25km

Ça sent bon sous la tente ! Entre la ratatouille que fait mijoter Sébastien, et les Fremiot tout propres de la tête aux pieds ! Rosa, à qui nous demandions l'autorisation de planter la tente sur le terrain attenant à sa propriété, nous a offert une douche chaude que nous avons énormément appréciée ! Quand Sébastien et moi sommes descendus avec Justine, Rosa était en train de sécher les cheveux de Baptiste, après en avoir fait autant pour Clémence. Ils étaient ravis !

Nous avons eu du mal à démarrer, aujourd'hui. En fin de nuit le vent s'était levé, un très puissant vent d'ouest : en plein dans le nez... Et ça montait fort. Je me sentais sans énergie ! Clémence aussi, au lever ; elle s'est sentie tout de suite mieux quand, sous l'amandier devant la maison de Giuseppe, j'ai trouvé une amande restant de l'an passé, douce et bonne ! S'en est suivie une séance de ramassage d'amandes dans les graviers, cassées à coups de pierres. Une de bonne pour dix cassées, faible proportion mais grand moment ! :-) Nos premières amandes de Sicile, et presque nos premières en voyage ; nous avons pour la première fois trouvé et cassé de bonnes amandes à Sceautres, près du neck et de son fameux concert visuel d'orgues basaltiques ;-) (je me demande si on nous lit, à Montbéliard :-) ).

En traversant Balata di Baida j'ai ramassé quelques oranges dans l'herbe, au pied de l'arbre, à côté d'une maison abandonnée - qui avait dû être une belle grande maison, à présent complètement délabrée, balcon gondolé, vitres brisées, volets éventrés... Sébastien par la fenêtre sans vitres m'a dit qu'il voyait des meubles, de la vaisselle, des livres... En plein milieu du village.

Pause déjeuner à Crocevie, près d'une toute petite aire de jeux le long de la rue. Il y a des anneaux, une barre genre trapèze, corde lisse, échelle de corde, échelle rigide : les enfants sont chacun très heureux de ce qu'ils y trouvent, leur explosion de joie en s'appropriant les jeux réjouit l'automobiliste garé en face !

En entrant dans Valderice, Baptiste qui était alors mon passager, s'écrie : "c'est Valdoie Maman ?" En passant il n'a eu le temps de déchiffrer que le début :-) On n'a pas idée d'emmener à l'étranger un apprenti lecteur ! C'était aussi le cas de Clémence en partant vers la Mer Noire, ses progrès en lecture avaient marqué le pas. Au moins Baptiste reconnaît des mots, en italien ; on tâchera de s'en souvenir s'il a un jour des difficultés avec l'orthographe :-)

Notre tente est montée sur un bout de terrain plat entre deux propriétés. Au bout du terrain s'élève une falaise, tout à l'heure un nuage noir menaçant descendait du sommet de la montagne - il a apporté le froid, mais pas de pluie.

De l'autre côté, si on traverse la rue on aperçoit la plaine, la mer, le port...

Aujourd'hui nous avons roulé un temps non loin de carrières, d'où l'on extrait sans doute de la pierre de taille : les plaies de la montagne étaient en cubes ! Nous n'avions encore jamais vu de carrière présentant cet aspect.

Demain nous découvrirons Trapani. Au fait, Clamed tu étais inquiète que nous roulions sur les routes siciliennes, pourrais-tu nous en dire plus ? Je n'ai encore pas vu ici d'enfant en siège-auto, je n'ose imaginer le bilan d'un accident avec deux petits sur les genoux comme j'ai pu le voir ici, à la vitesse à laquelle vont parfois les voitures... (et que je te double en plein village la voiture qui est en train de doubler le vélo...)

Mais pour nous tout va bien, personne ne nous a encore fait peur, il faudra quand même qu'on fasse quelques mises au point du code de la route en repartant vers le nord !!! Le code de la route ici ressemble un peu à l'Eurovélo 6 en Roumanie : une idée, un concept...