette, on a entendu la pluie commencer à tomber. Nous avons pris un bon petit-déjeuner sous la tente, et l'avons finalement pliée vers 10h. Froid saisissant ! 2C environ... Les enfants malgré leur équipement, ont commencé à avoir froid aux pieds... Après quelques kilomètres, à la passerelle de Niffer, les panneaux indicateurs étaient ambigus, plusieurs routes, pluie battante... J'ai entendu sonner, toutes proches, les cloches de l'église du village, et nous avons pris cette direction pour, effectivement, trouver un café-tabac-presse-dépôt de pain en face de l'église, où nous avons pris une boisson chaude et une baguette, contre un radiateur :-)

Nous sommes repartis après avoir équipé les enfants, bien réchauffés, plus chaudement encore, sans pluie, et après avoir bien repéré, au chaud, la route à suivre.

Lors de notre premier grand voyage en 2012, il s'était écoulé plus d'un mois entre notre départ de Belfort et notre première rencontre hospitalière - Catherine et Gérard à La Charité sur Loire. Là, troisième jour de voyage et nous voilà déja accueillis ! Agnès et Michel, en tandem, se sont arrêtés pour nous proposer leur aide alors que nous venions de nous arrêter, quelques mètres après le pont-levis de Kembs. Juste après l'avoir franchi j'avais demandé à Sébastien "mais ça monte, ou quoi ?" Ma roue arrière était à plat... encore...

Michel nous a offert son aide, il n'y avait malheureusement pas grand-chose à faire... Nous avons alors été conviés à venir prendre le café au chaud après avoir réparé, chez eux quelques kilomètres plus loin. Ma demande que nous venions prendre notre casse-croûte au chaud a été bien accueillie, et Michel s'est même proposé, en cas de difficulté, de venir en voiture nous décharger.

La chambre à air auroreparante n'a pas voulu s'autoreparer... Alors au bout de quelques regonflages en vain (tj sur place), nous avons démonté la roue (donc dételé le vélo de Clémence, retiré le FollowMe, vidé mon porte-bagages...) et extrait la chambre à air. Trou repéré, rustine collée, on réinstalle dans le pneu, on regonfle... ça fuit toujours !!! On redemonte, on met la chambre à air de secours, parce que ça suffit comme ça !...

Pendant tout ce temps, venus aimablement distraire les enfants, trois ragondins se sont approchés, tout près, broutant l'herbe au bord du chemin...

Nous avons donc fini par réussir à repartir pour rejoindre Agnès et Michel qui nous attendaient chez eux, ils préparaient des tartes flambées, une soupe chaude embaumait, et tout en nous servant un apéritif tout aussi chaleureux, Michel déjà nous proposait de dormir ici... Il était 15h et nous attaquions l'apéritif, nous avons en quelque sorte passé l'après-midi à manger :-) Et à parler de nos voyages respectifs ! Nos hôtes connaissent une bonne partie de l'itinéraire que nous voulons emprunter, puisqu'ils ont suivi le Danube de Passau à Vienne, puis dans l'autre sens de Vienne à Donaueschingen. Et ont aussi eu l'occasion de faire de belles rencontres en chemin. Notre "passeport" ce sont nos enfants, le leur c'est Zoé, leur chienne qui voyage avec eux ! Elle était dans un panier devant le guidon de Michel lorsqu'ils se sont arrêtés à notre hauteur, et c'est vrai que cela suscite la sympathie :-)

Nous avons roulé 15km aujourd'hui ; le temps de quitter la forêt pour retrouver la civilisation, en quelque sorte !

Je viens de redescendre - les enfants dorment - Sébastien, quand il a voulu aller garer mon vélo à l'abri pour la nuit, a trouvé encore m'a roue arrière à plat...

Au bout de nombreuses et vaines tentatives de réparation de la chambre autoreparante qui, visiblement, ne voulait rien savoir (les rustines ne tenaient pas !), mon vélo est à nouveau en état de marche grâce aux bons soins de Michel, qui a finalement fourni un fond de jante (inutile avec une roue à double paroi, nous avait-on dit, sauf que les trous étaient sur la face interne...) et une chambre à air neuve.

On nous conviait pour un café, nous voilà nourris, logés, lavés, et notre matériel remis en état ! N'invitez jamais des cyclistes, vous n'imaginez pas jusqu'où ça va mener ;-)

Une pensée pour ceux qui, réunis à Granges, nous lisent peut-être ce soir...

jeudi 21 mars 2013

Bernwiller

46km, selon le compteur de Sébastien. Le mien, me considérant comme une grande sportive, m'indique généreusement que j'en ai parcouru 10 de plus. :-) Il va falloir revoir l'étalonnage !

Mamie Catherine en fin de matinée nous a prêté main-forte à la maison, tant côté préparatifs qu'auprès des enfants qui étaient très heureux de ce moment supplémentaire avec elle - tellement plus disponible que les deux tourbillons, là, qui s'activaient dans tous les sens... Après quoi, quand ENFIN nous avons été prêts, nous avons pris le départ tous les cinq, sous un beau soleil ; à 13h30 à peu près, je crois... boah, en retard, comme toujours hein !!

Nous avons croisé Lucie à l'endroit précis où, déjà, nous l'avions croisée le 26 mai dernier ! Emmanuel aurait énormément aimé nous voir partir... mais à cette heure tellement plus tardive qu'annoncé, il devait dormir...

IMG_20130321_133407.jpg Baptiste est descendu de sa draisienne après la sortie du square du Souvenir, après donc environ 2,5 km !
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Quant à Clémence, elle a roulé fièrement jusqu'à Andelnans, quand Mamie Catherine nous a quittés, après avoir parcouru avec nous ces 5,5 premiers kilomètres. Catherine qui était ravie de voir aussi le velo de Clémence attelé derrière le mien !

Nous sommes arrivés à la Gare TGV de Moval en même temps qu'un TGV, pour la plus grande joie des enfants évidemment ! Après il y a eu le moment où on est arrivés au bout de la piste cyclable, qui s'arrêtait sans préavis ni indications à l'abord d'un rond-point, et c'est là qu'on a réalisé qu'on n'avait pas pris la carte... qui nous aurait servi seulement jusqu'à demain ;-) Nous avons retrouvé sans encombre la suite de la Franco Suisse après quelques kilomètres de route, et avons bientôt rejoint le canal du Rhône au Rhin et la fameuse Eurovelo6 !
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Il y a deux ans, nous avions fait sur ce même parcours nos premières vacances à vélo, à l'époque les bagages étaient dans mon caddie, Clémence ne faisait pas encore de vélo, Baptiste avait 15 mois, et Clémence avait soufflé ses 3 bougies au zoo de Mulhouse... Nous avons reconnu plein d'endroits, et notamment celui où nous avions bivouaqué une fois début juin, une fois fin juin ! Nous reconnaissions aussi les cerisiers sous lesquels nous nous étions arrêtés pour des pauses gourmandes, qui n'ont pas un bourgeon encore...

Première crevaison pour moi ! Sur ma roue arrière... Finalement, la chambre à air auto-reparante a bien fonctionné et après trois regonflages, j'ai pu retrouver un rendement acceptable ; c'est très déprimant d'avancer lentement sur du plat au prix de gros efforts ! Le sous-gonflage est vraiment épuisant. On peut dire qu'après quelques coups de pompe je me sentais regonflée :D

Maxime et Alexandre avaient très envie qu'on vienne les chercher à l'école... entre le départ tardif et la crevaison, ça paraissait compromis, mais finalement - Perrine les avait du coup laissés à la garderie - nous sommes arrivés juste à temps, et les cousins en étaient tous les quatre vraiment ravis ! Baptiste est rentré chez Perrine en voiture, Clémence - qui avait fait la sieste dans le siège - est remontée sur son vélo attelé pour parcourir ces dernières centaines de mètres.

Les garçons étaient très fiers de nous montrer leurs nouveaux panneaux de basket :
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Et maintenant dodo parce que le grand air et les kilomètres, ça crève - pas seulement les pneus ;-)

dimanche 21 octobre 2012

Castelsarrasin

37km, Clémence 10km.

A midi nous avons préparé des galettes de flocons d'avoine aux herbes de Provence, en pensant à Anne qui nous en avait servi de délicieuses. Les nôtres avaient un net petit goût de première fois, mais on s'en est quand même bien régalé et les enfants ont hâte qu'on recommence.

Nous avons passé un morceau d'après-midi à Moissac et son abbaye dont l'église présente un portail si richement sculpté, puis franchi le Tarn par le pont-canal. Juste avant Moissac nous avons longé d'immenses vergers de pommes. L'un d'eux, d'accès aisé, avait déjà été récolté ; en quelques minutes nous y avons glané plusieurs kilos de délicieuses pommes de type "Chantecler". La moitié d'une de mes sacoches, et la moitié du sac à dos, sont désormais pleins de pommes... Nous avons pu sans y passer beaucoup de temps, trouver de belles pommes saines, auxquelles on reprochait sans doute d'être "hors calibre" ou juste imparfaites : trop petite, trop grosse, asymétrique, difforme, une tâche de frottement de branche ici, une cicatrice de bec d'oiseau là... Et tout cela est laissé à pourrir ! Quel gâchis...

Nous comptions bivouaquer entre Moissac et Castelsarrasin, mais il n'y a pas vraiment eu de coupure entre les 2 agglomérations ! Du coup nous étions déjà à Castelsarrasin, il était 18h40, on a opté pour un petit tour rapide à vélo puis repartir bivouaquer plus loin.

C'était sans compter... la 4ème crevaison en 3 jours, qui a, elle, opté pour une pause réparation-popote en plein milieu de la place !

Du coup ce soir c'est "bivouac urbain à la loose", les nuits d'octobre sont pour ça plus agréables que celles de juin, plus longues elles nous offrent plus de temps tranquille. Ca fait partie des charmes de l'automne :-)

Il a plu encore ce matin, puis le temps s'est amélioré et nous avons eu un peu de soleil à Moissac. Avec l'épisode pluvieux de ces derniers jours nous avons enfin sorti nos pantalons de pluie : ceux des enfants avaient déja servi, les nôtres jamais. C'était agréable de ne pas "cuire" dedans, ils sont trop étanches pour être supportables en été, là pour moi c'était parfait.

Au programme des jours a venir, il devrait y avoir un passage chez Thomas cousin de Sébastien, puis chez Caro et Fred, tous à proximité de Toulouse. Si on arrive à sortir de Toulouse avant la fin du week-end nous aurons peut-être aussi le plaisir de rencontrer ceux qui ont récupéré la gourde de Sébastien... cf commentaire sur Gujan-Mestras...

samedi 20 octobre 2012

Jamais deux sans trois !

C'est ce que nous a dit Angélique quand, enfin prêts vers 13h après avoir réparé la crevaison sur ma roue arrière - constatée alors que, à midi passé, nous étions sur le départ...

Ce n'est pas comme si on avait été retardés la veille juste au moment de partir aussi... ;-)

Et donc, à hauteur du Marché fermier "Sébastien, tu peux jeter un oeil à la roue arrière de Clémence ? Y a un bruit bizarre !" "- Elle est à plat !"

Quelqu'un a parlé de "loi des séries" ?

En tout cas, on a racheté des rustines !!!

vendredi 19 octobre 2012

Agen

41km. Clémence 7km.

Nous étions couchés tôt hier soir : vers 21h, sachant que Clémence dormait déjà depuis plus de 2h... Cette nuit le vent qui soufflait mettait une certaine ambiance sonore (mais n'a emporté aucun des vêtements mis à sécher sur les vélos, tout était bien sec et bien là au réveil !), et vers 4h Sébastien et moi étions bien réveillés, et bien conscients qu'on n'était pas près de se rendormir. Du coup - après avoir lu vos commentaires d'hier soir ! Merci de nous conter l'histoire des lieux que nous traversons :) (comme diraient les instits et autres enseignants, "c'est pour vérifier si vous suivez" ;) ) - après, donc, avoir lu la confirmation que ces trois mains aperçues au passage étaient bien le blason du Mas, et appris que les remparts étaient effectivement bien anciens (ça change de Vauban vu si souvent sur la côte !!!), nous nous sommes dits que, tiens, il fait très doux (au moins 17°C cette nuit), il pleuvra cet après-midi, nous sommes réveillés et en forme... et si on se levait, si on rangeait, si on partait ? Clémence réveillée vers 5h, était très enthousiasmée par ce départ nocturne ! Quant à Baptiste, nous l'avons installé endormi sur mon dos, après l'avoir habillé dans son sommeil.

Et donc, à 6h, nous pliions la tente. En la tenant bien, parce que ça ventait fort encore ! On devait être beaux avoir avec nos gilets jaunes, nos brassards réfléchissants jaunes, nos frontales blanches, nos lampes rouges et nos réflecteurs orangé ! Et on serait partis tout de suite si le pneu avant de Sébastien n'avait pas été tout plat. Le temps d'ôter l'énorme épine (près d'un centimètre de long) enfichée dans le pneu, de coller une rustine, etc, nous avons démarré vers 6h40, dans la nuit noire. On a bien cru il allait se mettre à pleuvoir, mais les gouttes sont restées peu nombreuses. La véloroute le long du canal étant jonchée de branches, et la lueur des frontales étant d'une puissance limitée, j'ai préféré prendre la route - d'où le bariolage coloré de sécurité. Et c'est par monts et par vaux que nous sommes arrivés à 7h - nuit noire encore - à Damazan, où Baptiste s'est réveillé plein d'entrain pour petit-déjeuner. Damazan, bastide fondée en 1259. Ne pas confondre la bastide de par ici avec la bastide provençale, il ne s'agit pas tout à fait de la même chose ;) (mais j'ai bien failli me couvrir de ridicule...). Nous en sommes repartis vers 8h, le jour levé, et par la véloroute le long du canal cette fois - slalomant entre les branches, sauf pour la grosse branche pleine de lierre qui coupait toute la chaussée, que Clémence est allée faire pivoter dans le fossé. Pas peu fière ;)

La météo n'est pas une science exacte, et la pluie est illettrée, en tout cas elle est arrivée plus tôt que prévue et vers 10h on n'espérait même plus vraiment d'éclaircie - juste des accalmies. On s'arrêtait sous les ponts quand on en rencontrait un pendant une grosse douche... Entre deux ponts c'est sous un silo qu'on s'est réfugié... On y a croisé Paolo, cycliste italien qui allait dans l'autre sens, qui est venu nous saluer avant de rapidement repartir sous la pluie. Nous, ben, on est restés un moment sous ce vague abri, et puis, bon, ben il fallait bien les faire les 12 derniers kilomètres ! On est donc repartis sous la douche - pas trop froide heureusement.

A l'approche d'Agen : quelle joie ! Là-bas, amarré sur l'autre rive, nous avons vu le Blue Dancer ! Personne à bord visiblement... Et pas moyen de laisser un petit mot ! Quelques dizaines de mètres plus loin, l'écluse était bloquée : un arbre renversé par le vent venait d'en être retiré, mais il aurait manifestement endommagé le système d'ouverture de la porte de l'écluse... Encore quelques coups de pédales, et de l'autre côté du bassin précédant le pont-canal franchissant la Garonne, nous avons retrouvé Jim et Alice ! Si loin, si proches : nous n'étions pas sur la même rive. Cela ne nous a pas empêché d'échanger quelques mots : ils ne savaient pas quand ils pourraient repartir, mais espéraient aller ensuite très rapidement vers Toulouse. C'est que le canal ne sera plus praticable à partir du 1er novembre : les écluses fonctionnent jusqu'au 31 octobre. Nous ne serons probablement pas si rapides...

Nous ne nous sommes pas éternisés : entretemps nous avions contacté, magie d'Internet , des voyageurs à vélo et de l'hospitalité, une "Warmshower" d'Agen, qui acceptait de nous recevoir, et non seulement nous avons pu nous mettre au chaud et au sec à notre arrivée, vers 13h, mais en plus Angélique avait préparer de quoi nourrir tout le monde : elle-même et sa fille, Chris du Minnesota qui débute un voyage au départ de Bordeaux, Philip (ou Philippe ?) du Québec qui sillonne la France à vélo depuis un mois et demi, et nous 4 ! Et on a drôlement bien mangé... d'autant que nous n'imaginions pas du tout être servis à notre arrivée !

Chris a repris la route cet après-midi, sous une pluie abondante... Philippe est au théâtre ce soir. Et nous, on a préparé le repas mais oups ! trop tard pour qu'Angélique puisse y goûter avant d'aller chanter ! et la mousse au chocolat préparée pour marquer le 100è kilomètre de Clémence avec son vélo vert, n'était pas encore bien prise quand Philippe s'est servi avant de partir... Mais on a eu une super baby-sitter pour s'occuper des loulous pendant qu'on oeuvrait en cuisine : Philippe était vraiment excellent dans ce rôle :) IMG_20121019_185426.jpg