39km

Rangement rapide ce matin, et démarrage matinal. On guette le compteur : il affiche 2000 km !

Bivouac spécial ce soir... Pas facile de trouver un coin à peu près plat avec de l'herbe, sur les pentes de l'Etna. Alors ce soir, après n'avoir pas visité Taormina qui nous est restée inaccessible - un escalier éboulé, un parc censé être un magnifique jardin suspendu, fermé et pas attrayant - nous avons acheté de l'eau faute d'en trouver, dans une station balnéaire qui ne nous revenait pas, puis repris la route. Et trouvé un petit carré de plat ouvert, attenant à une maison à laquelle nous ne pouvions pas demander l'autorisation de nous installer pour la nuit qui tombait : elle était vide, fermée, et à louer.

On s'est préparé un gloubi-boulga sympa avec les fonds de sacoches : oeufs, farine, oignons, coppa, persil... Et huile d'olive bien sûr.

Et la voiture qui venait de s'arrêter au-dessus a mis un gyrophare : deux carabinieri sont descendus vers nous.

Apparemment, terrain et maison appartenaient à quelqu'un habitant en contrebas qui, nous voyant là, en était contrarié. Peut-être la dame dont les chiens ne cessaient d'aboyer ?

Nous étions en tout cas sommés de partir. La nuit était tombée, pendant que je rassemblais quelques affaires Sébastien a évoqué qu'il était dangereux de rouler de nuit.

Pendant qu'ils contrôlaient nos identités, puisque le gloubi-boulga était prêt et que nous ne pourrions pas le transporter facilement dans la popote, nous nous sommes attablés (façon de parler : par terre autour de la gamelle !). Et c'était bon ! Justine dormait dans le siège, bien au chaud et à l'abri des moustiques.

Nous avions fini quand les carabinieri sont redescendus vers nous : attendez ici, ne partez pas, nous allons discuter avec les propriétaires pour voir s'ils sont d'accord pour que vous restiez là, sachant que vous repartez demain matin.

La voiture s'est éloignée. Quelques minutes seulement s'étaient écoulées lorsqu'elle s'est de nouveau arrêtée en contrehaut : "Venez, on va rouler derrière vous pour vous protéger, il y a un endroit où vous serez tranquilles. Et les enfants, vous aimez les croissants ?" Le ton n'était plus du tout celui de la sommation initiale ! Et quand Sébastien a dit que nous avions besoin de cinq minutes pour replier la tente, qui n'était pas montée mais seulement dépliée, il s'est vu répondre "Non, pas cinq ; dix !"

Petite frayeur, dans le noir on ne retrouvait plus le sachet des sardines... involontairement plié dans la toile de tente, ouf, on était soulagés de le retrouver ! Ils ont pris le paquet de tente dans leur voiture, nous ont escorté cent mètres puis précédé pour nous montrer le chemin : au bout d'une impasse, le long de la voie ferrée, près d'un terrain de sport, un terrain plat herbeux : parfait en effet.

"Et maintenant, on va chercher les croissants, à tout de suite !" La tente était montée, le bivouac tout juste prêt quand Fabbio et Dario sont revenus, s'excusant de n'apporter que 4 croissants : il n'y en avait plus d'autre à la boulangerie. Un par enfant, et pour les parents, un demi, ont ils précisé !

Nous avons parlé un peu plus de notre voyage, leur avons montré l'intérieur de la tente, nous avons passé un très bon moment ! Nous avions un endroit plus tranquille - sans aboiements incessants, plus loin de la route, les propriétaires gênés étaient débarrassés de nous, et les gendarmes s'étaient certainement épargné une discussion inconfortable avec ces derniers : tout le monde gagnant. Et un moment chaleureux en prime ! Un bivouac qu'on n'oubliera pas !!!