Je veux bien, moi, écrire sur Venise. Mais quand, hein ? A Paris quand on est dans le métro souterrain, il n'y a pas grand chose à voir... mais là, même en bateau, ces "vaporetto" qui sont les "bus aquatiques", c'est tout un spectacle de regarder les paysages ou la "circulation"!

Même sur l'eau, l'ambulance passe vite, avec le même "pin pon pin" et les gyrophares bleus que ses cousines à 4 roues sur la terre ferme. Le sas d'entrée des urgences est au ras de l'eau... (en face du cimetière, d'ailleurs... est ce pour des raisons pratiques de proximité ? :-D) (D'ailleurs le cimetière, c'est une île ! Tout entière. Bien reconnaissable, ceinte d'un mur de briques rouges d'où dépassent les cyprès. )

On a beau savoir avant d'arriver qu'ici tout se fait par l'eau, livraisons, transports en commun, taxis, collecte des déchets... Aucun de nous n'a su se représenter quelque chose qui ressemble à ce fourmillement de bateaux que Baptiste passe volontiers des heures à observer... Et nous aussi d'ailleurs. Nous avons vu, du parvis de San Giorgio, entre deux remorqueurs, l'un tirant devant, l'autre freinant derrière, un de ces gigantesques bateaux de croisière sortir de Venise... A côté, le bac qui passait à ce moment là a paru bien petit. Le vaporetto, minuscule. Les taxis ? Comme un petit trait sur l'eau...

On a regardé un bateau- poubelle lever les "bennes", ici des sortes de cages de métal, que la grue du bateau place habilement pour que, bien ajusté, le mécanisme permette l'ouverture du fond. Sachant que le bateau est sujet au roulis pendant toute la manoeuvre... On a vu un bateau équipé d'une pelle mécanique, près d'une maison en travaux. On a vu des livreurs de toute sorte, colis, fruits, glaces... On a vu des gondoles bien sûr, avec leur gondolier maniant la rame avec maestria. Seules embarcations silencieuses... Fourmillement incessant et bruyant, mais comme ce bruit change de ceux de la ville que nous connaissons ! Le dépaysement est vraiment extraordinaire et fascinant.

Venise, ce sont aussi des monuments bien sûr. Leurs noms gravés depuis longtemps dans ma mémoire, étaient parfois associés à leur image, comme le Palais des Doges ou le Pont des Soupirs ; parfois non, et de la place Saint Marc je ne connaissais que les pigeons, plus si nombreux. La Basilique... Comme j'étais heureuse en y entrant, d'avoir vu d'abord Ravenne, et ses mosaïques dorées, et Pomposa, avec leurs décors au sol de style si proche ! Mais là : c'est gigantesque. Dire que certaines mosaïques ont ont mille ans... Et on peut les "lire" comme si elles venaient d'être réalisées, étincelantes, colorées et complètes.

Au fond de la basilique, nous sommes allés voir le Pala d'Oro, grand panneau d'or réalisé par des orfèvres de Constantinople, orné d'un grand nombre de pierres précieuses et de perles.

L'occasion de découvrir l'éclat de la perle... et de tous ces joyaux, qu'on ne voit pas tous les jours, diamants, rubis, émeraudes, améthystes etc !

Nous avons abordé Venise, depuis Lido di Venezia, par "la Salute" : du vaporetto nous sommes descendus à Notre Dame de la Santé. Ah, le sourire de Baptiste quand je lui ai dit alors que les bateaux, dont il ne pouvait détourner les yeux, il allait pouvoir les regarder tant qu'il voulait pendant trois jours !

En effet à Chioggia, en prenant le bac nous avons acheté des billets nous permettant de nous déplacer 72h en bac et vaporetto (et sans doute aussi en bus, mais comme là où les bus passent, les vélos passent aussi, nous n'avons pas eu l'occasion de tester.)

La Salute, une grande église surmontée d'une coupole, où se trouvaient de grandes toiles de grands peintres italiens, dont Le Titien.

Nous sommes partis par les ruelles quasi désertes de ce quartier calme, découvrant l'univers des canaux et des ponts à l'écart des foules. Nous avons rejoint à pied la place San Marco, rejoignant le flot des touristes de tous horizons, souvent très chic. Très nette ici la présence d'un tourisme de luxe. A quai il y avait, sur un énorme yacht, un hélicoptère...