(Sébastien disait "la cabane au fond du jardin", mais bon, bref... (chercher ces mots + Laurent Gerra sur Google ou YouTube...))

19km

Ce matin, pour changer, c'était tout blanc et il neigeait. Très honnêtement, on en a ras-le-chapeau de ce temps !!! Même si au fil des jours on améliore toujours quelque chose pour laisser moins de prise au froid, j'ai toujours les doigts gelés au moment de quitter le campement, par exemple.

Ce matin nous sommes allés tranquillement à Stein am Rhein au bord du lac de Constance (en allemand Bodensee), petite ville visiblement très touristique. L'office de tourisme était ouvert, l'hôtesse était charmante, parlait français, nous a renseigné de son mieux sur les itinéraires cyclables, nous a trouvé trois chouettes autocollants, et nous a recommandé une table pour un bon rapport qualité/prix. Parce que c'était Pâques, quand même !

La carte de ce restaurant était très alléchante, et les prix, tout en étant suisses (comprendre : bien plus cher qu'en France !), semblaient raisonnables au vu de la gastronomie proposée, à côté des tarifs de la crêperie ou de la pizzeria voisine !

(Pendant que j'écris, j'ai un poêle qui ronfle contre mon épaule ; en ce moment quand il dort, même sur le dos ou dans le siège, Baptiste fait un bruit de tronçonneuse...)

Nous sommes donc entrés dans ce restaurant, et avons beaucoup apprécié le côté raffiné mais pas du tout guindé de l'accueil et des lieux, chaleureux. On nous a proposé une table ronde dont nous avons bien apprécié la banquette sur laquelle nous avons tous quatre pris place.

C'était excellent, très fin, joliment présenté, nous nous sommes tous régalés - Clémence a vaguement picoré, pas encore en forme... Et nous avons ainsi liquidé nos francs suisses.

(Tiens, le bûcheron fait une pause)

Après avoir passé commande, au restaurant, j'ai pris un journal, et j'y ai lu deux éléments notoires. D'une, le décalage horaire. On l'avait complètement zappé celui-là, on croyait s'attabler d'assez bonne heure, et voilà que - le temps de choisir et passer commande - il était 14h !

(La scie a remplacé la tronçonneuse)

De deux, mais là j'aurais peut-être mieux fait de ne pas la voir : la météo. Bon, ça peut se résumer à "en avril, ne te découvre pas d'un fil"... Pour l'heure, c'était vraiment "Noël au balcon (on n'est pas près oublier les 14 à 20 degrés du 23 décembre), Pâques aux tisons"!

Un petit tour sous la grisaille froide et mouillée pour visiter la vieille ville et ses maisons peintes, et puis nous nous sommes remis en route. Nous avons roulé un peu pendant que les enfants dormaient, puis pensé à chercher un bivouac. Pas évident : les villages se touchent, il y a des maisons partout, dès qu'on s'éloigne un peu ça monte terriblement... Sur un plan à l'entrée d'un village, Sébastien a repéré un Grillplatz, on s'est dit que ce serait un bon endroit pour planter la tente. Oh la vache, comme ça montait...

Bon, sans atteindre le Grillplatz, trop haut, on a trouvé au bord du chemin qui y menait, un coin plat tout a fait acceptable. Tente plantée, pendant que je gonflais les matelas Baptiste, boute-en-train de service, chantait à tue-tête. Et puis d'un coup, dit "Ca y est, c'est fini !" Et c'est en silence que j'ai continué à gonfler. Cette parole fut suivie, après quelques secondes, d'un "Y a plus de batterie !" qui m'a donné un fou rire mémorable :D

C'est à peu près à ce moment là que sont passés des promeneurs qui descendaient le long de ce chemin trop raide pour nos vélos. On a discuté quelques minutes, notamment de la pluie (et de la neige) et du beau temps (que tout le monde attend !). Nous avons parlé un peu de notre voyage, et de notre blog actuellement sous alimenté dont nous avons laissé l'adresse, et les promeneurs ont repris leur chemin, moi mon gonflage. Ils se sont arrêtés quelques mètres plus bas, ont échangé quelques mots, sont remontés.

Et c'est là que Heike nous a parlé de la hutte en bois au fond de leur jardin, avec un chauffage, qu'on y aurait peut-être plus chaud que dans la tente, qu'on pourrait venir s'y installer pour la nuit si on voulait ? Oh oui !!!

Pour ceux qui s'en sont inquiétés, vous voyez : les cloches de Pâques nous ont bien trouvés :-) Nous sommes au chaud et au sec, après une très agréable soirée passée ensemble. Pendant que nous passions à la salle de bains, Heike a préparé une magnifique couronne de petits pains, avec de la farine d'epeautre manifestement semblable à celle dont m'a parlé Lucie (Hertka ou qqch comme ça), et ils nous furent servi avec un plateau superbe de fromages, carottes en bâtonnets, et poisson fumé du lac de Constance (Felchen)... Jus de pomme maison, et vin local de production autonome aussi (ils sont une petite association de 10 hommes qui cultivent une vigne de Muscat bleu !)

Clémence est malade...