41km. Clémence 7km.

Nous étions couchés tôt hier soir : vers 21h, sachant que Clémence dormait déjà depuis plus de 2h... Cette nuit le vent qui soufflait mettait une certaine ambiance sonore (mais n'a emporté aucun des vêtements mis à sécher sur les vélos, tout était bien sec et bien là au réveil !), et vers 4h Sébastien et moi étions bien réveillés, et bien conscients qu'on n'était pas près de se rendormir. Du coup - après avoir lu vos commentaires d'hier soir ! Merci de nous conter l'histoire des lieux que nous traversons :) (comme diraient les instits et autres enseignants, "c'est pour vérifier si vous suivez" ;) ) - après, donc, avoir lu la confirmation que ces trois mains aperçues au passage étaient bien le blason du Mas, et appris que les remparts étaient effectivement bien anciens (ça change de Vauban vu si souvent sur la côte !!!), nous nous sommes dits que, tiens, il fait très doux (au moins 17°C cette nuit), il pleuvra cet après-midi, nous sommes réveillés et en forme... et si on se levait, si on rangeait, si on partait ? Clémence réveillée vers 5h, était très enthousiasmée par ce départ nocturne ! Quant à Baptiste, nous l'avons installé endormi sur mon dos, après l'avoir habillé dans son sommeil.

Et donc, à 6h, nous pliions la tente. En la tenant bien, parce que ça ventait fort encore ! On devait être beaux avoir avec nos gilets jaunes, nos brassards réfléchissants jaunes, nos frontales blanches, nos lampes rouges et nos réflecteurs orangé ! Et on serait partis tout de suite si le pneu avant de Sébastien n'avait pas été tout plat. Le temps d'ôter l'énorme épine (près d'un centimètre de long) enfichée dans le pneu, de coller une rustine, etc, nous avons démarré vers 6h40, dans la nuit noire. On a bien cru il allait se mettre à pleuvoir, mais les gouttes sont restées peu nombreuses. La véloroute le long du canal étant jonchée de branches, et la lueur des frontales étant d'une puissance limitée, j'ai préféré prendre la route - d'où le bariolage coloré de sécurité. Et c'est par monts et par vaux que nous sommes arrivés à 7h - nuit noire encore - à Damazan, où Baptiste s'est réveillé plein d'entrain pour petit-déjeuner. Damazan, bastide fondée en 1259. Ne pas confondre la bastide de par ici avec la bastide provençale, il ne s'agit pas tout à fait de la même chose ;) (mais j'ai bien failli me couvrir de ridicule...). Nous en sommes repartis vers 8h, le jour levé, et par la véloroute le long du canal cette fois - slalomant entre les branches, sauf pour la grosse branche pleine de lierre qui coupait toute la chaussée, que Clémence est allée faire pivoter dans le fossé. Pas peu fière ;)

La météo n'est pas une science exacte, et la pluie est illettrée, en tout cas elle est arrivée plus tôt que prévue et vers 10h on n'espérait même plus vraiment d'éclaircie - juste des accalmies. On s'arrêtait sous les ponts quand on en rencontrait un pendant une grosse douche... Entre deux ponts c'est sous un silo qu'on s'est réfugié... On y a croisé Paolo, cycliste italien qui allait dans l'autre sens, qui est venu nous saluer avant de rapidement repartir sous la pluie. Nous, ben, on est restés un moment sous ce vague abri, et puis, bon, ben il fallait bien les faire les 12 derniers kilomètres ! On est donc repartis sous la douche - pas trop froide heureusement.

A l'approche d'Agen : quelle joie ! Là-bas, amarré sur l'autre rive, nous avons vu le Blue Dancer ! Personne à bord visiblement... Et pas moyen de laisser un petit mot ! Quelques dizaines de mètres plus loin, l'écluse était bloquée : un arbre renversé par le vent venait d'en être retiré, mais il aurait manifestement endommagé le système d'ouverture de la porte de l'écluse... Encore quelques coups de pédales, et de l'autre côté du bassin précédant le pont-canal franchissant la Garonne, nous avons retrouvé Jim et Alice ! Si loin, si proches : nous n'étions pas sur la même rive. Cela ne nous a pas empêché d'échanger quelques mots : ils ne savaient pas quand ils pourraient repartir, mais espéraient aller ensuite très rapidement vers Toulouse. C'est que le canal ne sera plus praticable à partir du 1er novembre : les écluses fonctionnent jusqu'au 31 octobre. Nous ne serons probablement pas si rapides...

Nous ne nous sommes pas éternisés : entretemps nous avions contacté, magie d'Internet , des voyageurs à vélo et de l'hospitalité, une "Warmshower" d'Agen, qui acceptait de nous recevoir, et non seulement nous avons pu nous mettre au chaud et au sec à notre arrivée, vers 13h, mais en plus Angélique avait préparer de quoi nourrir tout le monde : elle-même et sa fille, Chris du Minnesota qui débute un voyage au départ de Bordeaux, Philip (ou Philippe ?) du Québec qui sillonne la France à vélo depuis un mois et demi, et nous 4 ! Et on a drôlement bien mangé... d'autant que nous n'imaginions pas du tout être servis à notre arrivée !

Chris a repris la route cet après-midi, sous une pluie abondante... Philippe est au théâtre ce soir. Et nous, on a préparé le repas mais oups ! trop tard pour qu'Angélique puisse y goûter avant d'aller chanter ! et la mousse au chocolat préparée pour marquer le 100è kilomètre de Clémence avec son vélo vert, n'était pas encore bien prise quand Philippe s'est servi avant de partir... Mais on a eu une super baby-sitter pour s'occuper des loulous pendant qu'on oeuvrait en cuisine : Philippe était vraiment excellent dans ce rôle :) IMG_20121019_185426.jpg