28km

Cinq heures du matin. Brusquement, en escadrons serrés, vrombissant sans pitié, c'est l'attaque. La belle étoile pour nous cinq, c'est un festin cinq étoiles pour eux... Les moustiques sont impitoyables. Après dix à quinze minutes d'hésitation (comprendre : à étouffer sous la couette), la décision est prise : on fuit ! Levés à 5h15, partis à 5h45 : jamais nous n'aurions cru être capables de remballer et démarrer en si peu de temps !!! On a chargé les aînés endormis sur les vélos - Justine, elle, est réveillée. Clémence aura peut-être eu l'impression d'avoir roulé toute la nuit, elle qui s'était endormie sur le vélo hier soir !

Tout est déjà très vivant à ces heures bien matinales. Un épicier offre à chaque enfant une petite boîte de Pringles.

Peu avant Leuca nous allons explorer à pied la côte escarpée, il y a des grottes et cavités un peu partout ici. Qu'on peut aller voir de plus ou moins près. Les couleurs de l'eau sont sublimes... On déjeune de retour aux vélos, il y a des fruits qui supportent mal la chaleur déjà forte à 9h. Et des enfants impatients de déguster leurs chips !

A notre arrivée à Leuca nous rencontrons deux Genevois, Luis et Joseph, qui offrent une glace aux enfants. On a juste regretté qu'il n'y ait pas de parasol sur la petite terrasse très ensoleillée. C'était un moment bien sympa.

Nous voilà à la pointe sud du talon de la Botte, à la limite entre les mers Ionienne à l'ouest et Adriatique à l'est.

Il paraît qu'on peut quelquefois distinguer nettement la démarcation entre leurs eaux, de couleur et d'agitation différentes, depuis l'esplanade de la basilique Santa Maria di Leuca. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, où l'on peut contempler une eau sans la moindre agitation sous le soleil de plomb. On apprécie le petit vent qui se lève, il rend l'air plus respirable, moins étouffant.

Nous avons besoin d'huile d'olive. Le père de Mathieu, a Gallipoli, nous a annoncé que nous en trouverions aisément en vente directe par ici, dans les "agriturismo" notamment. Rien vu ce jour là... Mais nous avons vu plusieurs panneaux "vente d'huile" en roulant de nuit ! Frustrant !

Nous sommes arrêtés devant le départ d'une petite route, une voiture s'arrête, "vous avez besoin de quelque information, vous cherchez quelque chose ?" Nous cherchons de l'huile ! Ma réponse fait rire Mino, qui propose de demander à son ami dont la maison est juste au dessus, s'il peut nous en vendre.

Nous voilà dans le raidillon, raide et court, qui mène sur le plateau. Angelo, le contadino, nous offre un eskimo mais nous goûtons l'huile, quand même, avant d'entamer la glace ! Nous repartons avec deux litres d'huile douce et un sac de nèfles.

Au lieu de redescendre vers le littoral nous passons par le village, où nous faisons le plein d'essence et de quelques victuailles. Il paraît qu'il est bien plus difficile de faire le plein d'essence en France en ce moment...

Bivouac sous un olivier d'une plantation déjà ancienne, en larges terrasses bien plates. Je dors sous la tente avec Baptiste et Justine, Sébastien à la belle étoile avec Clémence !