Les petits sauts de puces... ...font les grands voyages !

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samedi 7 mai 2016

Entre Ganzirri et Torre Faro

38km

Le sirocco secoue la tente ce soir. Nous bivouaquons près d'un lac - salé, il est relié à la mer par un canal - sous des pins. On entend la toile frissonner ou claquer dans le vent sauvage.

Nous sommes au plus étroit du détroit de Messine (Stretto di Messina), nous avons vu le point où l'Italie, en face, était la plus proche ; nous y avons été conduits et escortés par un groupe de vététistes de la région, c'était très sympa. Ça faisait une bonne "masse critique", forçant les voitures à dépasser proprement !

Sébastien a particulièrement été impressionné par la mer et son agitation remarquable. La mer, qui était bien plus calme tandis que nous longions la côte nord en première partie de journée. Nous ne nous lassions pas de contempler son bleu magnifique, écrin sur lequel étaient posées les îles Éoliennes... Nous avons pu les distinguer toutes, même les petites !

Nous avons levé le camp assez tard, pas mal de temps après le passage des Carabinieri passés s'informer de la raison de notre présence ici, demandant si nous étions seuls ou s'il y avait d'autres familles, si nous partions aujourd'hui ou restions plus longtemps, et si nous laisserions un endroit propre. Oh oui, ai je répondu à cette dernière question, d'autant plus que nous avons eu du mal à trouver un endroit propre, il y a tellement de déchets partout hélas !

Enfin bon je ne l'ai pas tout à fait dit comme ça, hein, mon niveau d'italien n'en est pas encore là. Mais j'ai beaucoup progressé, parfois on me dit même que je parle bien italien, le croirez vous ! Mais ce n'est pas vrai, c'est juste que je sais conjuguer trois ou quatre verbes au présent, utiliser quelques participes passés et accentuer à peu près correctement :-D Sébastien a bien progressé aussi, avec l'accent français souvent (sur la dernière syllabe) ; Clémence commence doucement à dire son nom ou le demander aux copines de jeux, et fait avec une joie exaltée l'expérience de communiquer comme on peut avec quelqu'un qui parle une autre langue ! Elle comprend de plus en plus les panneaux et autres lectures courtes qu'elle a l'occasion de lire, et s'intéresse à la lecture de l'italien (prononciation). Baptiste de temps en temps vient demander "comment on dit ... ?"

Quant à Justine, à qui je venais de donner quelque chose, elle s'est fendue il y a quelques jours d'un magnifique "grazie mille" parfaitement accentué, qui m'a laissée baba !!!

Nous nous réjouissons d'avoir quelques semaines encore devant nous pour continuer d'apprendre l'italien. Une dimension du voyage que nous n'avions pas imaginée, et qui nous plaît beaucoup. Quelle chance merveilleuse de pouvoir apprendre une langue par une longue immersion ! Et pour les enfants, de pouvoir vivre cette immersion en famille...

jeudi 5 mai 2016

Vulcano

Sur cette île où les Grecs situaient Héphaïstos, et les Romains leur dieu du feu Vulcain avec sa forge, nous nous attendions évidemment à une journée extraordinaire, à des moments inoubliables, à vivre quelque chose de particulièrement exceptionnel. Et ça l'a bien été ! Mais il y a eu encore beaucoup plus :)

(Cliquer sur les photos pour les voir en entier)

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mardi 3 mai 2016

Entretien et photos

wifi, de l'électricité, du confort... (une table pour poser mon clavier, une chaise pour me poser moi, de quoi caler mon téléphone façon écran d'ordinateur) J'ai "nettoyé" les articles "Siculiana" et "Licata, encore !" où des paragraphes étaient invisibles suite à l'insertion d'un espace - cela arrive quelquefois... Pour vous apparaît alors une bande blanche : le texte n'est pas lisible.

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Messine

Demain matin, nous partons pour Milazzo, sur la côte nord de la Sicile, pour aller à Vulcano, l'une des îles Eoliennes ! Nous avons pris lundi matin la route de Messine prenant congé de Dino, et de son père Pietro avec qui nous avions passé pas mal de temps, apprenant notamment beaucoup de vocabulaire du potager. Nous avons vraiment aimé le temps passé avec lui.

On passe en partant au "Panificio - foccaceria" où nous avons passé un si bon dîner le soir de notre arrivée - notre hôte n'était pas disponible avant 20h - et les frères qui tiennent les lieux sont très heureux de nous revoir ! Les enfants apprécient l'arrêt : chacun se voit offrir un sachet de petits pains au lait... (comme de petites brioches chez nous) !
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Lente entrée dans Messine : ici il est culturel de se garer en double-file, ça me rappelait Paris près du périph', quand j'allais à pied y faire les courses depuis Boulogne... j'y voyais une, deux, parfois trois voitures en double-file et c'était déjà énorme et très gênant, ici quelquefois il y a de la place entre deux voitures arrêtées ou stationnées en double-file... Sur une rue à deux voies dans chaque sens, il y en a donc une qui est neutralisée. Ca devient moins dangereux pour nous, cyclistes, finalement, quand elles forment une file continue, parce que nous ne sommes plus tentés de nous rabattre à droite après les avoir dépassés - et ne nous retrouvons donc plus coincés quand il faut les contourner ! Ceci dit, nous ne retrouvons pas ici la bonne humeur tranquille et pépère que nous avions ressentie à Palerme : le coup de klaxon est agressif, on voit et entend les gens s'énerver au volant, nous ne nous sommes pas sentis particulièrement en danger ou agressés, mais clairement les rues sont un milieu hostile au piéton, au cycliste, et même à l'automobiliste en fin de compte.

Au piéton, car le trottoir est officiellement parking et dépôtoir, il ne s'y trouve guère d'espace pour autre chose... Quant aux passages piétons, peut-être y a-t-il eu des subventions européennes sous forme de peinture blanche pour en peindre ? On finirait par devenir mauvaise langue...

Lente arrivée au coeur de la ville donc, ce lundi 2 mai, cependant nous y parvenons : atteignant le parvis à 11h50 nous sommes en place pour assister au spectacle de l'horloge astronomique à midi ! Quand j'avais employé ce terme pour en parler aux enfants, je me demandais si "spectacle" n'était pas un peu exagéré... Eh bien non ! Dix minutes de lion qui rugit, de coq qui chante, de Christ qui apparaît entre deux soldats assoupis qui se redressent pour le regarder, d'ange et saints qui passent en saluant la Madonne, de cathédrale qui émerge des nues... Un vrai spectacle, et les enfants ont admis que cela valait la peine de ne pas s'arrêter à la trop chouette aire de jeux qu'ils avaient repéré peu avant, "mais maintenant on y retourne !"

C'est à l'office de tourisme proche que nous sommes allés. Surpris d'y être renseignés dans notre langue ! Plusieurs personnes y parlent très bien français, cas rarement rencontré lors de notre tour de Sicile. Parmi eux, Giuseppe qui s'informe pour nous sur les conditions des traversées vers l'Italie continentale, et vers le Stromboli, dont les enfants rêvent de voir l'activité volcanique...

Avec une météo bien hostile (pluie, vent, froid), et un choix décisif à poser sur les prochaines étapes (île volcanique ou Botte), comme nous avons apprécié l'hospitalité de Giuseppe et sa femme Séverine ! Outre l'appartement voisin qu'ils ont mis à notre disposition, ces deux marathoniens nous ont offert d'inoubliables temps de repas et discussions - les enfants se souviendront surtout de l'importante bibliothèque en français - mais aussi la possibilité d'attendre une deuxième nuit que les conditions météo s'améliorent, leur expérience motivante de la visite de ces îles, sans compter pour nous également une bibliothèque touristique riche sur la suite du voyage. Et en plus il y a un piano et du wifi...

Voilà, nous prenons donc demain matin la route pour Milazzo, espérant ne pas avoir été trop ambitieux en envisageant ce passage tout droit par la montagne plutôt que de contourner par la côte qui nous soumettrait à un fort vent de face...

Nous voilà en tout cas plein d'énergie, entre ces conversations riches et les excellents repas végétariens préparés par Séverine et Giuseppe avec les légumes du jardin et les fruits de proches cultivés sur les pentes de l'Etna ! Excellent velouté courge-pomme de terre-ail notamment...

GiuseppeSeverine

vendredi 29 avril 2016

Mili San Marco

38km

C'est bien la première fois que je cours en poussant mon vélo chargé en montée ! Dino n'est pas seulement un super Warmshower, mettant un logement complet à notre disposition ; il est aussi un sacré turbo !! La ruelle étroite au bout de laquelle se trouve notre logement des prochaines nuits (au moins deux), monte assez fort. Sans son aide j'aurais peiné à monter, avec son aide j'ai peine à suivre :-D

Nous étions un peu mous ce matin au démarrage. Arrivés à la grand-route, nous garons les vélos pour embarquer les enfants, montés à pied.

Un homme un peu plus loin nous fait un signe. Mince, il est contrarié qu'on fasse faire pipi à Justine ici ? Mais non, me dit Sébastien, il nous fait signe de venir avec un sac, il veut sans doute nous donner quelque chose. Mon mari est plus doué que moi pour comprendre l'italien en signes !!! En effet nous voilà chargés de nèfles cueillies à l'instant, des oranges et mandarines prises sur l'arbre sous nos yeux ! Les nèfles (nespole) c'est le fruit phare de ces derniers jours ; nous en avons acheté un peu, et depuis, en avons trouvé ou reçu. Nous nous régalons de ce fruit, que nous préférons sans sa peau. Il nous était inconnu, et pourtant, curieusement, j'ai eu l'intuition de son nom français avant qu'on nous dise son nom italien.

Bon, les nèfles ne se transportent pas très bien... ça tombe bien, au moment d'embarquer il n'y en a plus ! Nous voilà plein d'énergies pour attaquer les côtes de cette route qui longe la mer à ras, c'est sûr, mais parfois bien en surplomb ! C'est magnifique... la mer turquoise au bord, bleu marine au large...

Et là bas ! Puisque c'est tout droit jusqu'à Messine, cette pointe, c'est l'Italie !!!! Le bout du bout de la Botte, là, en face... La suite du voyage...

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jeudi 28 avril 2016

Letojanni

39km

Rangement rapide ce matin, et démarrage matinal. On guette le compteur : il affiche 2000 km !

Bivouac spécial ce soir... Pas facile de trouver un coin à peu près plat avec de l'herbe, sur les pentes de l'Etna. Alors ce soir, après n'avoir pas visité Taormina qui nous est restée inaccessible - un escalier éboulé, un parc censé être un magnifique jardin suspendu, fermé et pas attrayant - nous avons acheté de l'eau faute d'en trouver, dans une station balnéaire qui ne nous revenait pas, puis repris la route. Et trouvé un petit carré de plat ouvert, attenant à une maison à laquelle nous ne pouvions pas demander l'autorisation de nous installer pour la nuit qui tombait : elle était vide, fermée, et à louer.

On s'est préparé un gloubi-boulga sympa avec les fonds de sacoches : oeufs, farine, oignons, coppa, persil... Et huile d'olive bien sûr.

Et la voiture qui venait de s'arrêter au-dessus a mis un gyrophare : deux carabinieri sont descendus vers nous.

Apparemment, terrain et maison appartenaient à quelqu'un habitant en contrebas qui, nous voyant là, en était contrarié. Peut-être la dame dont les chiens ne cessaient d'aboyer ?

Nous étions en tout cas sommés de partir. La nuit était tombée, pendant que je rassemblais quelques affaires Sébastien a évoqué qu'il était dangereux de rouler de nuit.

Pendant qu'ils contrôlaient nos identités, puisque le gloubi-boulga était prêt et que nous ne pourrions pas le transporter facilement dans la popote, nous nous sommes attablés (façon de parler : par terre autour de la gamelle !). Et c'était bon ! Justine dormait dans le siège, bien au chaud et à l'abri des moustiques.

Nous avions fini quand les carabinieri sont redescendus vers nous : attendez ici, ne partez pas, nous allons discuter avec les propriétaires pour voir s'ils sont d'accord pour que vous restiez là, sachant que vous repartez demain matin.

La voiture s'est éloignée. Quelques minutes seulement s'étaient écoulées lorsqu'elle s'est de nouveau arrêtée en contrehaut : "Venez, on va rouler derrière vous pour vous protéger, il y a un endroit où vous serez tranquilles. Et les enfants, vous aimez les croissants ?" Le ton n'était plus du tout celui de la sommation initiale ! Et quand Sébastien a dit que nous avions besoin de cinq minutes pour replier la tente, qui n'était pas montée mais seulement dépliée, il s'est vu répondre "Non, pas cinq ; dix !"

Petite frayeur, dans le noir on ne retrouvait plus le sachet des sardines... involontairement plié dans la toile de tente, ouf, on était soulagés de le retrouver ! Ils ont pris le paquet de tente dans leur voiture, nous ont escorté cent mètres puis précédé pour nous montrer le chemin : au bout d'une impasse, le long de la voie ferrée, près d'un terrain de sport, un terrain plat herbeux : parfait en effet.

"Et maintenant, on va chercher les croissants, à tout de suite !" La tente était montée, le bivouac tout juste prêt quand Fabbio et Dario sont revenus, s'excusant de n'apporter que 4 croissants : il n'y en avait plus d'autre à la boulangerie. Un par enfant, et pour les parents, un demi, ont ils précisé !

Nous avons parlé un peu plus de notre voyage, leur avons montré l'intérieur de la tente, nous avons passé un très bon moment ! Nous avions un endroit plus tranquille - sans aboiements incessants, plus loin de la route, les propriétaires gênés étaient débarrassés de nous, et les gendarmes s'étaient certainement épargné une discussion inconfortable avec ces derniers : tout le monde gagnant. Et un moment chaleureux en prime ! Un bivouac qu'on n'oubliera pas !!!

mardi 26 avril 2016

Un jour à Syracuse

25km

Dimanche en arrivant à Catane, nous sommes allés à la gare nous renseigner. Sur les horaires des trains pour Syracuse, acceptant les vélos, et l'accessibilité des quais. Seul le train du soir partait de la voie 1, c'est à dire sans devoir emprunter le passage souterrain et ses escaliers... On s'est tâté, arriver de nuit dans une ville ce n'est pas une mince affaire (enfants fatigués ou endormis, pour rouler ça va mais pour porter les vélos ça le fait moins ;-), se repérer dans une nouvelle ville dont on n'a pas de plan, y trouver un coin pour bivouaquer sans en avoir vu les abords du fait de l'arrivée directement dans le centre...), faire deux arrivées en ville inconnue le même jour, wouh ! Bon allez, on verrait demain, on a pris les horaires.

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Le lendemain lundi, on est allés de bonne heure à la gare : nous voulions savoir s'il nous serait possible d'accéder au quai 4 par le passage à niveau au bout des voies.

On nous a fait attendre pas mal de temps, pour finalement nous entendre dire que non, dans aucun train nous ne pourrions monter avec CES vélos, surtout CELUI-LÀ (le Pino), chargés comme ils étaient. Le gradé ferroviaire a parlé de consigne où nous pourrions laisser les vélos... Donc nous ne sommes pas montés dans le train de 10h38. Allez, motivés, on y va à vélo ? C'est parti !

Mais au fait, qu'annonce la météo ? Fort vent de nord ouest ce jour - dans le dos, c'est bon ; fort vent de sud est le lendemain.

Et 60 km pour aller à Syracuse : on n'y serait pas encore ce soir... et on y arriverait difficilement par fort vent de face : pas terrible... Non allez on reste à Catane, on verra ce soir si on prend le train ce soir !

Voilà, tout ça pour vous donner une petite idée de comment on peut changer d'avis cinquante douze mille fois en peu de temps :D (parce que ça peut être le cas pour à peu près tous les sujets !).

Et puis nous avons rencontré Michele, nous avons pu laisser malle et bagages, et de bon matin nous sommes descendus à travers les bouchons jusqu'à la gare, impressionnés de nous repérer aussi bien à présent dans la ville.

C'est assez rigolo d'être devant un train censé accepter personnes à mobilité réduite et vélos, dont toutes les portes sont étroites, s'ouvrent sur trois marches et débouchent sur un couloir étroit. Celui qui est en fauteuil, il doit moins rigoler... Mais bon : nous voilà partis.

Depuis le train, quelle belle vue sur l'Etna ! Pour l'occasion il avait retiré la calotte de nuages qu'on lui voyait depuis qu'il était apparu à notre horizon, entre Caltagirone et Catane. Comme on voyait bien la neige, là haut, et les contours du haut du cratère !

A Syracuse, direction la presqu'île Ortygia. De petites ruelles pour atteindre la piazza del Duomo, et nous voilà devant un édifice extraordinaire. Nous avons devant nous la façade baroque d'une église - en pierre très claire, ce qui contraste beaucoup avec le basalte de Catane.

Sur le mur extérieur de gauche, malgré l'homogénéité de couleur (l'ensemble est fraîchement restauré), on distingue des colonnes doriques.

En entrant, c'est extraordinaire : nous voici dans une église, vaste et imposante. Mais nous sommes aussi dans un temple grec antique ! Toutes les colonnes en sont visibles, les espaces entre les colonnes des côtés et de la façade ont été clos pour devenir les murs de l'église, dont les pilastres de la nef centrale sont les pilastres du temple d'Athena !

Lieu étonnant où l'on a changé de culte et seulement modifié à peine le lieu de culte...

Nous avons longuement déambulé, à pied, à vélo, dans les petites ruelles parfois sinueuses qui nous rappelaient fortement la casbah de Mazara. Partout on entendait parler français ! Il doit y avoir des vacances en ce moment.

Du reste de la ville, nous sommes allés voir, de l'extérieur, la nécropole antique, le très moderne "Sanctuaire des larmes", puis la Basilique Sainte Lucie, située près du tombeau de Sainte Lucie, martyre exécutée en 304 pour avoir refusé de renier sa foi chrétienne. Issue d'une famille noble, elle a pu mourir décapitée, du fait qu'elle était citoyenne romaine. Il paraît que c'est un privilège...

À la gare, joie unanime en apercevant les tampons au bout des quais 1 et 2, permettant un accès de plain pied au n°3. Et on a apprécié le train de fabrication Alstom, à niveau, avec sa grande porte large, et de l'espace pour les vélos...

Mais surtout, "rentrer à la maison", c'est quelque chose !

Au menu ce soir, "la pasta", servie avec une sauce au basilic. Puis des "involtini", viande ou jambon roulé pané.

Et puis les au-revoir, le matin toute la famille part tôt. Clémence s'était endormie, Daniela quand nous sommes sortis a donné à Baptiste et à Justine de petits moulins à vent plantés dans le jardin devant la maison, Justine avait déjà un gros ballon Minnie...

Très touchés par cette phrase de Michele : "Au début je me disais que vous étiez fous de faire ce que vous faites ; maintenant je me dis que je suis fou de faire ce que je fais, à passer mes journées à travailler"...

lundi 25 avril 2016

Catane, sur les hauteurs

25km

Il souffle ici un vent de tempête. Nous apprécions d'autant plus l'appartement vide que Michele a mis à notre disposition ! Nous l'avons rencontré au Parc Bellini où nous étions retournés en début d'après-midi, avides de manger les salades achetées au marché : ces derniers temps nous avons mangé beaucoup d'oranges, pas mal de pain et pâtes, et de la viande ; comme légumes essentiellement des legumes-fruits (tomates, poivrons, melons...). Nous avions tous très envie de vraie verdure vraiment verte !

Nous pensons aller demain, à vélos légers, en train à Syracuse, aller-retour dans la journée : nous passerons une deuxième nuit ici.

Il faisait encore un temps calme quand nous avons discuté avec Michele, quelques bourrasques de temps en temps. Il nous a parlé de cette maison inoccupée, voisine de la sienne, qu'il pensait pouvoir nous prêter. Sa fille Francesca, 13 ans, parlait elle aussi très bien anglais, et avait très envie d'engager la conversation avec Clémence, intimidée quant à elle ! Michele nous a laissé à notre salade après échange de coordonnées.

Des rafales de plus en plus puissantes ont commencé à faire tomber des branches de toutes tailles, quelqu'un a appelé la police municipale après la chute - sans conséquence - d'une branche mince, mais longue de plusieurs mètres. Comme nous partions j'ai vu une palme s'effondrer bruyamment à côté de la voiture de police.

L'aire de jeux et, sans doute, le parc se sont évacués assez spontanément : il n'était vraiment pas agréable de recevoir dans le visage les pollens et autres petites choses, ni vraiment rassurant d'entendre et voir tomber les branches ! C'est à ce moment-là, à la sortie du parc, que nous a abordé Mike, francophone de par ses origines wallones. Mr Vélo de Catane, il est à la tête du groupe d'activistes pour le développement de la pratique du vélo. Il nous a guidé jusqu'au port, et nous étions très fiers d'emprunter derrière lui les mêmes axes que nous avions déjà empruntés : nous avions donc fait de bons choix :-)

avecMikeCatania

Le port, en ce jour de fête nationale (fête de la libération de l'Italie en 1945: notre 8 mai, si j'ai bien compris), était accessible à tous. D'ordinaire fermé par un poste de douane, le port de Catane est complètement coupé de la ville ! Vraiment étonnant après avoir vu tant de villes d'hier (Tharros...) et d'aujourd'hui (Marseille, Cagliari, Marsala, parmi tant d'autres) qui semblent construites autour de leur port. C'était un peu agaçant d'entendre râler sans cesse sur les Siciliens et la mafia, mais bien intéressant aussi d'entendre pour la première fois quelqu'un nous parler de la mafia, et de l'histoire de ce port à part de la ville !

Catane est une ville où le noir du basalte - parfaitement assorti au macadam - est omniprésent.

Une coulée de lave de l'Etna en 1669, a détruit en partie la ville, reconstruite ensuite notamment en exploitant la matière première nouvellement arrivée !

Nous avons pu juger de l'épaisseur de ce manteau noir venu recouvrir la ville : derrière le monastère des Bénédictins, des pans de cette coulée de lave étaient visibles sur toute leur hauteur : quelques mètres... On pouvait voir nettement des densités différentes de la roche, renfermant plus ou moins de bulles d'air et de cristaux.

En fin de journée, nous n'avions plus qu'à quitter le port pour notre havre du soir : dans les 4km. Ah oui, mais en direction de l'Etna, donc tout en montée, et ce vent, de face !!! Il nous a fallu une bonne heure. Pour l'occasion j'ai sorti mes lunettes de vélo, transparentes et neutres, peut-être bien pour la première fois : plein les yeux, plein les lentilles ! J'étais contente de les avoir dans mon panier, qu'elles encombrent tous ces 2000 km (presque), ainsi que pendant les 2200 km de l'an dernier ! Comme quoi je ne les ai pas emportées pour rien ;-)

Accueillis par Michele, sa femme Daniela et leurs grandes filles Francesca et Giulia, après une bonne douche chaude avec serviette moelleuse et peignoirs pour les enfants, nous avons été conviés autour d'une pizza très grande (peut-être 35x60cm ?) et d'un "pane condito" délicieux. Les enfants ont apprécié la télé, Peppa Pig et Barbapapa en tête !

Francesca parle très bien anglais, mais se débrouille aussi en français. Communiquer n'était pas un problème ! Sauf quand je me mettais à mélanger toutes les langues, incapable de faire une phrase avec des mots d'une seule langue :-D

samedi 23 avril 2016

Non loin de l'aéroport de Catane

40km

Je cherchais justement quel titre donner pour nous situer, quand un énième avion s'est fait entendre. On les entend à l'approche, comme avant Alghero, sur notre gauche. On a aussi quelques trains à droite : le verger d'orangers où nous bivouaquons est le long de la voie ferrée. De l'autre côté, il y a la route qui vient de Gela. Quand même on entend par moments des oiseaux de nuit ! :-D

Antonio nous avait annoncé qu'il y avait des orangers tout le long de la route de Caltagirone à Catane. En effet ! A quelques amandiers près, nous avons trouvé quelques mandarines franchement sûres et, surtout, partout, partout, partout, des orangers. D'oranges sanguines, pour ceux près desquels nous nous sommes arrêtés.

En sortant de la tente j'aperçois deux cyclistes sur la petite route non loin de laquelle nous avons bivouaqué. Puis un autre. Tiens, il y aurait des vététistes par ici ? Un peu plus tard beaucoup plus de cyclistes, non ils ne sont pas vététistes (tenue, vélo). Tous sont Noirs. Au bout d'un grand nombre, l'un d'eux vient vers nous. Souleiman, de Gambie, nous explique que les lumières que nous avons vues hier soir, sont celles du plus grand camp de réfugiés d'Europe. Et que tous ces gens vont, à vélo, travailler ou chercher du travail dans les exploitations du secteur.

Il nous explique un peu la vie du camp, qui n'a rien à voir avec les images de tentes boueuses qu'on voit souvent à la télévision : ici ce sont des maisons, tout est très bien, il a son propre appartement juste pour lui. Personne n'a le droit d'entrer dans le camp sans autorisation (nous ne pourrions y aller, par exemple), et ceux qui y vivent ne peuvent sortir que pour la journée. On est là en attendant qu'il soit statué sur l'attribution, ou non, de papiers... En fonction de la situation dans le pays d'origine, de l'histoire personnelle... Souleiman, dans son pays, avait une femme et une petite fille, qui a maintenant 3 ans, un travail - réceptionniste dans un hôtel de luxe - et il n'a pas quitté tout cela par choix, mais contraint par d'une part, un transport de drogue qu'il aurait fait à son insu et qui l'avait mené en prison, d'autre part surtout, une brouille avec son père qui, contrarié qu'il ait épousé la femme qu'il aimait, bien qu'elle appartienne à telle tribu, lui a laissé le choix entre rester en prison (ne pas faire les démarches pour qu'il puisse en sortir) et quitter le pays... Donc, Roméo et Juliette ça n'a ni âge ni frontière, de même que les conflits familiaux...

Nous avons fini de ranger, et gagné la route. En approchant, nous pouvions voir des rangées de maison, comme deux grands lotissements modernes et colorés. Le tout ceint d'une double rangée de barbelés. Il y avait même une aire de jeux, là !

Cela a été l'occasion d'aller échanger quelques mots avec les militaires en faction à côté d'un gros 4x4, devant l'entrée dont nous approchions. Ils nous ont donné une bouteille d'eau. Un autre gros 4x4 est arrivé, l'un des hommes qui en est sorti est venu nous parler moitié en italien, moitié en anglais, il me faisait énormément penser à mon beau-frère quand il était à Châlons ! Et l'âge de ses enfants, 2 ans, et 8 mois, correspondait pile à la période à laquelle je pensais :D Roberto était militaire professionnel, alors que les autres étaient des engagés.

Nous en avons su un peu plus : ces lotissements ont été construits il y a 15 ans pour les familles de militaires de l'OTAN. Depuis 5 ans c'est un camp de réfugiés, il y a environ 2000 personnes ici.

Roberto nous a parlé un peu de Catane aussi, où une spécialité apparemment est la viande de cheval. A suivre !

Plus tard lors d'une pause à une station service, nous avons été fortement incités par Sonia à aller voir le petit morceau du sud de la Sicile par lequel nous ne sommes pas passés ! Ca la faisait bien rire de nous savoir en voyage comme ça, à vélo, avec la tente, sans programme prédéfini, "vous êtes fous !" Il paraît que les français sont plus aventuriers que les italiens, plus casaniers... Les enfants se sont vu offrir des arancine ! Délicieux.

La fin de journée a été moins joyeuse, route pas super agréable avec sa circulation bruyante.

Contents de bivouaquer pas trop tard, avant que le trafic ne s'intensifie encore à proximité immédiate de l'aéroport et des échangeurs avec les autoroutes. Ca rappelle la vallée du Rhône ou certains endroits le long du Danube, où l'on entendait en permanence des bruits de moteurs, plus ou moins fort, plus ou moins loin !

vendredi 22 avril 2016

10km au delà de Caltagirone

40km

Pas de ville ni le moindre village, sur la carte. Pourtant en nous arrêtant pour emprunter à droite la petite route qui descend vers le verger près duquel nous nous sommes installés, nous avons bien cru voir des maisons, alignées, toutes pareilles. Puis sans aucun doute possible des lumières. Sur la carte : rien ici. Sur "here", une structure de routes un peu bizarre, mais pas un nom de lieu-dit ni de nom de rue ou route. Etonnant ! A suivre...

Bien fatigués après 20 à 25 km de montée. Régulière et pas trop forte, mais longue !!!!! Quelquefois les arbres sous lesquels nous faisions une pause à l'ombre, étaient des amandiers... Quelquefois, sous les amandiers, il y avait des amandes... Quelquefois, les amandes n'étaient pas amères, mais douces, miam ! Quand avec un peu de chance on avait aussi au même moment au même endroit une pierre pour les casser :)

Nous ne sommes pas montés voir Caltagirone... Il fallait prolonger encore la montée de quelques kilomètres, cela impliquait d'y entrer à une heure tardive, rendant délicate ensuite la quête d'un bivouac... Alors, on a continué. Les moteurs de recherche vous parleront donc mieux que nous de cette ville et de ce qu'on a raté...! ;)

Aujourd'hui, nous avons eu la surprise de découvrir, au hasard d'un virage, des puits de pétrole à balancier !

Et en effet, le panneau juste avant lequel nous avions bivouaqué indiquait que les gros bâtiments, un peu plus loin, étaient un siège de l'ENI - la compagnie pétrolière italienne - ou quelque chose comme ça.

Peu après, sur la gauche, Sébastien remarque sur un pylône un nid de cigogne - occupé. Et la même chose sur le pylône suivant ! Et celui d'après ! En fait tous les pylônes de cette ligne, autant qu'on pouvait en voir (une petite dizaine), étaient surmontés d'un nid, et dans chacun on pouvait voir une cigogne. Quel magnifique oiseau, aussi, quand il vole...

Pour le reste, pas très intéressante l'étape, aucun village, que des klaxons d'automobilistes, de camions, de camionnettes, de camping-cars ! Pas tous sur le même ton... Ici les gens jouent du klaxon avec la meme virtuosite qu'en Serbie, en général on comprend bien ce qu'ils veulent dire. Et on préfère toujours autant les "Salut ! Trop fort le convoi !!" aux "Poussez vous de la route, j'ai besoin de la place"...

jeudi 21 avril 2016

Une dizaine de kilomètres après Gela 21avr

43km

Le premier soir, Antonio nous a demandé où nous irions ensuite : dans la direction de Syracuse, a priori. Pas terrible à son sens : montagneux le long de la côte pour éviter l'autoroute, sans grand intérêt culturel d'ici là.

Nous voilà donc en chemin vers l'intérieur des terres, nous allons monter jusqu'à Caltagirone, qu'il nous a dite réputée mondialement pour sa céramique ; de là nous serons dans la plaine de Catane. Peut-être alors un train pour Syracuse ?

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lundi 18 avril 2016

Licata encore !

Flûte ! Justine a fait "pipi au lit". Ses vêtements (elle s'est endormie en cours de repas) sont tous détrempés, ainsi qu'une partie de ceux de Baptiste qui dormait à côté. Bon, du coup on range tout et au lieu d'aller à la plage un peu plus loin, on va y aller ici même : ainsi pas besoin de rincer Justine pour lui mettre des vêtements propres, l'eau est précieuse et on n'aurait pas de quoi rincer deux fois...

De la maison, quelqu'un est sorti : Giuseppe apporte une pomme à chaque enfant. Il nous propose de l'eau, nous remplissons trois petites bouteilles que je mets au soleil.

Du coup pour une fois, nous profitons tous de la plage : je ne passe pas la zone des vagues, mais Sébastien, une fois que je suis revenue près de Justine (les vagues sont sauvages, nous ne la quittons pas d'une semelle), va nager avec plaisir !

Le sable est toujours un élement de jeu apprécié des enfants ! Qui voudraient chaque fois que ça dure encore plus longtemps ;)

Retour aux vélos, je rince les enfants à l'eau chaude, ils apprécient ! Et pour nous, c'est au tuyau d'arrosage de Giuseppe.

Nous avons les vêtements à rincer, et globalement pas mal à laver : nous allons au port, où on nous a dit qu'on trouverait une laverie.

On remplit bien la machine ! Pendant ce temps, Sébastien va rincer comme il peut le coupe-vent du manteau de portage (la polaire est dans la machine) : il y avait déjà eu un pipi nocturne et l'odeur n'était pas très agréable...

Ce faisant, quelqu'un l'aborde : Antonio revient peu après vers nous tous, alors que je coupe du melon aux enfants : il nous propose de venir s'installer pour la nuit prochaine dans sa maison d'été, à 4-5 km de là. Pourquoi pas ! Il emmène en voiture Sébastien et Baptiste qui vont ainsi repérer comment y aller, tandis que je reste non loin de la laverie.

La machine fait retentir une alarme stridente, mais la porte ne se déverrouille pas : en fait la machine s'est bloquée en cours de cycle apparemment... On récupéra le linge une heure plus tard "à la manière forte" : Sébastien dévisse un boulon. Le linge est lavé certes, mais pas essoré... Antonio propose de le transporter dans sa voiture, et en effet c'est tellement lourd que nous serions bien en peine de l'emporter tel quel ! Il embarque également les sacoches.

Et nous voilà peu après à cette maison où ils viennent l'été, Antonio a commencé à étendre notre lessive trempée ! La maison est inoccupée depuis septembre - il vient régulièrement s'occuper du jardin, verger, potager - et il lave les fils de l'étendage, les pinces à linge, la terrasse... Il est aux petits soins pour nous ! Et, que c'est agréable...

D'un rendez-vous en ville dans l'après-midi il revient avec un plein sac de clémentines : il a vu leur succès auprès des enfants :)

Il nous mitonne pour le soir des grillades délicieuses, servies avec olives maison, sauce citron huile d'olive romarin...

Avec deux périodes à la plage aujourd'hui - Antonio nous a montré l'accès à la plage au bout de sa propriété, les enfants ont de nouveau joué dans le sable et les vagues - Baptiste et Clémence ne se font pas prier pour aller se coucher ! D'autant qu'ils sont très heureux de leur couchage : un lit chacun... Leur chambre leur plaît beaucoup !

Nous prévoyons de passer deux nuits ici : l'occasion de faire un break.

dimanche 17 avril 2016

Licata

40km

Le dimanche, c'est le jour des serres ! Après les courgettes dimanche dernier, ce sont cette fois ci des melons ! Avec le gros avantage ou inconvénient d'être intransportables abîmés : il faut consommer sur place la plupart de ces boules souvent déjà grosses, mises au rebut entre les tunnels.

Une camionnette s'arrête : Pino va nous chercher deux melons dans le premier tunnel en nous disant que ça, ce sont des déchets ! On lui explique l'importance pour nous de montrer aux enfants qu'on ne se sert jamais dans les serres : c'est ce qu'il va vendre. Et que le rebut, la surprise d'en trouver, et que ce soit bon ou pas, c'est toujours une fête !

Au passage le long de Palma di Montechiaro, de la charcuterie qui va juste parfaitement bien pour accompagner le melon : pancetta, coppa ; et des oeufs.

En arrivant à Licata je repère un dispositif d'approvisionnement en eau potable : de part et d'autre d'un muret de béton, deux dizaines de robinets. Nous y faisons le plein des gourdes, et Sébastien en profite pour faire aussi un brin de toilette, au gant de toilette.

En traversant la ville, bien animée en cette fin de dimanche, nous somme hélés au passage par un peintre qui propose ses toiles devant une église : Gérard, de Sens, a repéré notre drapeau français. Il vit ici depuis dix ans. Nous conversons un moment avec lui et Vincent, allemand de Hannovre.

Bivouac entre une maison et la mer, à la sortie de la ville.

Aujourd'hui nous avons encore roulé avec un fort vent de face, et passé deux tunnels dont un en montée : Baptiste et Clémence couraient sur le côté, à l'abri des potelets, ravis d'avoir revêtu nos gilets jaunes pour l'occasion ! Tous les phares et catadioptres étaient de sortie.

samedi 16 avril 2016

Villagio Mose

26km

Nous avions déjà quelques kilomètres - et quelques pentes - au compteur quand nous nous sommes rendu compte que Justine n'avait pas sa pochette... Les aînés se rappellent l'avoir vue près d'eux quand ils lisaient, à quelques mètres de la tente - je n'ai pas regardé à cet endroit là, dans mon dernier coup d'oeil avant de partir...

Justine était très attentive à sa petite sacoche en bandoulière, et à son précieux contenu : un petit bob ("mon chapeau"), une toute petite peluche aux longs bras offerte par son grand cousin Julien, en février dans la Loire ("mon doudou"), et un stylo que lui avait donné dans un office de tourisme, à Palerme, un homme qui parlait français. Nous étions tous bien tristes avec elle...

Devant les "Scala dei Turkey", formation géologique due à l'érosion, nous avons vu passer... la famille de Will et Petra ! En route pour Palerme où ils allaient terminer leur séjour avant de regagner le Pays de Gex.

A Porto d'Empedocle nous avons passé un moment à discuter avec une famille française venue ici au village du grand-père - qui avait bien changé en vingt ans ! D'ici on voyait la mer, là haut la colline aux immeubles était nue...

Une dame qui nous a entendu parler d'arancine,nous a invités à la suivre. Devant les vitrines alléchantes du bar-traiteur où elle nous avait conduits nous avons hésité un moment, au bout d'une dizaine de minutes l'argument choc qui nous a permis de décoller de cet endroit où nous n'étions pas à l'aise, a été d'apprendre que cette sympathique spécialité frite croustillante nous serait servie "juste réchauffée au micro ondes". (Pour ceux qui n'ont pas de micro ondes : tout mou au lieu de croustillant...)

D'une terrasse de la rue principale où nous étions retournés, une jeune femme néerlandaise de Bâle est venue nous prendre en photo ; c'est là que nous sommes allés nous attabler, et les petits arancine "de la mer" nous ont été servis délicieusement croustillants, tout comme les panelle. Un repas excellent, simple, joyeux et varié - friture, légumes grillés, charcuterie et fromage, pasta et pizze. Avec du wifi en prime ! On est resté dans la rue piétonne, devant, pour en profiter un moment pendant que les enfants jouaient au ballon, trouvé peu avant au bord de la route.

Il y a un magasin de vêtements ouvert en entrant dans l'agglomération : on va voir s'il n'y aurait pas une jupe pour moi... la mienne fatigue ! Non, tout est bien trop chic. Mais il y a ce qu'il faut pour Clémence : on s'est rendu compte tout à l'heure que sa jupe était déchirée derrière. Un gros trou... Usée en maints pays d'Europe : elle l'avait déjà pour aller à la Mer Noire il y a 3 ans...

Nous avons acheté deux fenouils à une petite camionnette avant de sortir de la ville, rencontré une jeune femme française, et trouvé un bout de pré à notre convenance à la sortie de l'agglomération.

vendredi 15 avril 2016

Siculiana

43km

On est partis tôt (vers 8h30), on a vu un panneau "Dolmen", on a décidé de le suivre, ça montait, on a décidé de laisser les vélos là, sous le viaduc, on a trouvé un peu plus loin des amandes, on en a cassé quelques-unes, elles étaient bonnes, on a décidé d'en ramasser, et quelques heures plus tard on est redescendu, un sachet plein d'amandes douces décortiquées dans une main, un sachet plein d'amandes amères (mais pourtant savoureuses, nous trouvons, Sébastien et moi) non décortiquées dans l'autre main, de l'arbre voisin ; on n'a jamais vu le dolmen... et ça ne nous a pas manqué ;)

C'était extraordinaire : sur cette petite route en forte pente, j'étais assise par terre à casser des amandes, Justine le plus souvent près de moi, passionnée d'entomologie (mais elle a hurlé de terreur lorsqu'une coccinelle s'est posée sur son pantalon...). Clémence, Baptiste et Sébastien récoltaient les amandes là-haut, au pied de l'arbre à 1,50m au-dessus de la route, ou sur les branches : les amandes sèches sont encore accrochées aux branches, où grossissent à présent les amandes qui seront mûres en fin d'année... Mon paysage en cassant les coques, c'était le vert des amandiers, les couleurs des fleurs et des vêtements des enfants, et la mer...

Nous avons pu faire le plein d'eau au centre équestre en redescendant vers les vélos ; quelques oranges pour nous désaltérer, il y avait derière le pilier du viaduc un bassin où nous avons pu nous rincer les mains.

Nous avons tout à coup entendu le carillon tintinnabulant d'un troupeau : des brebis déboulaient vers le bassin pour s'y abreuver. Par la route, de l'autre côté, nous avons vu arriver un berger et son chien. Gaspard (Asparo, en sicilien), une sacrée rencontre. Nous avons parlé des oranges, des citrons... "Les touristes sont étranges : ils s'émerveillent de ce que nous ne voyons même plus." On a bien ri : "Vous êtes fous ! Moi, pour faire dix mètres je prends ma voiture, et vous vous faites tout ça à vélo !" Ca a été un moment vraiment sympa. Nous n'imaginions pas qu'il y avait 160 brebis, le troupeau ne nous paraissait pas si gros.

Un peu plus loin, après une période d'oliveraies partout, il y a eu de nouveau des vergers d'orangers, partout, à perte de vue ! Au passage, razzia et orgie... Nous avons vu peu après un gigantesque affichage clamant "Ribera, citta delle arance" ! (Ribera, la ville à quelques kilomètres dans les terres, ville des oranges) Puis peu après, de nouveau des oliviers.

C'est très agréable de rouler dans les effluves des orangers en fleurs. On voit souvent sur le même arbre fruits (mais Gaspard nous a dit qu'en cette saison, les oranges sont déjà "vieilles") et fleurs... Etrange flore pour nous, les amandes sèches à côté des amandes vertes, les promesses de fruits à côté des fruits mûrs... En tout cas délicieux :)

Nous avons repris la grand-route avec ses viaducs qui nous offrent des vues aériennes (et des reliefs compensés), aux joints de dilatation effrayants (bosses, trous...), avec ses tunnels où il faisait bon être bien éclairé, et comme Justine dormait nous avons roulé sans arrêt majeur jusqu'à Siculiana.

Je suis allée faire un tour dans l'église, très grande et au somptueux décor, puis suis revenue près de Justine endormie pendant que Sébastien visitait. A un groupe d'anciens assis sur les bancs dans le coin de la place, j'ai demandé où nous pourrions trouver de l'huile d'olive en vente directe : nous n'avions vu qu'un seul - et grand - Oleificio. Personne ici n'en vend... mais Nino m'en donne !

Nous la goûtons en compagnie de la famille néerlandaise rencontrée à Selinunte, arrivée entretemps pour visiter l'église. Comme Baptiste est heureux de retrouver les grands garçons !!!

Bivouac à la sortie de la ville, au pied d'affichages publicitaires.

jeudi 14 avril 2016

Sciacca

25km

Le propriétaire du terrain n'était pas content ce matin ! Ce n'étaient pas les propriétaires qui nous avaient indiqué hier cet endroit plutôt que le coin que nous avions repéré un peu plus bas... Il s'est vite radouci en comprenant que nous étions sur le point de partir, et surtout en voyant les "bellissimi bambini" - c'est ce que nous l'avons entendu dire au téléphone.

On s'est dit, en reprenant la grand'route qui nous faisait survoler les vallons et leurs plantations : tiens, ce serait bien qu'on reprenne des oranges, on n'en a plus (il en restait une). Je voyais bien parfois qu'on longeait des vergers d'agrumes, mais souvent trop vite, souvent trop loin aussi - et pas de boutiques. Sébastien s'arrête un peu abruptement : "j'ai vu des oranges par terre". Il y avait là une oliveraie dont le sol, comme dans la plupart des oliveraies que nous voyons, avait été retourné. Or ici il y avait des orangers au milieu des oliviers, et des oranges écrasées par le tracteur ou mêlées à la terre ! Sébastien et Clémence en ont rapporté un plein sac. Délicieuses... Baptiste est retourné avec eux remplir le sac que nous avions presque vidé : je pense que je n'avais jamais mangé autant d'oranges !

A présent, on espère avoir autant de chance et trouver demain un petit producteur d'huile d'olive à qui en acheter : il ne reste presque plus rien des deux litres achetés il y a... 9 jours... oups ça fait une sacrée consommation aux 100km, ça...

Peut-être qu'on en abuse un peu ? Mais elle est tellement bonne, et nous aimons tellement ça ! Et puis, il fallait bien consommer le pain que nous avait donné Pino... Frotté à l'ail, de Nubia, et plus ou moins imbibé d'huile d'olive, un petit peu de sel, pour ma part je pense à Michel et à son papa quand nous savourons cette gourmandise... Nous avons testé une variante sur biscotte (offertes à Trappete, par les voisins de l'huile), absolument terrible...

Et donc, la bouteille est vide, après avoir refait de la sauce salade il restait juste de quoi assaisonner la pasta fresca.

C'est Sébastien qui a repéré la boutique, sur la place, en arrivant à Sciacca, après avoir refait le plein du réchaud et de quelques crudités. Et la boutique n'était pas fermée, et depuis le temps (octobre, quand même) qu'on se disait qu'on irait s'acheter de la pasta fresca chez un artisan... C'était le cas ici, une boutique juste comme pour ça, des pâtes fraîches avec ou sans eux, de toutes formes et de plusieurs couleurs... On a laissé la jeune femme servir au fur et à mesure les clients qui entraient, le temps qu'on regarde toutes ces formes extraordinaires de pâtes :) On a fini par se décider, et ce soir, après laitue-tomate-concombre (ail), pasta fresca-huile d'olive-ail a eu un franc succès.

Dans l'ancienne église Sainte Marguerite, désacralisée et restaurée, nous avons rencontré des bretons, Pascal et Sylvie. Beaucoup de beaux monuments à Sciacca, ville thermale.

mercredi 13 avril 2016

Menfi

20km

Le site est ouvert depuis peu quand nous entrons dans le parc archéologique de Selinunte. On commence par prendre de l'eau, nous étions presque à sec, à la fontaine potable que nous indique la marchande de souvenirs, à qui nous achetons quelques cartes postales. Elle veillera sur nos vélos, dit-elle à Sébastien venu lui acheter le guide qu'il avait auparavant feuilleté avec les enfants : le billet (6€ par adulte) donne le droit d'accéder au site, avec quelques panneaux d'explications hélas souvent rendus illisibles par un mauvais vieillissement, et des toilettes. Point ! Pas de fascicule, ni même de plan, niente ! Du coup Sébastien est d'abord reparti prendre quelque chose à l'office de tourisme : en fait un plan, et au dos des mots de français formant un agglomérat complètement incompréhensible... ce soir en y repassant j'en ai pris un en italien, peut-être qu'on saura de quoi ça parle... Et donc, du coup, le livret : des photos, des schémas, des explications précises sur le site, et plus général sur la vie, les rites, la construction de ces lieux.

Selinunte, qui fut apparemment l'une des plus importantes cités de son époque, nous y avons vu essentiellement deux zones de temples, des temples aux dimensions extraordinaires, dans l'un de ces temples les colonnes ont à leur base plus de 3m de diamètre, à leur sommet près de 2m... Les chapiteaux, doriques (donc très simples) sont particulièrement imposants lorsqu'on les voit au sol, qu'on est juste à côté, on peut les toucher, et donc en mesurer le gigantisme...

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Certains temples ou secteurs ont été relevés, d'autres sont tels qu'ils ont été trouvés, et ce sont des chaos de segments de colonnes, on voudrait être des géants pour faire ce puzzle en 3 dimensions...

On rencontre pas mal de français et de francophones sur le site. Baptiste passe un moment avec Casper et Félix, les grands adolescents de Will et Petra, néerlandais du Pays de Gex, pendant que je parle FLE et système scolaire avec Petra et leur fille Myrthe, en L et heureuse d'y être - je pense à Juliette !

Bien contents d'être arrivés tôt sur le site, nous avons bien déambulé, nous quittons Marinella vers 17h ! Par la grand-route, où des viaducs réduisent très fortement les dénivelés... Bruyant au passage des voitures, mais confortable pour les mollets :) Et nous avons l'impression de survoler les vignes, oliveraies et autres cultures.

Nous avons planté la tente dans une oliveraie, avec l'aimable autorisation des propriétaires. Et nous avons mangé des artichauts ! Peu avant Menfi, nous avons longé - ça changeait des oliviers et des vignes - un champ abandonné d'artichauts...

mardi 12 avril 2016

Selinunte

40km

Nous n'avons pas encore visité, mais nous sommes aux premières loges pour y aller demain ;) Bivouac urbain après avoir dîné dans l'aire de jeux proche : chou blanc, tranches de courgettes dorées façon Maria, pain de Pino, huile d'olive et ail en abondance... Ail rose de Nubia (aop), ville de la région.

Ce matin nous nous étions levés tôt : réveillés vers 7h. Mais le vent, lui, c'est vers 4h qu'il s'était levé. Pfou, au bout de 4,5km, je réclame une pause, là, le long du mur qui va nous abriter du vent deux minutes, Justine a besoin de quelque chose et je ne comprends rien avec ce vent qui me siffle devant les oreilles.

Un homme d'un certain âge nous aborde, il est très dur d'oreille mais lorsqu'il comprend que nous sommes français, il nous répond en très bon français ! Pino nous invite à venir faire le plein d'eau chez lui, quelques mètres plus haut ; il fait entrer Sébastien avec son vélo dans la petite cour carrelée, du coup j'entre aussi avec mon attelage. Pino (je ne parle pas du tandem, hein, mais bien de notre rencontre :) ) nous explique, après nous avoir attablés autour d'une corbeille de fruits et d'un sachet de biscuits de boulanger, qu'il a rendez-vous en ville, à Mazara, mais qu'il aimerait bien que nous soyons encore là à son retour. Du coup, nous demandons à sa femme Maria si nous pouvons prendre une douche, et lui empruntons un seau pour faire un brin de lessive.Il y a deux personnes qui travaillent à installer une alarme dans la maison, arrivés en même temps que nous ; l'un ne parle pas, l'autre a tendance à répéter plusieurs fois tout ce qu'il dit, "Prego prego prego prego".

Pino revient de la ville avec un grand sac de pain à notre intention ! Il nous donne aussi un sac de fruits. Nous mangeons tous ensemble "la pasta" à midi, servies (oui, en français c'est toujours pluriel alors qu'en italien c'est toujours singulier) juste à point avec huile d'olive et tranches de courgettes frites par Maria avec un peu d'ail, c'est simple et c'est délicieux. Pendant ce temps, on l'entend souffler et siffler, le vent travaille : notre linge est sec quand nous reprenons la route vers 15h. Pino a une cousine en Moselle, et de la famille aussi en banlieue de Marseille, leurs deux filles sont enseignantes à Milan où ils vivent aussi quand ils ne sont pas en Sicile, et ils ont 4 petites-filles : ils leur transmettront l'adresse de notre blog pour qu'elles aillent regarder sur Internet.

Le vent souffle toujours fort, c'est le sirocco nous dit-on au village suivant, où nous faisons une pause pour mettre le visage de Justine endormie à l'abri du soleil. A quelqu'un qui nous demande d'où nous venons en France, nous précisons "près des frontières suisse et allemande", il demande dans la foulée "Belfort ? Montbéliard ?" Nous sommes soufflés ! Du coup nous descendons de vélo et venons discuter un moment avec Pascual à la terrasse de ce café-glacier.

Et on finit par goûter un parfum local d'une spécialité italienne en version sicilienne : servies dans une brioche, de la glace à la pistache (pistaches cultivées en sicile) et de la "granita" (je crois) au citron, faite sur place, il y a plusieurs caisses de citrons qui attendent d'y passer dans le coin du café. Le tout servi dans une brioche, sorte de petit pain au lait rond, c'est sicilien ça :) Justine dort, nous mangeons cette brioche fourrée à 4 et c'est copieux.

On redémarre plus énergiques ! Le vent faiblit un peu, la route lui fait moins face. Il paraît que demain c'est le mistral qui arrive. En tout cas on roule un peu mieux, bientôt dépassés par un couple de touristes allemands avec qui nous avons échangé quelques mots en partant - attablés à côté, ils guetttaient notre départ pour nous prendre en photo.

Cette fois, on roule pour de bon ! Et finalement, 40km au compteur à la fin de la journée : nous sommes agréablement surpris. C'est que le vent était vraiment très fort et très de face !

Aujourd'hui nous avons vu des milliers d'oliviers, Baptiste dirait "des millions" et il aurait peut-être raison. Nous avons aussi vu notre premier verger d'amandiers ! Des vignes, parfois avec des fèves. Ainsi que, toujours, des vergers de citrons, couverts de fruits, et d'orangers dont le parfum flotte dans l'air, exquis et délicat. Et j'ai oublié d'en parler tout ce temps ! Le parfum des bugnes chez nous... Il vient très souvent caresser nos narines ici en Sicile.

lundi 11 avril 2016

Mazara

35km

Les enfants se lèvent rapidement, heureux d'avoir seuls la jouissance de tous ces jeux pendant que nous rangeons ! Des membres de l'équipe d'entretien des espaces verts viennent discuter un peu : originaires du Niger, du Ghana, du Sénégal, du Bangladesh et du Pakistan, un sacré melting-pot - toutes nationalités déjà maintes fois rencontrées en Sicile.

Nous démarrons vers 9h, nous avons déjà une dizaine de km au compteur, en bord de mer (en italien lungomare), quand le vent se lève face à nous. On trouve une petite route parallèle entre les vignes, qui nous plaît bien ! Un motard dans un hameau nous dépasse, et Sébastien le voit balancer en bord de route un sac poubelle... Ah, Manon (de Liebvillers), si tu étais là... les ordures hélas sont un peu partout ici, et ce geste très choquant pour nous, a l'air d'être normal pour un certain nombre ici.......

Nous arrivons à Mazara par le chantier naval et le petit port de pêche, pendant que Sébastien fait le plein d'eau je m'approche avec les enfants d'un petit bateau de pêche où deux hommes rangent les filets tout en dégageant des poissons qui s'y trouvent. Le plus âgé des deux nous en donne plusieurs, à manger griller nous dit il. Sébastien les écaille et les vides de suite : il y a de l'eau pour rincer poissons et mains.

On trouve une place ombre et soleil pour cuire les poissons ; c'est long, et pas terrible en fait.

Par contre on fait des rencontres bien sympathiques, il y a Sara et Armando qui sont arrivés à vélo, lui sur la selle, elle debout derrière ! Et puis ces français de Compiègne, 3 générations qui passent quelques jours ensemble... Sara s'approche à nouveau, elle nous apporte de petites pâtisseries typiques d'ici ! Quand nous avons fini de manger pâtes et poissons, nous partageons ces "dolce" avec Sara et Armando. Baptiste, nous disent-ils, ressemble beaucoup à lui petit. Et notre famille ressemble à celle qu'elle rêve d'avoir un jour...

Vélos garés sur la place de la cathédrale, nous partons explorer à pied la casbah : c'est le nom de la vieille ville ici ! Nous sommes au point de la Sicile le plus proche de la Tunisie... Un dénommé Pino nous entraîne vers le couvent des bénédictines, et nous fait acheter de petites pâtisseries qu'elles préparent. Ce n'est pas exactement ce que nous aurions fait à ce moment là, mais bon ! La casbah : des ruelles étroites où il fait très frais, une densité incroyable d'églises, des carreaux de céramique un peu partout aux murs... Nous faisons même une excursion franche en pays arabe : à la petite épicerie du coin, où nous parlons français avec le marocain qui la tient. Nous y trouvons de la moutarde de dijon et du ras-el-hanout. Dans une ruelle, nous rencontrons des yougoslaves avec qui nous entonnons "Makedonsko devojce" :-)

On sort de la ville pour trouver un bivouac, entre la route et la mer.

dimanche 10 avril 2016

Marsala

38km

S'il y a plin de fotes ce soar, c'est que le vin de Marsala est bon ;-) Nous avons eu l'opportunité d'en déguster, nous avons apprécié ! J'ai même fait goûter aux enfants le marsala sec, en pensant à mon père qui m'a toujours permis, aussi loin que je puisse me souvenir, de goûter le vin qu'il servait...

Cette nuit, nous étions au pied d'un haut mur qui nous abritait bien du vent - un vent de fou ! Nous l'entendions siffler dans les arbres au dessus de nous. Contents que cette nuit il ne secoue pas la tente comme la nuit précédente. Bivouac urbain mais bien choisi :-)

A quelques centaines de mètres, un petit étal (1m x 25cm) derrière une camionnette, un paysan vend des petits pois, des choux cabus, des choux fleurs vert pâle. Nous lui prenons un chou et quelques cosses de petits pois, friandise très appréciée en crudité. (Mais on aurait dû en prendre plus !)

On s'attaque au chou face à Mozzia, petite île où les Phéniciens avaient fondé une cité qui fut florissante. Ils l'avaient reliée à la Sicile par une chaussée artificielle. Elle fut assiégée sans merci par les Grecs en 397 av.JC... Est ce de là que vient le terme "hécatombe"? Je me le suis demandé en lisant le panneau explicatif...

Nous avions alors une vue magnifique sur les marais salants et leurs moulins à vent, avec des nuances du bleu au rose, splendide nuancier. Nous avons même goûté un peu de sel sur l'un des gros tas au bord de la route. Cette région fut longtemps 1è productrice de sel d'Italie.

Au bord de la route aussi, beaucoup d'oliveraies, des champs de blé dur, de fèves, et autres, nous avons vu pour la première fois un verger de figuiers ! (Hors vergers on voit des figuiers partout depuis Vaugris ou Montélimar). Nous sommes aussi passés le long de grandes serres de courgettes dont les rebuts imparfaits avaient été rejetés le long : pour nous un grand sac de courgettes choisies bien fraîches le long des parois ombragées. Un trou ou une excroissance ne nous dérangent pas... Et maintenant, même Clémence aime les courgettes, on en profite ! :-)

En arrivant à Marsala, nous avons été abordés par deux jeunes français ravis de rencontrer des compatriotes ! Aurélien et Lucas, en bac pro dans la restauration, sont en stage ici pour deux mois dans le cadre d'Erasmus, et apprécient la Sicile, son climat, ses saveurs.

Nous sommes arrivés en ville par une aire de jeux très dense en bord de mer, où nous avons cuisiné un peu derrière les vélos pendant que les aînés s'amusaient - trop de monde pour Justine. Puis nous avons circulé un petit peu en ville, mais nous l'avons trouvée globalement très léchée et embourgeoisée. J'ai fait une pause wifi dans la rue piétonne pendant que Sébastien trouvait des toilettes pour Clémence, puis après avoir fait le plein d'eau nous sommes allés planter la tente près de l'aire de jeux, ce que les enfants ont bien apprécié !

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