48 km

Ce matin nous sommes allés boire une infusion chez Alissa, son fils Mihaïl et ses parents, son grand-père de 90 ans en pleine forme. Nous avons aussi vu le cochon, le mouton, le veau, le cheval tirant une pleine charette d'herbe fraîchement fauchée, de nombreuses poules, poulets, poussins, des canards, des chats et des chiens. Mihail, pas tout à fait deux ans, prenait Clémence par la main pour qu'elle joue avec lui :)

Nous avons démarré sans avoir revu l'homme qui voulait nous offrir le gîte et qui nous avait déposé un plein sac de victuailles. Le coeur serré par un gros sentiment d'injustice et d'ingratitude à son égard...

Toutes les bonnes choses qu'il nous avait données nous ont fait un déjeuner délicieux - avec encore d'autres cadeaux : Voyant des légumes en vente au bord de la route, nous avons fait halte : il nous manquait du concombre. M'arrêtant j'ai constaté que la "croks" de Clémence, attachée à une sangle du sac à dos après une pause sur une aire de jeux 10 kilomètres plus tôt, n'était plus là... argh, cette fois nous n'allions pas faire 20 km de plus !

Bref, le temps qu'on se fasse à l'idée que la sandale était perdue, un homme s'est approché, portant cinq beaux concombres, qu'il n'a pas voulu qu'on paie alors que nous nous étions justement arrêtés pour en acheter !

Et lors de notre tardive pause déjeuner à l'ombre d'un noyer, quelqu'un de la ferme industrielle en face est venu nous apporter une assiette d'abricots fraîchement cueillis. Ce midi, seuls le sel, l'huile et le reste de pâtes d'hier émanaient de nos deniers personnels... On s'est régalés en tout cas.

A Zimnicea, pendant que Clémence et Baptiste allaient passer un moment aux jeux proches, nous avons pris un verre en terrasse pour charger le téléphone sur secteur, la batterie étant vide malgré un paquet de kilomètres avec le témoin de charge allumé... C'est rageant !

Alors que Sébastien venait de m'annoncer qu'un rayon était cassé encore sur sa roue arrière, je l'ai invité à s'arrêter au bord de la route pour constater un autre souci : la sacoche droite est complètement éventrée sur l'arrière !

La-dessus sont arrivés cinq cyclistes chargés arborant des drapeaux roumains et bulgares : c'est l'une des équipes en charge de parcourir l'itinéraire roumain de l'Eurovelo 6 afin d'en assurer la mise à jour. Pendant que j'allais glaner quelques abricots sous un arbre proche, Sébastien a récolté auprès d'eux nombre d'informations intéressantes ! Et j'ai entouré d'un tendeur la sacoche béante.

Notre tente est plantée ce soir au bord du très vaste terrain de foot du village, où se trouvaient à notre arrivée une douzaine d'enfants qui jouaient au foot, deux chevaux qui paissaient, un groupe de volailles... Avec l'arrivée de la nuit nous y voilà seuls, sous le regard de la famille cigogne dans son nid qui domine.

Bon, Sébastien a deux rayons cassés - et un seul de rechange en stock, son vélo s'est mis à émettre des grincements pas rassurants, le mien fait des bruits inquiétants aussi quand je carbure dur en petit plateau, en montée. La sacoche lâche, le bouchon de gourde de Sébastien n'est plus relié au bidon lorsqu'il est ouvert, le lien en plastique s'est cassé hier ; on perd des affaires... Les fermetures éclair de la tente ont maintenant presque toutes des problèmes, se rouvrant derrière le curseur, se bloquant... Il est temps qu'on arrive au bout !!! Trois cents et quelques kilomètres jusqu'à Constanta...